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Professeur Layton et la menace de Chronos
Venez incarner un personnage de la saga ou inventez-en un, et participez à l'intrigue : Une nouvelle menace pèse sur le professeur Layton ! Serez-vous de taille face aux nouveaux mystères et leurs énigmes ?
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Sam 5 Mai - 11:32
Pour ceux qui veulent ^^
Chapitre VI - Sandra
Spoiler:
Les trois créatures restaient dans la chambre du professeur bien qu'elles soient en grande partie remises, où tout le monde – sauf les parents de Luke, qui comme d'habitude étaient retenus par le travail – s'était rassemblé. Matt et Nina gardaient encore quelques bandages, mais Gabrielle, elle, était en pleine forme. Elle voletait gaiement autour des trois adolescents, qui s'en amusaient. Finalement, elle se posa sur la tête de Sandra, qui en profita pour la caresser avec un doux sourire. La créature appréciait visiblement, et ses deux amis demandèrent à essayer à leur tour. L'écureuil volant sauta entre les deux et se laissa câliner quelques minutes, mais ne tarda pas à retourner sur la tête de la troisième.
Cette fois, ils remarquèrent tous que ses cheveux volèrent encore plus haut que d'habitude, ce qui fit glousser ses amis. Préférant en rire plutôt qu'en pleurer, la jeune adolescente prit part aux moqueries des deux autres. Elle ne pouvait pas leur en vouloir, puisqu'elle en riait elle-même. L'électricité de l'écureuil se basait apparemment sur l'électricité statique et attirait la chevelure brune de l'enfant.
« On dirait qu'elle t'aime bien ! rit Luke avec un large sourire. Tu en as, de la chance ! - Tu dois avoir raison ... » rougit la concernée.
Le professeur Layton, qui jusqu'alors avait continué à chercher des indices en vain, regarda la scène et fut pris d'un doute soudain. Cette théorie pouvait tout faire concorder, aussi prit-il part à la conversation, plus ou moins brusquement.
« Elle fait ça souvent ? »
Silence. Sandra prit soudain un air étonné et ignorant. Mais pas assez rapide pour paraître réellement sincère.
« Mais comment voulez-vous que je le sache, Professeur ? Je ne la connais pas plus que vous ... »
Gabrielle préféra changer de sujet en volant la casquette de Luke afin d'attirer l'attention. Le professeur et ses assistants furent contraints de prendre part au jeu de l'écureuil électrique. Sandra, quant à elle, soupira. Elle avait pris beaucoup trop de temps à répondre et connaissait les conséquences de cette erreur.
« C'était moins une ... » pensa-t-elle, avant de se rendre discrètement dans sa chambre.
« Eh bien, on peut dire que vous en avez de la chance ! J'ai vraiment cru que vous n'en reviendriez pas ! »
Sans compter le problème lié au combat des créatures, l'escapade des deux londoniens s'était passée sans problèmes. Mais c'était bien le fait que les deux policiers se soient sortis quasiment indemnes de cette rencontre avec les créatures qui sidérait le supérieur du commissariat dublinois. Cela le rassura également, bien entendu.
« Mais je suppose, vu vos têtes, que vous avez compris de quoi nous parlions lorsque nous vous disions que les B.N.I. étaient dangereuses ... »
L'inspecteur Chelmey sursauta légèrement en entendant le sigle utilisé par son acolyte. Il se tourna vers le petit agent, mais ce fut au dublinois d'ajouter :
« Oui, Barton a parfois de très bonnes idées ... Nous avons adopté ce sigle, pour le moment. »
Celui-ci ne put s'empêcher de sourire, heureux d'avoir enfin un mérite dans son travail. Son supérieur préféra se taire et se replia dans son bureau. Le policier de Londres s'assit et prépara un thé avant de se replonger dans un tas de paperasses. Cependant, il continuait de penser à ce sigle qu'il trouvait complètement idiot, et qui ne convenait donc pas à une affaire si importante. Bestioles Non Identifiées ... Il murmura pour lui-même, avant de prendre une gorgée de sa boisson chaude :
« Ils sont fous, ces dublinois ... »
Sandra avait besoin de prendre encore un peu de recul sur cette affaire, afin de pouvoir la régler le plus tôt possible, et sans s'attirer d'ennuis. Elle ressortit son carnet et son crayon, griffonnant des schémas, des phrases dans tous les sens et des calculs de toutes sortes. Lorsque son esprit bouillonnait ainsi, il fallait que ses idées sortent avant qu'elles ne soient perdues, et les coucher sur papier restait la meilleure solution. Son criterium dansait sur le papier, dessinant mots, flèches et chiffres, toujours plus rapidement. Sandra ne souriait pas, mais son regard porté sur ses notes ne cillait pas, comme hypnotisé.
Le silence s'était installé dans la chambre depuis longtemps, mais dans sa tête résonnaient toutes ses pensées dans un brouhaha assourdissant. Le bruit redoublait d'intensité dans la chambre d'à côté, étant donné que les parents de Luke avaient pris part au jeu de Gabrielle. Cependant, Sandra ne l'entendait pas, devenue comme sourde.
L'adolescente s'emballait, jubilait presque alors qu'elle réfléchissait. On lui disait souvent qu'elle allait trop vite. Elle ne le niait pas, et ne pouvait pas le nier : c'était vrai. Cependant, cela ne l'importunait pas à ce moment, dès l'instant que son crayon pouvait suivre. Et il le faisait, il n'y avait donc aucun problème. La machine continuait de s'emballer, mais il fallut bien à un moment l'arrêter.
« Sandra, est-ce que je peux entrer ? »
L'adolescente sursauta. Le criterium tomba de sa main dans un bruit sourd, et son regard demeura vide un court instant. Elle se décida à reprendre son souffle doucement, avant de répondre précipitamment.
« Flora ? Oui, bien sûr ! »
Son amie entra et s'approcha d'elle avant de prendre délicatement une chaise et de s'assoir promptement. Le jeu de l'écureuil volant l'avait apparemment épuisée, et l'une des raisons de sa venue était peut-être la lassitude d'une course contre la créature ... Mais il y avait visiblement une autre explication à sa visite, qu'elle ne tarda pas à donner, en partie gênée tout de même. Aussi sa voix demeura entre le murmure et la simple parole.
« C'est juste que ... En fait je ne sais quasiment rien de toi ... »
Sandra montra un sourire fugace, rapidement remplacé par son expression habituelle, neutre.
« Que veux-tu savoir ? - Parle-moi de ta famille ! rit son interlocutrice. - Eh bien, je suis fille unique pour commencer. Ma mère est en ce moment en déplacement pour son travail, alors elle m'a offert des vacances ici pendant son absence. Pour la fête, j'étais là avant les préparatifs et j'avais appris qu'il manquait une place ... Je n'ai pas hésité, ajouta-t-elle en faisant un nouveau sourire. - ... Et ton père ? Il n'est pas avec toi ? »
Le sourire s'effondra subitement. Sandra baissa la tête, se taisant. Flora se mordit la lèvre, pensant qu'elle avait dit une bêtise. Elle vit une larme couler, juste avant un murmure.
« Je n'en ai plus. »
La « fille » du professeur Layton tenta de s'excuser vivement, mais la jeune fille essuya sa larme avant de lui sourire tristement.
« Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas ta faute. »
Sandra vit qu'elle n'avait pas convaincu son amie, aussi ajouta-t-elle soudainement :
« Oublie cette histoire, ce n'est rien ... C'était un cancer. »
Cependant, cette dernière phrase avait paru tremblante, menteuse. Non, ce n'était pas un cancer, mais quelque chose d'autre dont elle ne voulait pas parler. Flora allait lui faire la remarque doucement, lorsque la porte s'ouvrit tout d'un coup, Gabrielle entrant promptement, la casquette de Luke dans la bouche. Celui-ci était juste derrière d'ailleurs, et attrapa d'un bond la voleuse par la queue.
« Ça y est, je te tiens ! »
L'adolescent se rendit ensuite compte avec honte qu'il était entré dans une chambre de filles sans frapper, et qu'il les avait de plus gênées dans leur discussion. Il s'excusa du mieux qu'il put, mais ce ne fut pas nécessaire.
« Ce n'est pas grave, Luke, rit Sandra. De toute manière, c'est Gabrielle qui t'y a mené. »
Clive Dove
Messages : 697 Date d'inscription : 03/01/2012 Localisation : Londres.
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Sam 5 Mai - 15:54
Ouuah y'a des talents par ici ! ;)
à Tony Barde : Très bon niveau d'écriture, pas de fautes, plutôt agréable à lire et facile à comprendre ^^ Je pourrais te donner un avis plus étoffé si tu poste une suite plus longue ! On espère tous que tu vas te dépêcher ! ;)
à Janice : Idem. Je n'ai ni vu ni lu Hunger Games mais j'ai quand même lu ta fic qui est ma foi, très bien écrite. Les émotions et le caractère des personnages sont "justement" décrits. Comment dire ?.. Tu dresses une sorte de barrière invisible entre le lecteur et les personnages qui l'empêche de porter des jugements de valeur ce qui les rends très intéressants d'une certaine manière :) Continue comme ça et ne change rien !!
à Andrea Heart : Alors la bosseuse ! ^^ Rien à redire non plus ! L'histoire est plutôt originale, l'intrigue commence à peine et me semble bien partie pour être bien menée. J'ai juste vraiment hâte que notre cher Layton démêle toute cette affaire avec classe et brio comme à son habitude ! J'ai également trouvé intéressant et instructif tes descriptions sur la fête irlandaise ^^ ( D'habitude je n'aime pas trop lire les descriptions de lieux ou de contexte... ) Voilà, j'espère que tu vas bientôt nous poster la suite !!
Spoiler:
Alors moi... Moi je n'ai jamais écrit de fanfictions XD Mais ça ne m'empêche d'en lire ! Je poste des liens de quelques fanfictions Professeur Layton que j'ai vraiment apprécié :
Dernière édition par Clive Dove le Sam 5 Mai - 17:12, édité 1 fois
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
Feuille de personnage Âge: 7 Picarats: 140 Pièces SOS:
Sujet: Re: Fan Fiction ? Sam 5 Mai - 16:07
Merci beaucoup ! ^^ Alors là oui, je suis partie pour trois tomes, j'ai déjà fini le premier et j'ai en tout 29 chapitres terminés ! ^^
Bon ben tiens, puisque t'es si gentil, je te donne la suite 8D
Chapitre VII – Permission inattendue
Spoiler:
« Ce n'est pas grave, Luke. De toute manière, c'est Gabrielle qui t'y a mené. »
Tous trois se mirent à rire suite à cette remarque. Gabrielle se décida finalement à rendre le couvre-chef bleu à son propriétaire avant de se poser encore une fois sur la tête de Sandra. Celle-ci se remit à la caresser tendrement. Encore une fois.
« C'est incroyable, dit Flora avec un grand sourire, on dirait que tu as le même don que Luke avec ces créatures ... »
Son amie se contenta de montrer une mine très légèrement réjouie avant de soupirer.
« Si seulement ce n'était pas qu'avec Gabrielle, peut-être pourrions-nous les empêcher de se battre ... - C'est vrai, c'est dommage, approuva le jeune garçon d'un ton sérieux. Cela nous aurait facilité la tâche à tous ... »
La discussion fut coupée par un bruit de pas qui venait du couloir. Dû à un petit groupe de personnes, qui apparemment vint toquer à la chambre du professeur. Les trois adolescents, curieux, ouvrirent la porte et découvrirent l'inspecteur Chelmey et son acolyte Barton. Ceux-ci furent aussi surpris que les enfants en les découvrant. Ils se regardèrent ainsi quelques rapides secondes, interrompues par la porte de la chambre d'hôtel qui s'ouvrit sur le gentleman.
« Oh, Inspecteur ! Quelle bonne surprise ! Que faites-vous donc ici ? - Pour ne pas me vanter, les policiers anglais les plus expérimentés ont été invités à Dublin pour aider à résoudre cette affaire mystérieuse ... - Oh, je vois ... Mais entrez donc ! » se reprit l'adulte au haut-de-forme en ouvrant le passage vers sa chambre.
Les policiers ne se firent pas prier et entrèrent, suivis des trois enfants et du professeur en dernier. Les deux créatures qui y étaient restées jusqu'à présent s'étaient envolées en sortant par la fenêtre – Matt à califourchon sur Nina – dès que les premiers coups retentirent sur la porte, et Gabrielle était restée à l'intérieur de la chambre voisine. En effet, il aurait pu être gênant, voire suspect pour les inconnus de les découvrir à l'intérieur même du bâtiment, aussi préférèrent-ils tous trois rester inaperçus.
Le professeur d'archéologie proposa deux chaises pour les invités, qui s'assirent rapidement autour de la table. L'inspecteur attendit que tout le monde y soit rassemblé avant d'expliquer sa venue.
« Layton, c'est la première fois que je demande l'aide d'un civil, mais cette fois nous avons un réel problème. Les forces de l'ordre restent cloîtrées au commissariat à réfléchir inutilement, alors que les B.N.I. menacent de détruire la ville, voire plus ... »
Tout le monde – excepté Barton – posta sur l'agent de police un regard interrogateur. Celui-ci s'attendait à cette réaction et avait également préparé la réponse.
« B.N.I. est le nom de code que Barton a trouvé pour définir le fléau du moment, si vous voyez ce que je veux dire ... Le commissariat l'a adopté aussitôt, ajouta-t-il en montrant une mine qui prouvait parfaitement qu'il ne partageait pas cet avis. - Inspecteur, demanda timidement Emmy, qu'est-ce que cela signifie exactement ? - Bestioles Non Identifiées. » répondit Barton avec un large sourire.
Les trois adolescents gloussèrent, essayant avec beaucoup de mal de retenir leurs rires, malgré tout peu appropriés à une situation à l'origine si grave. L'assistante du professeur tenta également de s'empêcher de pouffer en arrêtant discrètement sa respiration pour quelques secondes. Cette réaction impertinente des enfants ne fâcha cependant pas le policier, qui en profita pour donner son propre avis.
« Ne leur en voulez pas, Layton, ils ont raison. Comment peut-on prendre au sérieux une mission si son nom est ridicule ? C'est comme si on avait prévu d'utiliser l'arme nucléaire en secret au Vietnam* – ce qui n'arrivera évidemment pas – et qu'on avait baptisé ce projet « IDIOTIE » ou quelque chose dans le genre ! IM-POS-SI-BLE de la mener sérieusement, tout simplement. »
Les gloussements des adolescents devinrent finalement de forts éclats de rires, et cette fois-ci Emmy ne put s'empêcher de les imiter. Ce furent donc quatre personnes pliées en deux qui sortirent momentanément de la pièce, préférant de pas gêner les adultes dans leur discussion et se calmer dans la salle voisine. Seuls les trois hommes étaient restés impassibles et avaient gardé leur sérieux. En vérité, Barton était trop frustré par les moqueries dues à son nom de code pour en rire.
« Bref, reprit Chelmey, nous aurons de meilleures chances de venir à bout de ce mystère si nous collaborons. J'ai obtenu une permission du commissariat, vous pourrez sortir de l'hôtel à volonté, vous et vos amis. Du moment que vous restez prudents, bien évidemment. - C'est très aimable, sourit le professeur Layton. Comment vous remercier, Inspecteur ? - En nous offrant une aide efficace, peut-être. Plus tôt ces B.N.I. seront hors d'état de nuire, mieux ce sera. »
Le policier sembla réfléchir, puis ajouta :
« Au fait, je crois qu'il y a quelqu'un que je ne connais pas parmi vos amis ... Je me trompe ? - Oh, vous devez parler de Sandra. C'est vrai que vous n'avez pas encore eu l'occasion de la connaître ... répondit son interlocuteur. Nous ne la connaissons que depuis hier soir, mais elle nous considère déjà comme ses amis ... Il semblerait. »
Cette dernière phrase lui mit la puce à l'oreille et il eut un léger sursaut presque imperceptible.
« Qu'entendez-vous par là, Layton ? - Ce n'est pas encore véritablement prouvé, mais elle semble en savoir long sur les « B.N.I. ». Mais elle refuse de nous dire quoi que ce soit, pour une raison inconnue. - Eh bien c'est notre première suspecte. »
Ces paroles aussi dures que rapides firent légèrement sursauter le professeur d'archéologie. A ce moment, Emmy, Luke et Flora reparurent discrètement dans la salle, calmés de leur fou-rire. Mais pas Sandra. Le professeur d'archéologie reprit soudainement la discussion, comme si de rien n'était. C'était même mieux que la jeune adolescente en question soit absente. Il valait mieux qu'elle ignore les soupçons qui pesaient sur elle.
« Peut-être ... Ou peut-être pas. - Mais que voulez-vous dire par là ? Elle nous cache quelque chose à tous qui concerne l'affaire, elle refuse de nous le dire. C'est typique du suspect numéro un ! Qu'est-ce qui pourrait bien l'innocenter ? - Elle cherche également à résoudre le mystère et mène sa propre enquête, de son côté. Flora m'a parlé d'un calepin où elle écrivait ce qui ressemblait à des notes d'enquête. Cependant, c'était dans une langue apparemment inconnue, et elle n'a pas pu les déchiffrer. »
L'agent de police londonien resta sceptique. S'il s'agissait d'une autre langue, la jeune adolescente aurait pu faire passer ses notes pour un rapport d'enquête aussi facilement que pour une liste de commissions ... Ou n'importe quoi d'autre. Ce n'était pas une preuve. Pas une preuve suffisante, du moins. Chelmey s'apprêtait à le faire remarquer lorsqu'un cri retentit dans le bas de la rue. Tout le monde se précipita et s'agglutina contre la fenêtre, d'où venait le bruit. Le dragon vert, Nina, maintenait un chien orange au sol. Toujours le même. Et une enfant les regardait ainsi, impassible. Avec Gabrielle sur la tête, comme toujours.
« Sandra ? » murmura Flora, ne comprenant pas.
Emmy ouvrit la fenêtre discrètement, de manière à pouvoir mieux espionner. Il s'agissait peut-être d'obtenir une preuve de culpabilité, après tout ... Le groupe se fit le plus silencieux possible. Il était hors de question que la suspecte ne se rende compte de leur présence.
Celle-ci s'approcha doucement du canidé qui se débattait en vain. C'était lui qui avait poussé ce cri. Ce fut difficile, mais les londoniens purent entendre la discussion que l'enfant mena avec la B.N.I. Cela ressemblait à un monologue, étant donné que l'interlocuteur ne répondait pas, mais c'était bien à lui qu'elle s'adressait :
« Je veux que tu me dises d'où tu viens. C'est très important. »
Cette déclaration surprit tout le monde dans la chambre d'hôtel. Ainsi, elle ne semblait pas avoir de lien si grand avec ces créatures, et ce geste semblait même lui procurer une preuve de son innocence ... Mais cela n'expliquait toujours pas son refus de collaborer. Une situation aussi étrange que paradoxale.
Pour toute réponse à la question de l'adolescente, le chien grogna. Personne n'eut besoin de Luke pour comprendre qu'il refusait catégoriquement de l'aider. Sandra soupira.
« Je ne veux pas mettre en place les grands moyens, mais peut-être préfèrerais-tu que nous te confions à la police ... »
Le chien noir ricana. La police de la ville n'aurait rien à faire de lui, il leur donnerait même du fil à retordre, n'ayant aucun mal à incendier le bâtiment dès la première occasion. L'inspecteur Chelmey et Barton blêmirent face à cette remarque, ayant fait un raisonnement similaire. La jeune fille garda son sérieux et ajouta une précision d'un ton encore plus grave qui fit évaporer le sourire malfaisant de la créature.
« Je ne parle évidemment pas de la police d'ici. »
Les policiers soupirèrent silencieusement, rassurés, mais se reprirent vite. Dans ce cas, de quel autre commissariat pouvait-elle bien parler ? Apparemment, un que le canidé craignait. Cette situation devenait étrange. Que pouvait donc craindre une créature aux capacités surnaturelles ?
« Non, bien sûr celle dont je parle aura tôt fait de trouver à qui toi et tes camarades appartenez, et nous découvrirons bien vite la raison de toute cette histoire... »
Elle s'arrêta là, entendant un bruit. Luke regretta d'avoir murmuré à l'oreille de son mentor un « Elle est innocente ? » un peu trop fort. Sandra ne se retourna pas vers la fenêtre. Ils avaient déjà remarqué qu'elle avait deviné leur présence à l'instant, et de toute manière le son de sa fermeture retentit. Ils étaient retournés autour de la table, probablement. Elle se tourna vers les deux créatures, comme si de rien n'était et répéta sa question :
« Alors ? D'où venez-vous, toi et tes amis, et qui vous a chargés de venir saccager cette ville ? »
Le canidé détourna la tête en faisant la moue. Impassible, l'enfant dirigea son regard vers Nina avant de lui faire un signe de tête approbateur. Le dragon passa une patte autour de la gueule du chien, l'empêchant de l'ouvrir. Il l'empoigna et s'envola avec lui. La créature noire se débattit, en vain. Sandra murmura pour elle-même, très légèrement inquiète.
« J'espère que Maman aura compris ... »
« Qu'en concluez-vous, Inspecteur ? »
L'interrogé ne répondit pas et se contenta de réfléchir. Il était clair que cette enfant n'avait rien contre qui que ce soit, si ce ne sont bien sûr les créatures qui cherchent à détruire la ville, pour une raison inconnue.
« Cette fille est un paradoxe à elle toute seule, un paradoxe très compliqué à démonter ... - Chef ? tenta Barton, très gêné et devenant encore plus écarlate qu'une tomate. Ce ... Qu'est-ce qu'un paradoxe, au juste ? »
Son supérieur se passa la main sur le visage, essayant de garder la tête froide. Ce fut au professeur de répondre.
« Un paradoxe est tout simplement une situation qui se contredit elle-même. Et en effet, le comportement de Sandra est bien plus qu'étrange. - Nous sommes tous d'accord sur ce sujet, approuva Emmy, gardant son sérieux contrairement à la dernière fois. Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Or, dans son cas, elle semble être les deux à la fois ... - Emmy, vous voulez dire que pour vous Sandra est à la fois innocente et coupable ? Cela n'a aucun sens ! » s'étonna Flora, fronçant les sourcils ce qui montrait son incompréhension.
L'assistante du professeur marqua une pause, mais répondit rapidement.
« Non, comme une porte est soit ouverte soit fermée, Sandra est forcément soit innocente soit coupable. Mais le paradoxe est justement le fait qu'elle mélange les caractéristiques des deux ... »
L'adolescente en question était aussitôt retournée dans sa chambre, et prêtait une oreille distraite à la discussion voisine. Elle soupira tristement. Elle ne pouvait pas leur en vouloir de l'avoir espionnée. Elle paraissait suspecte, tout simplement. Trop suspecte. Gabrielle lui ébouriffa légèrement les cheveux, comme pour la ramener à la réalité. L'enfant sourit et prit l'écureuil blanc dans les bras, avant de le caresser tendrement.
« Il vaudrait mieux que tu te montres un peu moins affective, ou alors fais-le avec tous. Ils vont vraiment commencer à se poser des questions ... »
La créature pesta, ce qui remit en question la remarque de l'adolescente pour un court instant. Elle se plongea dans une autre réflexion, puis ajouta :
« Bah, après tout il faudra bien que cela arrive un jour ... La boucle devra être bouclée un jour ou l'autre. »
La petite B.N.I. crut à une remise en cause de ses précédentes paroles et se blottit dans les bras de la jeune fille. Cependant, elle précisa en souriant légèrement, comme s'il s'agissait d'un jeu :
« Mais pas maintenant. »
Note : * : A ce moment, la terrible guerre du Vietnam n'est pas encore terminée.
Oh, pis un autre tant qu'on y est hein. Tant que je suis de bonne humeur ! 8D
Chapitre VIII – Mystérieux calepin
Spoiler:
« Sandra ? Puis-je entrer ? »
L'adolescente ouvrit tristement la porte de sa chambre sur le professeur Layton. Elle tenta de sourire, mais sa question à l'allure froide ne pouvait pas aider à engager une ambiance chaleureuse dans la salle.
« Que voulez-vous, Professeur ? - Nous voulions te demander pardon pour t'avoir épiée. »
L'enfant sursauta légèrement, étonnée. Elle s'attendait à une question toute autre, qui ne la rassurait pas. Celle-ci, en revanche, lui apporta une mine tendrement réjouie et un sourire véritable. L'adulte était vraiment désolé. Ses excuses étaient sincères, ce qui attira naturellement sa confiance.
« Ce n'est pas la peine. C'est ma faute, je vous ai lancés sur une fausse piste sans le vouloir. Mon comportement était suspect, il est normal d'avoir des soupçons autour de moi... - Sandra, nous savons maintenant que tu es contre ces créatures, comme nous. Du moins, les trois qui cherchent à détruire la ville. »
Gabrielle lança un petit couinement qui fit soubresauter la jeune fille. Elle s'était tendue et avait pincé l'écureuil qu'elle caressait sans le vouloir. Elle craignait le pire ...
« Sandra, pourquoi refuses-tu de partager tes indices – apparemment nombreux – avec nous ? Tu sais très bien que cela nous ferait tous avancer bien plus rapidement ! »
Elle ne répondit pas et se contenta de baisser la tête en acquiesçant tristement. Elle le savait, mais elle n'avait pas le droit de les aider. Qu'elle puisse leur faire confiance ou non. Trois mots résonnèrent dans sa tête, comme pour le lui rappeler :
« Règle numéro cinq. »
Cependant, d'un autre côté, elle se souvint que la boucle devait être bouclée, comme elle l'avait dit quelques minutes plus tôt à Gabrielle. Mais pas maintenant. L'enfant fit un petit sourire amusé. Elle n'allait pas leur raconter tout de suite, mais elle pouvait du moins les mettre légèrement sur la piste. Légèrement. Elle devait être sûre de pouvoir leur faire pleinement confiance. C'était trop important.
« Je le sais, Professeur. Je le sais très bien, même. - Dans ce cas, pourquoi refuses-tu de nous aider ? Cela n'a aucun sens ! - Cela semble n'avoir aucun sens à vos yeux. Parce que vous ignorez ce que je sais. »
Le gentleman marqua une pause, comme s'il cherchait un double-sens à ces paroles. Mais c'était clair comme de l'eau de roche : ce qu'elle cachait expliquait le fait qu'elle le cache. Un cercle vicieux dans toute sa splendeur paradoxale et logique à la fois.
« J'aimerais vraiment savoir ce que tu nous caches. J'espère que tu sais que le sort de la ville en dépend, Sandra ! Nous ne pourrons rien faire tant que le mystère ne sera pas dévoilé. - C'est faux, Professeur. Que je vous divulgue mon savoir ou non, ces créatures disparaîtront, de même qu'elles sont venues. Très bientôt. Mais si vous voulez une autre raison au fait que je vous cache ce que je sais ... »
L'adolescente marqua une pause, comme cherchant ce qu'elle était sur le point de dire. Elle étouffa un petit rire, ne laissant transparaître qu'un mince sourire. Aussi énigmatique que ce qu'elle révéla à son interlocuteur.
« Disons que ... Si je vous le disais, vous ne me croiriez jamais sans preuves. - Qu'en sais-tu ? » répliqua aussitôt l'adulte, resté sceptique.
Nouvelle mine à la fois réjouie et mystérieuse.
« Cela est trop extravagant. Ce secret dépasse toute logique apparente, c'est tout simplement trop difficile à croire pour paraître véridique. Vous qui vous basez tellement sur cette chère logique, vous seriez tout simplement incapable de croire en une telle histoire ... »
Le professeur d'archéologie eut cette fois du mal à garder son scepticisme. Il tourna son regard vers le bureau auquel la jeune fille était rassise. Le fameux calepin trônait dessus, ouvert sur des notes en vrac. Un crayon à papier se trouvait juste à côté. L'outil qui avait servi à l'enfant à écrire ce mystérieux « rapport d'enquête ». Celle-ci remarqua rapidement l'intérêt que portait l'adulte sur ce carnet, aussi répliqua-t-elle :
« Vous pouvez regarder si cela vous amuse. Cependant, mes notes sont rarement claires, j'ai mon propre dialecte écrit, si vous voyez ce que je veux dire ... Même quand j'écris en anglais. »
Le gentleman prit le petit livret, et avoua qu'il s'agissait en effet d'une suite de symboles et d'abréviations. Dans une langue étrangère, de surcroît. Inventées par la jeune fille afin d'écrire plus rapidement, sans doute. Il lui aurait fallu un bon moment pour décrypter ces notes, si l'enfant refusait de lui lire.
« Ce serait aimable de ta part de me raconter ce que tout ceci signifie ... »
Elle rit, et prit délicatement son carnet. Elle lut. Dans son patois étranger et incompréhensible, naturellement. L'adulte avait oublié de lui préciser qu'elle lui lise en anglais. Mais, après réflexion, cette réaction plutôt impertinente de l'adolescente montrait d'une certaine manière qu'elle ne voulait pas qu'il comprenne.
« Et qu'est-ce que cela signifie ? coupa le professeur au bout d'un moment, ne s'attendant cependant pas à une bonne réponse. - C'est ce secret que je ne dois pas vous révéler. » sourit-elle.
Elle replongea son regard dans ses écrits, mais son sourire légèrement insolent s'évapora soudainement. Elle pâlit. Ces notes-ci dataient du moment où elle s'était emportée et avait commencé à écrire à toute vitesse. Et dans sa précipitation, ses notes avaient été écrites en grande partie en anglais. Le professeur Layton s'approcha d'elle, comme voulant lui demander si elle se sentait bien. Elle referma le livre précipitamment, créant un petit bruit. Mais trop tard, l'adulte avait déjà survolé quelques rares mots.
« Je... je vais bien, merci ... prononça-t-elle mécaniquement, le regard dans le vide. - Si cela peut te remettre, Flora a préparé du thé, il est déjà cinq heures. Viens-tu nous rejoindre ? - Dans quelques minutes, Professeur. Merci. »
L'homme au haut-de-forme se retira silencieusement. Rassuré de voir qu'elle était innocente, mais troublé face à ce refus catégorique de s'expliquer. L'adolescente prit son calepin et s'effondra sur son lit. Elle se releva précipitamment et l'ouvrit, essayant de voir ce que le gentleman avait bien pu discerner dans ses notes. Elle vit bien à plusieurs reprises le signe qu'elle voulait cacher le plus. Il l'avait vu, c'était sûr. Il était trop présent pour qu'il ne l'ait pas remarqué. L'enfant savait exactement ce que cela signifiait. S'il découvrait la signification de cette abréviation, alors il saurait presque tout.
« Règle numéro cinq. »
Ces mots résonnèrent encore une fois dans sa tête, à plusieurs reprises. Il ne devait pas savoir. Pas maintenant.
« Règle numéro cinq. »
La seule chose qui rassura l'enfant était que ce n'était qu'une abréviation. Encore fallait-il que le professeur ne la décrypte. Ce qu'elle craignait.
« Règle numéro cinq ! »
Sandra réfléchit. Après tout, il fallait encore qu'il prenne ce symbole au sérieux. Et c'était peu probable qu'il le fît. C'était une vérité bien trop difficile à avaler, trop absurde.
Une vérité non véridique. Une vérité qui semble fausse. Qui paraîtrait certainement aux yeux de quelqu'un de raisonnable comme le professeur d'archéologie comme un mensonge qui paraît vrai. Une vérité fausse, ou un vrai mensonge ? Encore un paradoxe qui la rassura.
Non. Il ne découvrirait pas son secret. Pas avant qu'elle ne lui fournisse un bon paquet de preuves. Qu'elle n'avait pas sur elle, en l'occurrence. Un petit rire s'éleva gracieusement et discrètement dans les airs. Ils n'apprendront rien en restant à Dublin. Elle ouvrit à nouveau le calepin et regarda encore la mystérieuse abréviation, un sourire rassuré aux lèvres.
« -> +. »
énigme 001 [99/99] : Qui serait capable de décrypter ce symbole, juste comme ça ? %D Nan, je ne suis pas sadique, je vais poster la suite avant que vous ne trouviez la réponse. Car là, vous êtes très loin d'avoir de quoi le décrypter. x)
Clive Dove
Messages : 697 Date d'inscription : 03/01/2012 Localisation : Londres.
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Sam 5 Mai - 17:46
29 chapitres :shock: ? Ma parole, tu es une machine à fanfics ?! Eh bien je te tire ma casquet mon chapeau !
Super ! Encore quelques petits éclaircissements ! :) L'histoire avance doucement mais sûrement. Et en parlant de paradoxe -comme il en a souvent été question dans ces chapitres ;) - le voile autour du mystère de Sandra s'épaissit et diminue en même temps... Je me demandais si tu t'étais inspirée d'ouvrages pour écrire ces histoires ? (Dans le style d'écriture et de notion notamment.) Parce que c'est de plus en plus impressionnant 8)
Pour le décryptage du symbole c'est dommage qu'on ne puisse pas le trouver nous-même :king: ( cela aurait pu être amusant )... Vivement la suite, j'ai besoin de confirmer mes suspicions ! ^^
Andréa Heart
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Dim 6 Mai - 8:29
J'avoue pour le symbole que ça aurait été sympa, mais c'est complètement impossible hors de son contexte. Vous manquez de beaucoup trop d'éléments, mais si tu veux résoudre cette énigme, alors voilà le contexte en entier (qui est aussi un extrait du chapitre suivant en images, en fait 8D) :
ça aide ? :D Préviens-moi si tu "laisses tomber", le chapitre IX donne des indices supplémentaires ... De TRÈS gros indices, même ... %)
Clive Dove
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Dim 6 Mai - 17:19
Alors là je t'avoue que je suis encore plus perdu qu'avant XD...
Andréa Heart
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Dim 6 Mai - 19:51
Boooooooon, alors voilà un plus gros indice. ^^ Par contre, si tu trouves, garde la solution pour toi, hein. C'est juste que ça spoile un peu sur la suite, alors ... %)
Bref : Chapitre IX – Séance de décryptage : première tentative
Spoiler:
« Tiens, voilà Sandra ! » remarqua Luke en se tournant vers la nouvelle venue.
En effet, l'adolescente se trouvait dans le cadre de la porte. Elle entra calmement dans la chambre du professeur, où tout le monde – excepté les policiers, rentrés depuis un moment au commissariat – s'était rassemblé autour d'un bon thé chaud, que Flora avait préparé.
« Eh bien, Professeur, prononça calmement celle-ci, sur un léger ton à la fois amusé et sérieux. Avez-vous trouvé des indices intéressants dans mes notes ? »
Le gentleman la regarda sans comprendre. Il commença par nier, sous prétexte qu'il n'avait pas eu assez de temps pour bien se souvenir du texte. L'enfant le regarda, sceptique.
« Entre le moment où vous vous êtes approché et celui où j'ai refermé le carnet, il y avait assez de temps pour retenir ne seraient-ce que deux ou trois mots, non ? - Encore faut-il les décrypter, Sandra. » répliqua-t-il avant de boire une gorgée.
Le reste du groupe les regardait sans comprendre. On aurait pu croire que ce décryptage n'était qu'une énigme banale pour le professeur, soumise par Sandra. Un simple défi à relever, un divertissement.
« De quoi vous souvenez-vous, Professeur ? » demanda Flora, soudainement prise par le jeu.
Après tout, des indices importants étaient peut-être à la clé. Il suffisait qu'il se soit souvenu des bons symboles. Le professeur d'archéologie sortit de sa poche un petit carnet et un crayon et commença à écrire, plongé dans sa mémoire visuelle afin d'en extraire tout ce qu'il avait pu retenir de ces quelques secondes d'observation. Personne n'osa bouger, de peur de le déconcentrer. Il s'agissait d'un grand effort de mémoire, qui parut très compliqué.
Finalement, le gentleman posa le calepin sur la table qui trônait au milieu de tous.
« Ce ne sont que quelques extraits, et pas forcément dans l'ordre. Sandra, as-tu bien utilisé tout ceci dans tes notes ? »
La jeune fille se pencha et survola attentivement le livret. Elle approuva en souriant, avec une très légère pointe de nervosité. Ce défi relevait du mythique pari anglais, et quoiqu'il fût son premier, elle sembla y prendre goût rapidement. Le fameux professeur d'archéologie qui avait une renommée légendaire quant à sa capacité de raisonnement allait-il réussir à décrypter ces mystérieuses inscriptions ?
« Vous avez une excellente mémoire, Professeur. Même si ce ne sont que quelques extraits dans un ordre plutôt anarchique, tout est exact. »
Les règles du « pari » n'ayant pas spécifié que le gentleman dût résoudre l'énigme de décryptage seul, ses amis se penchèrent également vers les mystérieuses abréviations anglaises, autant par curiosité que par envie de résoudre l'énigme, et le mystère qui allait avec elle.
« C'est tout ce que j'ai retenu, avoua le professeur. C'est peu, mais cela semble apporter plusieurs choses. Apparemment, des questions supplémentaires, à moins que les points d'interrogation n'aient une autre signification ... - Je peux vous l'assurer, Professeur, répliqua Sandra, ce sont des détails très importants que vous avez là. Ce sont bien ceux que je vous cache. Mais maintenant que vous les avez, je ne peux plus vous les sortir de la tête ... »
Le groupe se lança sans tarder dans le décryptage, symbole par symbole. Si le gentleman avait de plus retenu les plus importants, des indices sur le mystère se trouvaient à la clé.
« Commençons par ce « M » entouré, proposa l'homme au haut-de-forme. Quelqu'un a-t-il une idée de ce que cela pourrait désigner ? »
Sandra ne réagit pas. Il était évident qu'elle savait parfaitement la signification de la page entière, mais ses amis devaient se débrouiller. Elle n'allait pas leur donner d'indices, du moins pas aussi facilement. Emmy proposa, au bout d'un long moment :
« Cela me rappelle quelque chose, dans mes anciens cours de physique ... C'est un symbole pour les schémas en électricité, non ? - Peut-être, dit Luke en faisant la moue. Je ne suis pas vraiment un génie des sciences, moi cela ne me dit rien ... - C'est bien cela, Emmy, s'interposa le professeur. Si je ne me trompe pas, cela désigne un moteur, dans un circuit électrique ... Sandra parlerait d'un moteur ? - « Autre moteur à – flèche – plus – point », lut Flora, peu convaincue. « Moteur » ne semble pas si approprié que cela, il s'agit après tout d'un texte tout-à-fait lisible ... - « Machine » ? proposa l'adolescent à la casquette bleue. Cela donne « Autre machine à – flèche – plus – point. » C'est déjà plus compréhensible. Mais, une machine à quoi ? - Le « flèche – plus – point » nous le dira sans aucun doute » répondit son mentor, sûr de lui.
Le premier symbole était décrypté. Le groupe se concentra donc sur le suivant. La seule méthode dans ce cas précis d'énigme était de s'attaquer à chaque détail un par un.
« Une flèche désigne généralement une direction ou un mouvement, continua l'assistante du gentleman. Cela veut-il dire que cette « autre machine à » doit aller quelque part ? Mais nous ne savons même pas à quoi elle sert ! - Non, Emmy. Si tu veux mon avis, ce symbole indique à quoi sert cette mystérieuse machine. Un « à » ne traîne pas ainsi, sans autre raison. Et je doute que Sandra ait l'idée de mettre de fausses pistes. Elle a apparemment écrit trop rapidement pour penser au fait que quelqu'un d'autre lise un jour. »
L'adolescente en question restait silencieuse, et se contentait de boire son thé en écoutant attentivement. Elle savait pertinemment où étaient les erreurs et les bonnes réponses du groupe. Mais elle ne devait pas les aider.
« Peut-être la boucle devra-t-elle être bouclée lorsqu'ils auront décrypté ces notes ? » songea-t-elle, tout en caressant Gabrielle. Comme toujours, l'écureuil trônait sur sa tête et se réjouissait des caresses de l'enfant.
« Il faut donc à mon avis écarter l'idée de la direction, s'interposa Luke. « Machine à direction » n'a aucun sens, peu importe le nom que l'on donne à cette direction ... - Très bonne remarque, Luke, fit son mentor, un sourire aux lèvres. Il nous faut donc nous concentrer sur son autre signification logique : un mouvement. - Une machine à créer du mouvement ? » déduisit Flora, rapidement mais sans comprendre le véritable problème que causait cette « révélation ».
Sandra se sentit soudainement observée et posa sa tasse délicatement. Elle pensait être déterminée à ne pas donner d'indices, mais les regards de ses amis étaient bien trop suppliants. Ils étaient à côté de la plaque.
« La flèche désigne bel et bien un mouvement. Mais c'est un autre type de geste ... plus symbolique, peut-être. »
Le professeur d'archéologie prêta une oreille particulière à la dernière phrase. Un type de geste plus « symbolique », qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ?
« Aussi, je vous conseillerais de voir l'expression allant de la flèche au point compris ensemble. »
Emmy nota qu'elle n'avait pas répété ce qu'ils avaient tous dit à propos de cette suite de symboles. Autrement dit, elle avait remplacé le « flèche – plus – point » par un « de la flèche au point compris ».
« Professeur, l'interprétation du « plus » que nous avons trouvée me semble étrangement suspecte ... Est-ce bien un signe plus ? »
Sandra ne cacha pas assez bien son émotion du moment pour que le groupe ne la remarque pas. Visiblement, la jeune lady était tombée juste. Ce n'était pas un « plus », mais un autre signe qui lui ressemblait et avait été mal interprété par les londoniens.
« Le point ne semble pas avoir de très grande importance, ajouta Luke. On l'utilise souvent après une lettre pour montrer que c'est un mot complet. Comme « B.N.I. », par exemple. - J'en conclus que d'après toi, ce « plus » est une lettre, compléta Flora. Mais laquelle ? - Sandra a écrit ces notes très rapidement, j'ai recopié ce que j'ai vu. Si cette lettre a été prise comme un signe « plus », c'est qu'elle a été écrite trop vite. Les seules lettres qui ressemblent véritablement à une croix sont le « x » et le « t » minuscule. - Le « t » ? s'étonna l'adolescente. Cela ne ressemble pas à un « t » ! Pas tel que je l'écris ou que je le lis dans un journal ou un roman, du moins. »
Le gentleman marqua une pause, et posa sa tasse de thé avant de prendre son calepin et de l'observer.
« J'ai recopié ce que j'ai vu, et visiblement Sandra n'a pas pris cela comme une erreur. En prenant en compte le fait que nous pouvons lui faire confiance, elle écrit ainsi ses « t ». Du moins lorsqu'elle prend des notes à toute vitesse. A mon avis c'est un « t », car si c'était un « x » Sandra aurait dû réagir. »
La concernée hocha discrètement la tête et sourit. Le professeur Layton méritait sa réputation légendaire. Il ne négligeait véritablement aucun détail, aussi petit – voire superflu en apparence – soit-il.
« Une flèche qui désigne un mouvement et un mot qui commence par « t » ... réfléchit Luke tout haut, en levant la tête au ciel. - Un mouvement symbolique et une machine ... Une machine qui crée le mouvement perpétuel ? tenta Emmy, loin d'être certaine d'elle. Non, cela n'a aucun sens. - De plus, c'est un « p », et non un « t ». », contesta le professeur.
C'était bien une machine, capable d'une chose « incroyable » d'après Sandra. Tellement incroyable qu'ils ne devraient pas pouvoir y croire sans preuve de son existence. Le mouvement perpétuel était à écarter, bien que respectant cette condition. Le « t » était cependant une preuve que ce n'était pas cela.
« Non, cette machine serait capable de quelque chose d'autre, toute aussi fantaisiste ... - Comment êtes-vous sûr que c'est quelque chose de « fantaisiste », Professeur ? demanda Flora, ne comprenant pas. - Sandra me l'a dit, et je pense pouvoir lui faire confiance, répondit-il en prêtant un sourire à l'adolescente en question. Cependant, il faut trouver cette utilité illogique de cette mystérieuse « Autre machine à ... » - Un mouvement, c'est pour aller d'un lieu à un autre, reprit son assistante. Mais de où à où, c'est une excellente question ... »
Tous se turent, tentant de rassembler ce qu'ils savaient. Ce mouvement était symbolique. Donc peut-être que peu importait l'endroit de son départ et de son arrivée ...
« Et si cela désignait tout simplement le mot « voyage » ? proposa Luke. Ou plutôt « voyager », cela donne « Autre machine à voyager – t. » - C'est très bien pensé, Luke ! sourit Flora. C'est cela, Professeur ? - Cela me semble probable ... Quant au « t » ... « Voyager – t » ... »
Sandra tressaillit. Gabrielle commença à lui sauter sur la tête en poussant de petits cris affolés. Finalement, l'écureuil s'envola vers la fenêtre et la renifla, à la recherche de quelque chose. Quelque chose qui l'inquiétait.
« Gabrielle, que se passe-t-il ? » demanda l'apprenti du professeur, soudainement inquiet.
La créature allait répondre lorsqu'une masse violet sombre fonça dans son dos, de l'autre côté de la vitre. Elle se retourna en vitesse et fit un bond en arrière. C'était bien ce qu'elle craignait. La chauve-souris à quatre ailes se précipita contre ce qu'il restait de la fenêtre – car personne n'avait pu réparer les dégâts du combat précédent. Elle se retrouva sans gros encombres dans la chambre du professeur, et l'écureuil volant préféra se poster devant ses amis. Ce n'était pas le meilleur endroit pour se battre, mais elle n'avait visiblement pas le choix.
« Professeur, cette fois je m'en occupe. » décida Emmy en se postant à côté de Gabrielle.
Celle-ci lui fit des petits couinements pour l'en dissuader, approuvés par tous ses amis, mais la décision de l'assistante était prise.
L'énorme chauve-souris commença à l'attaquer, mais la jeune lady évita rapidement la charge, et en profita pour lui donner un coup de poing dans le dos, qui augmenta soudainement l'élan de la créature et l'envoya contre le parquet dans un bruit lourd.
La B.N.I. eut du mal à se relever, car bien que disposant de deux paires d'ailes, des pattes lui permettant de marcher semblaient lui faire défaut. Mais elle le fit assez rapidement pour éviter le deuxième coup qu'allait lui donner l'assistante du gentleman. Apparemment vexée de se faire battre par un être humain, elle se mit à frapper sérieusement, et la mordit violemment au bras, alors qu'elle s'en servait pour se défendre.
« C'est qu'elle a de belles dents ! » geignit-elle après un petit cri de douleur.
Profitant d'un manque d'attention de la part de son adversaire, la chauve-souris commença à lancer d'étranges boules violettes et nauséabondes. Emmy réussit à en éviter beaucoup – malgré l'effet de surprise – mais l'une des attaques toucha la blessure et se mêla au sang de la plaie. Une nouvelle souffrance, encore plus vive, se fit ressentir. Ses amis la surprirent à tituber mollement avant de s'effondrer au sol. Le professeur la rattrapa de justesse, très inquiet. Luke l'aida à la transporter doucement dans sa chambre avant de l'allonger dans son lit.
« Mettez-vous tous à l'abri, ordonna Sandra d'un ton extrêmement sérieux. Gabrielle et moi nous chargeons de la situation. »
Déboussolés, les londoniens exécutèrent les ordres et vinrent rejoindre la chambre de la jeune lady, toujours allongée.
« Professeur, c'est vous ? » souffla-t-elle, d'un ton à peine audible.
Cette mystérieuse boule de liquide qui s'était mêlé à son sang devait être un dangereux poison. Mais, de quelle sorte ? De toute manière, ses amis ne disposaient malheureusement d'aucun médicament sur le moment. Et l'espérance que le venin ne disparaisse de lui-même était très maigre.
L'assistante les distinguait à peine, sa vue commençait à se voiler. Était-elle sur le point de devenir aveugle, ou était-elle seulement en train de fermer les paupières, trop épuisée pour garder les yeux ouverts ? Cela devait être cela, elle ne faisait que fermer les yeux ...
...
Le noir total apparut enfin, et la jeune femme sombra dans l'inconscience.
Bref, que ce soit à toi ou aux autres : si vous pensez avoir trouvé, CHUT ! Si vous voulez en parler avec moi, c'est par MP. :)
Andréa Heart
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Mer 9 Mai - 16:51
Suite, pour ceux qui veulent ^^
Chapitre X – Guérison suspecte
Spoiler:
18 mars 1975 – Vingt-trois heures
La porte de la chambre d'Emmy s'ouvrit silencieusement sur Sandra et Gabrielle, toujours posée sur sa tête. L'assistante du professeur était toujours inconsciente, elle souffrait et semblait avoir du mal à dormir en paix. Rien de plus normal, étant donné qu'un poison – probablement contenu dans cette mystérieuse boule nauséabonde qui se mêla dans sa blessure – l'avait rendue malade quasiment aussitôt.
L'adolescente se rapprocha discrètement, s'assit à côté du lit où se trouvait la jeune lady et lui prit délicatement le bras blessé. Le professeur avait désinfecté et pansé la plaie, mais c'était inutile. Le poison était déjà dans le sang. L'enfant ouvrit sa sacoche qu'elle avait prise, silencieusement.
« L'antidote ne laisse aucune trace. J'espère seulement qu'ils croient aux miracles ... » songea-t-elle, angoissée.
Si elle se faisait prendre, elle serait obligée d'avouer ce qu'elle savait.
« Ils sauront. La boucle doit être bouclée. Mais pas avant le 23. C'est lui qui me l'a dit. »
Elle sortit une petite fiole orange contenant un liquide transparent à vaporiser, puis défit délicatement le bandage, laissant la trace de la morsure à l'air libre. La jeune fille secoua légèrement son produit avant de répandre le liquide pulvérisé sur toute la plaie ainsi que sur le tissu qui la protégeait. Ceci fait, elle renoua le bandeau, en prenant garde à ne pas trop le serrer afin de ne pas bloquer la circulation de son sang. Le médicament devait agir partout où le poison était passé.
Même si cela risquait de réveiller la londonienne, l'adolescente posa le dos de sa main contre son front. L'assistante du professeur avait de la fièvre, mais elle ne tarderait pas à baisser. Sandra se leva doucement et commença à s'éloigner à pas de loup.
« Heureusement qu'ils ne l'ont pas emmenée à l'hôpital, je n'aurais rien pu faire ... Et les infirmiers non plus ! »
L'enfant allait refermer la porte derrière elle lorsqu'elle entendit derrière elle la voix fatiguée et tremblante d'Emmy. Elle s'était réveillée.
« Sandra ? Que fais-tu ? »
La concernée se mordit la lèvre. L'excuse de la « guérison miraculeuse » était tombée à l'eau. Il fallait en trouver une autre, et vite.
« Je ... je m'inquiétais à propos de ce combat, je voulais voir si vous alliez mieux, mais je vous ai réveillée ... - Ce n'est pas grave, sourit la jeune lady malgré sa fatigue. De toute manière, il fallait bien que je le fasse à un moment ou à un autre. »
Elle bâilla doucement, puis regarda son bras et remarqua que la plaie avait été en partie traitée pendant son inconscience.
« C'est toi qui as fait ça ? - Non, c'est le professeur. Je n'ai fait que vérifier que vous vous portiez bien. - Et qu'as-tu dans la main ? »
L'adolescente sursauta. Elle n'avait pas pensé à cacher la fiole vide qui contenait le médicament.
« Pas avant le 23. Nous sommes le 18. »
« C'est du désinfectant, mentit l'adolescente, sur un ton qui parut sincère. La bouteille traînait sur votre table de nuit, mais comme c'était vide, autant la jeter ... - Je vois mal, mais cela ne ressemble pas vraiment à du désinfectant. Et ... c'est moi ou le « poison » de cette grosse boule de tout-à-l'heure est parti tout seul ? » ironisa-t-elle, un sourire en coin.
Elle était trop maligne pour se faire avoir par une telle excuse. Aussi continua-t-elle dans sa réfutation de la thèse avancée par la jeune fille.
« C'est un médicament qui soigne ce mystérieux poison, je me trompe ? »
Sandra baissa la tête, mais fit signe que l'assistante du professeur n'avait pas fait d'erreur dans son raisonnement.
« Où l'as-tu trouvé ? Je doute que ce soit à la pharmacie. - Non, en effet. - Dans ce cas, d'où vient-il ? »
L'adolescente ne répondit pas.
« Du même endroit que ces créatures, je suppose. Puisque ça peut soigner le poison de l'une d'elles, et qu'il existe une grande variété de venins, tous différents. On ne soigne pas une morsure de « chauve-souris violette » avec un antidote prévu pour le venin de vipère ... »
L'enfant demeura silencieuse, fixant de plus en plus ses bottes noires. Elle connaissait l'aboutissement de la déduction suivante.
« Tu sais d'où ces bêtes-là viennent. Et ... ne viendrais-tu pas du même endroit qu'elles ? »
Sandra tenta de hocher la tête négativement, prise d'une extrême nervosité, mais c'était perdu d'avance.
« Ce n'est pas la peine de nier, Gabrielle en est la preuve. Je suppose que tu la connais depuis un moment, et que c'est cette habitude de la porter sur la tête qui est à l'origine de tes cheveux électriques. »
Elle regarda sa chevelure brune. Elle volait, et quelques cheveux se collaient à l'écureuil électrique.
« C'est cela qui nous a mis la puce à l'oreille à tous. C'était la seule explication possible. »
L'enfant pesta intérieurement.
« Trahie par la physique ... » marmonna-t-elle en faisant un petit sourire nerveux.
« Sandra, ce n'est pas une preuve de ta culpabilité. Tu es venue ici, pour défendre la ville des autres créatures, qui elles cherchent à la détruire. - C'est inutile de le nier, en effet ... - Donc, tu es innocente. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi tu ne nous as rien dit dès le début. Cela n'a aucun sens ! - Oh, si, Emmy, répliqua tristement l'enfant. Cela en a un, qui explique également pourquoi, en théorie, tout ceci n'aurait jamais dû se produire. »
L'assistante la regarda, perplexe. La jeune fille était sincère.
« Qu'entends-tu par là ? - Je ne dois pas vous le dire. - Mais pourquoi donc ?! »
Emmy se retint soudainement de s'écrouler dans son lit. Elle s'adossa contre le mur avant de se prendre la tête avec son bras valide. Visiblement, bien que l'antidote ait déjà agi en partie, elle restait épuisée, et le fait de s'énerver ne pouvait que la fatiguer davantage. Son amie ouvrit à nouveau sa sacoche et en sortit un petit fruit bleu, qu'elle lui tendit.
« Qu'est-ce que c'est ? s'étonna-t-elle, en fixant la baie avant de porter son regard vers celle qui le tenait. - C'est une spécialité de chez moi, une « baie Oran ». C'est très vitaminé, vous vous sentirez mieux. »
D'abord légèrement méfiante, la jeune lady se décida finalement à accepter l'offre et le prit. Le professeur Layton la jugeait digne de confiance, alors elle aussi pouvait la juger comme telle. Le fruit était délicieux, et mélangeait toutes sortes de saveurs. Un goût unique, que l'assistante ne s'attendait pas du tout à retrouver.
« Tu n'as cependant toujours pas répondu à ma question. Tu n'espérais tout de même pas m'acheter avec ça ! »
L'adolescente eut un petit rire amusé.
« Si je vous ai donné cette baie, c'est seulement parce que vous étiez à bout de forces, rien de plus. Quant à votre question, le fait d'y répondre mène à vous dire ce que je ne dois pas vous raconter. - Cela rejoint ce qu'ont dit Gabrielle et Nina quand nous les avons soignées ... - Exact. »
La discussion tournait en rond. Comme toujours, Sandra était visiblement déterminée à ne rien dévoiler.
« Vous devriez dormir, nous en reparlerons demain, si vous voulez. »
Emmy ne répondit pas, préférant se rallonger. A quoi bon parler de ce mystère, puisque l'enfant ne dirait rien ? Oubliant ce détail, l'assistante du professeur exécuta le conseil de la jeune fille, qui repartit dans sa propre chambre, toujours accompagnée de Gabrielle. Peut-être changera-t-elle d'avis, après tout ...
Meuh non, le coup d'Emmy c'était une blague ... Bah oui, quand j'emprunte les personnages à Level 5, faut bien que je les rende en un seul morceau, non ? %)
Invité Invité
Sujet: Re: Fan Fiction ? Mer 16 Mai - 12:16
Beh Andrea c'et parce que j'ai pas tout mis T_T Mais vu que t'es pas contente x) Je vais mettre la suite ...
Chapitre Second:
Il était déjà 22h à la montre du professeur lorsqu'un homme entra sans bruit par la porte blanche d'une des salles de repos de l'hôpital Centre. Le jeune adolescent en blouse blanche, qui devait être un infirmier stagiaire vu son jeune âge qui ne devait pas dépasser les 19 ans, avait les cheveux bruns, une taille assez moyenne et le teint très pâle qui trahissait la froideur de l'établissement. S'étant déplacé au chevet du professeur Layton, il lui adressa un bref sourire, sans plus, et lui prit son relevé médical accroché au pied du lit:
"- Eh bien cher monsieur, dit-il après avoir fini sa lecture, vous vous en êtes sorti de peu ! Heureusement d'ailleurs, que vous êtes toujours là, notre belle ville de Londres n'aurait peut-être pas su continuer de vivre comme elle vit aujourd'hui sans vous, Mr. Layton ! - Je vous remercie du compliment, à qui ai-je l'honneur de m'adresser ? - Moehau Forever, tout le plaisir est pour moi professeur, j'ai beaucoup entendu de vous dans les journaux, « L'homme le plus intelligent du Royaume-Uni » ! Que s'est-il passé pour avoir raté un virage comme celui que vous avez manqué ? Nos analyses parlent d'une fatigue en roulant ... - C'est exacte, je ne sais pas ce qu'il m'a prit mais cette nuit m'a épuisée. Et d'ailleurs, je suis encore fatigué, je ne comprend pas. - Eh bien, si vous pouviez m'expliquer ce qui aurait pu troubler votre conscience, j'essayerais de l'apaiser."
Le professeur conta alors pendant quelques temps et avec entrain les récents événements qui avaient suivis une de ces enquête, sans s'arrêter, il raconta également ses rêves qui n'en finissaient pas. Après avoir longuement méditer sur le cas d'Hershel Layton, le Docteur Forever se rassit sur sa chaise, posa ses mains sur la table, et réussit enfin à parler:
"- Je pense qu'un peu de sommeil vous ferait du bien monsieur Layton, après ces tristes événements, je pense qu'il faudra du temps pour oublier, voulez-vous un peu d'eau, en espérant que vos idées soient plus claires ? - Volontiers !"
L'homme se releva et sortit de la pièce un instant pour aller chercher deux verres et une bouteille d'eau minérale. En revenant, les verres étaient déjà remplis. De sa main droite, il servit le Professeur Layton puis se posa sur sa chaise à son tour pour boire un verre en compagnie d'"Hershel Layton". Buvant lentement le contenu de son verre comme l'aurait fait un vrai gentleman, le professeur fût pris d'une fatigue pour le moins déplaisante et qui l'exténuait encore plus qu'il ne l'était. Il somnolait déjà sur la chaise de l'hôpital lorsqu'il regarda par la fenêtre le noir profond qui entourait les douces et lointaines lumières immobiles des réverbères. Dehors, le calme et la sérénité donnait à la nuit l'aspect incroyable d'une oeuvre d'art. Perdu dans ses pensées, Hershel se ressaisit et décida de se lever:
"- Eh bien, je crois que je devrais retourner chez moi pour éviter un second accident en cours de route. - Bien sur, je comprend, j'espère que tout se passera pour le mieux monsieur Layton, bonne route. - Au revoir docteur, encore merci pour votre hospitalité."
Au pas de la porte, il sortit. Sa voiture était là, presque aucunes marques n'étaient visibles. En entrant à l'intérieur, il mit sa ceinture, démarra et commença sa route. Après quelques minutes de parcours, il regarda sa montre, et tout à coup, sursauta. Il était 21h30.
Chapitre Troisième:
Dans la grande ville de Londres, tout le monde dormait à cette heure tardive de la nuit. Les oiseaux ne chantaient plus, le temps semblait même s'être arrêté, tout était éteint. Mais un bruit venu de l'extérieur de la Capitale vint faire taire ce merveilleux silence. Une voiture passa à tout allure dans une rue où des maisons commençaient à s'allumer, réveillées par ce vacarme. A l'intérieur de la voiture, un homme conduisait, se forçant à regarder droit devant lui. Relevant son chapeau et fronçant les sourcils, il semblait réfléchir, en vain. Tourmenté par cette horrible journée, toutes ses réflexions aboutissaient à la fatigue, il pensait que le lendemain matin, il se réveillerait à la bonne heure, sans problèmes. Le Professeur Layton s'arrêta enfin devant sa maison, gara sa voiture rouge. Et sortit pour rejoindre la porte de l'autre côté de la petite barrière. Cherchant dans ses poches son trousseau de clefs au pas de la porte, il tentait de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Luke et Flora qui étaient encore dans la maison. Après avoir fouiller et refouiller partout sur lui ses clefs, il décida de retourner à la voiture, après tout, elles auraient bien pu tomber... Se retournant d'un pas pressé, il s'arrêta net où il était. Quelque chose venait de bouger au coin de la rue, derrière un mur où il venait d'apercevoir une ombre, une silhouette qui lui avait parue familière mais qui avait disparue. Après avoir attendu suffisamment longtemps pour effacer cette image de sa tête, Hershel Layton avança de quelques pas, puis continua, pour finalement arriver à la Laytonmobile, il ouvrit la porte - qu'il n'avait d'ailleurs pas fermée - et continua ses recherches dont le seul but était de pouvoir dormir. Montant de nouveau dans le véhicule, il commença à rouler, la tête vide mais les idées claires. Il se dirigeait vers le centre ville. Ébloui par les lampadaires, il ne s'arrêtait pas, et il ne s'arrêterait pas. Ou en tout cas, pas avant d'avoir atteint l'arrivée, et cette fois, il ne se réveillerait pas à l'hôpital. Dernier virage, une lumière aux rayons azurés commençait à être visible. Hershel Layton s'arrêta, se gara, monta l'escalier et ...
"- Bonsoir monsieur, dit une femme assise à son bureau."
Elle était blonde, un peau assez claire. Habillée d'un simple débardeur et d'une longue jupe, l'ensemble dans les tons bleus. Devant un ordinateur, elle était entourée de plusieurs piles de papiers extraordinairement bien rangés, chaque tas ayant le même nombre de document dont aucun ne dépassaient.
"- Bonjour mademoiselle, pardonnez-moi de vous déranger si tard, mais ne pouvant plus entrer chez moi, je suis venu ici pour louer une chambre. Serait-ce possible ? - Attendez un instant je vais vous dire ça tout de suite, répondit-elle, tapotant sur son clavier. Il ne nous reste plus qu'une chambre monsieur, j'espère qu'elle sera à votre goût."
Montant tous deux le grand escalier de l'hôtel jusqu'au 3ème étage, il marchaient sans bruit pour ne pas déranger les clients sur les 5 étages du bâtiment. L'hôtel Exhausty était l'un des plus réputés à Londres, mais malheureusement, l'un des plus chers, et si le professeur n'avait pas été aussi exténué, il aurait certainement parcouru plus de chemin pour trouver moins cher.
Arrivés à la porte de la chambre occasionnelle du professeur Layton, la standardiste le quitta d'un « Bonne nuit » puis redescendit. Entrant dans la petite pièce, Hershel tomba presque sur le plancher, mais se ravisa, ce n'était pas le devoir d'un gentleman. Avançant par devant le lit, il alla se placer devant la fenêtre, où de violents éclairs découpaient le ciel. Bien qu'assourdissant et aveuglant, ces orage reposait le professeur, le faisant se sentir un peu plus réveillé. Il contemplait ce spectacle titanesque, lorsqu'un grincement de porte arriva à ses oreilles. Le grincement de sa porte. Quelqu'un était rentré. Mais avant qu'il n'ait pu se retourner, un coup de feu fusa dans la nuit. Puis un deuxième. Layton tomba, sa vision commençait à se troubler. Puis, une silouhette se placa à ses côtés, ce n'était qu'un ombre, mais il reconnu la même personne qu'il venait de croise au coin de rue. Il ne pouvait plus parler, plus bouger, plus vivre. Hershel Layton mourut cette nuit, au moment où un sifflement parcourait la vile de Londres tout entière. « Shesha »
Andréa Heart
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Mer 16 Mai - 14:09
Non, mais ce que j'entendais par "trop court", ce n'est pas la fiction entière, ce sont les chapitres eux-mêmes. ^^' D'ailleurs, les deux autres chapitres sont tout aussi courts - à mon avis -, mais tout aussi bien écrits. Tu as du talent, tu ne devrais pas hésiter à élargir ton texte ! ;)
Sinon, pour ceux qui veulent :
Chapitre XI – La charrue avant les bœufs
Spoiler:
19 mars 1975 – Huit heures
« Emmy ! Mais que fais-tu debout ?! »
Le professeur Layton s'apprêtait à retourner dans la chambre de son assistante afin de voir son état, lorsqu'il la surprit à tenter de toquer à sa porte, alors qu'il venait de l'ouvrir pour sortir. Elle était encore très légèrement pâle, mais elle semblait malgré tout en pleine forme. C'était bien cela qui le sidérait, lui qui s'attendait à la voir clouée au lit, encore très fiévreuse et souffrante.
« Oh, Professeur ! Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais beaucoup mieux, sourit-elle. - Je crois voir cela, en effet ... marmonna-t-il, perplexe. Mais comment est-ce possible ? »
Pour toute réponse, la jeune lady lui montra une fiole orange vide qui était jusqu'alors restée sur sa table de nuit. Sandra avait oublié de la reprendre la veille, et la londonienne avait cru bon de ne pas le lui faire remarquer.
« Qu'est-ce donc ? - Certainement ce qui fait que je sois encore en vie à cette heure-ci, répondit-elle. C'est un « antidote » d'après l'étiquette, apparemment prévu pour soigner ce genre de poisons ... - Mais d'où cela vient-il ? »
L'assistante marqua une pause brève, puis reprit.
« Des affaires de Sandra. Elle m'a rendu visite hier soir, pour s'en servir. J'étais encore inconsciente, mais ce n'est pas difficile de deviner ce qu'elle a fait ... Et au moins, un détail est mis au clair : elle vient du même endroit que les créatures, ce qui explique qu'elle semble les connaître si bien, sans pour autant être forcément à l'origine de toute cette histoire. »
Le gentleman ne fut pas surpris lorsque son assistante lui donna cette information. Finalement, c'était prévisible. Cependant, elle préféra changer légèrement de sujet, proposant de prendre le petit-déjeuner. L'homme au haut-de-forme étouffa un petit rire discret avant de l'accompagner dans sa chambre, où comme toujours tout le monde s'était rassemblé. La mystérieuse adolescente comprise.
Le repas commença, plongé dans le silence. Du moins, jusqu'à ce que la jeune étrangère se décidât à parler.
« Il faut que je vous dise quelque chose à vous tous, concernant l'affaire. »
Tous les regards se portèrent tout naturellement vers elle. Des regards curieux et suppliants. L'enfant s'était-elle enfin décidée à leur expliquer ? Elle prit tranquillement un sucre de la table qui trônait au centre de tous avant de le plonger dans son thé. Tout en remuant la boisson chaude avec sa cuillère, elle continua.
« C'est bien la première fois que je vois des gens aussi tenaces face à un mystère qui sera résolu de toute manière, qu'ils sachent ou non ... Si cela peut vous rassurer, il y aura bien un jour où vous découvrirez tout. - Quand ? ne put s'empêcher de demander Luke. - Bientôt. Aussi, vu votre impatience certaine à vouloir élucider cette affaire, je me suis décidée à vous expliquer certaines choses. Mais pas d'autres. »
Décidément, derrière cette simple paire de lunettes et cette chevelure brun sombre se cachait une véritable tête de mule. Cependant, l'archéologue sembla accepter cette réaction, et la prit comme un jeu.
« Je suppose que ce que tu continueras de nous cacher seront toujours les mêmes réponses aux mêmes questions, les plus fondamentales. - Je vous donnerai les détails, mais pas l'essentiel, ajouta-t-elle en faisant un sourire aussi énigmatique qu'à son habitude. - En gros, nous serons gâtés d'informations superflues sans en connaître l'origine ... soupira Emmy. Nous allons mettre la charrue avant les bœufs. - ... Exact. »
Le professeur Layton remarqua que Sandra avait fait, pendant une fraction de seconde, une figure qui laissait passer qu'elle avait mal compris un détail dans la phrase de son assistante, et son « Exact » ne parut pas si convainquant qu'à son habitude. Tout était pourtant clair dans la phrase de la jeune lady ...
« Dis-moi, Sandra, reprit-il d'un ton légèrement soupçonneux. A quoi ressemble un bœuf ? »
La jeune fille manqua de s'étrangler avec son thé en entendant cette question. Il y était, il avait compris. Et il s'était apparemment attendu à ce qu'elle ignore la réponse, puisqu'il continua presque immédiatement, d'un ton ironiquement calme et détendu.
« C'est la première fois que tu entends parler d'une telle créature, il semblerait. »
Sa figure devint encore plus rouge qu'une tomate. Elle hocha la tête timidement, d'un air approbateur. Flora et son ami, eux, ne comprirent tout simplement pas comment elle pouvait ignorer l'existence des bovins.
« Mais comment est-ce possible ? s'exclama celui-ci, sidéré. Même dans la ville la plus industrialisée, on a forcément entendu parler des animaux de la ferme ! - Calme-toi, Luke, coupa son mentor, soudainement très sérieux. Si elle ne les connait pas, peut-être est-ce parce qu'ils n'existent pas là d'où elle vient ... Je me trompe ? » ajouta-t-il en s'adressant à la jeune intéressée.
Celle-ci approuva silencieusement, le regard fixé sur ses bottes.
« Mais, en contrepartie, je suis prêt à parier qu'il y a de nombreuses choses que tu connais dont nous ignorions l'existence jusqu'alors, comme les créatures, ou ... ceci, par exemple. »
L'adolescente avala de travers une deuxième fois et fut prise d'une vive quinte de toux. Le professeur d'archéologie montrait dans sa main la fiole orange qui contenait l'antidote de la veille. Et elle se souvint alors l'avoir oublié dans la chambre d'Emmy. Oui, il avait découvert de nombreux détails. Peut-être certains dont elle ne voulait pas particulièrement parler.
« Il semblerait d'après Emmy que c'est un antipoison, un « antidote » selon l'étiquette affichée dessus. Produit exprès pour soigner le poison d'une créature, je précise bien. Où l'as-tu obtenu ? - En pharmacie, chez moi cela s'achète aussi facilement que des pastilles pour la gorge ... - Mais parfaitement, Sandra, coupa l'adulte avec un sourire aux nuances aigres et douces à la fois. Chez toi. »
L'enfant se mordit la lèvre. Cela lui avait échappé, mais il avait déjà compris de toute manière.
« Professeur, s'interposa son assistante d'un ton presque suppliant, laissez-moi proposer ma version des faits, si vous le permettez. J'ai de nombreuses hypothèses que j'aimerais vérifier ... - Allez-y, Emmy, prononça gravement la jeune étrangère, les yeux cependant noyés dans son thé. Je vous écoute. - Ce qu'on a vu et prouvé, c'est que toi et les créatures n'êtes pas d'ici, c'est certain. Ensuite, là où doit entrer ce qui est « incroyable » comme tu nous le disais, j'ai pensé aux « univers parallèles ». C'est fantaisiste, et cela peut expliquer le fait que deux cultures complètement différentes se soient développées séparément, sans jamais se croiser ... - Emmy, s'interposa Luke. Êtes-vous sûre de ce que vous avancez ? - Ce n'est qu'une hypothèse, qui m'est venue à l'idée peu après une réflexion sur cette fameuse « machine à voyager – t. » que l'on a trouvé dans les notes de Sandra. Ce serait tout simplement une machine qui permettrait d'aller d'un « monde » à l'autre. Quant au fait que tu refuses de nous parler de cette machine, Sandra, c'est parce qu'elle doit rester dans le secret, je suppose ... »
L'adolescente se mit à rire doucement.
« Vous y êtes presque, mais ce n'est pas encore ça. Même si c'est dans un principe tout aussi irrationnel et qui s'en rapproche ... Ce qui m'étonne est que vous ayez réussi à trouver une autre solution qui coïncide avec les faits, sans pour autant être la bonne ... »
L'assistante du professeur crut comprendre qu'elle était légèrement à côté de la plaque, sans pour autant être très loin de la vérité. Son mentor comprit cependant qu'ils n'allaient pas obtenir d'informations supplémentaires pour le moment, aussi changea-t-il de question :
« Sandra, pourquoi es-tu venue ici ? Je doute que ce soit par hasard ... - ... En effet, on m'avait prévenue que quelque chose allait se produire ici. Mais j'étais encore loin au départ de me douter que ce « quelque chose » serait une apparition de pokémon particulièrement... »
Elle s'arrêta dans sa phrase. Les londoniens la regardaient sans comprendre depuis le mot « pokémon ». Elle en avait fait usage sans même s'en rendre compte. Aussi s'expliqua-t-elle.
« Comme vous les appelez ici « créatures » ou « B.N.I. », chez moi le nom que nous leur donnons est communément « pokémon ». - J'avais cru comprendre, répliqua l'apprenti, mais j'avais tout de même un doute ... alors comme ça tu viens de loin ! Comment s'appelle le lieu où tu habites ? »
L'adolescente sembla réfléchir, comme si elle se demandait les conséquences que pouvait engendrer le fait de répondre. Mais elle se résigna à l'idée que cela n'était finalement pas d'une importance capitale.
« Je vis à Entrelasque. C'est une ville plutôt importante de la région d'Unys, mais sans être pour autant la capitale ... »
Elle marqua une pause, puis reprit avec un léger sourire.
« Cela ne vous dit rien, n'est-ce pas ? - Non, en effet, prononça Flora, en partie déboussolée. - Sandra, continua le professeur, en changeant une fois de plus le thème de la conversation. J'ai cru comprendre que tu voulais te débrouiller pour te charger des « pokémon », comme tu dis. Mais j'aimerais tout de même que tu nous expliques ce que tu comptes faire. »
L'adolescente prit une autre gorgée de son thé avant de poser sa tasse sur la table.
« En ce qui me concerne, c'est en effet difficile d'agir moi-même. Mais nous avons aussi des pokémon dans notre camp, je vous rappelle ! - En parlant de ça, reprit le garçon à la casquette bleue. Tu les connais depuis longtemps ? - Nina depuis quasiment dix ans, Matt et Gabrielle depuis un peu plus de quatre ans. Chez moi, les pokémon et les hommes vivent en harmonie ensemble, pour la plupart. Généralement, c'est plutôt utile, mais je pense que vous voyez suffisamment ce qui peut se produire si leurs intentions sont mauvaises ... »
Le groupe entier acquiesça gravement.
« Et je sais très bien que les luttes sont dangereuses pour tout le monde, mais c'est malheureusement le seul moyen d'en venir à bout. Après, il faut tout simplement les ramener chez moi. La police de là-bas saura mieux s'en occuper que n'importe qui d'autre. »
Cela rappela aux londoniens lorsque le dragon vert avait emporté le chien noir et orange vers un fameux « commissariat mystérieux ». Elle devait parler de celui-ci, et en effet il devait être bien mieux équipé pour résister aux attaques des pokémon ...
Même si Sandra s'était enfin décidée à éclaircir un peu le mystère qui enveloppait les créatures, le professeur d'archéologie manquait encore de beaucoup trop d'éléments pour pouvoir l'élucider pleinement. Il soupira. Ce n'était pas en restant à Dublin qu'ils allaient pouvoir répondre à la plupart de leurs questions. Mais dans ce cas, où aller ? L'endroit où vivait la jeune adolescente semblait regorger d'indices, mais il fallait encore pouvoir comprendre comment s'y rendre ... Et encore fallut-il que celle-ci soit en accord avec cette escapade, ce qui ne paraissait pas non plus être une simple affaire.
Pis un autre, puisque Tony en a mis deux ! x)
Chapitre XII – Inspection en ville
Spoiler:
« Professeur, puisque nous pouvons sortir désormais, pourquoi n'en profiterions-nous pas ? »
Cette remarque d'Emmy lui rappela qu'ils en avaient en effet le droit, mais qu'ils n'en avaient pas encore profité. La décision fut prise rapidement, et chacun se prépara à s'aventurer dans les rues dublinoises. Une fois que tout le monde fut prêt, le groupe retrouva l'air frais du dehors, dont ils n'avaient plus joui depuis plusieurs jours déjà. Par chance, leur destination était juste en face de l'hôtel. Autrement dit, il leur fallait commencer par s'intéresser au lieu où les pokémon s'étaient battus. Qui sait, peut-être quelques indices pourraient être relevés ?
Les londoniens se séparèrent pour que chacun pût observer attentivement une parcelle de l'avenue pleine de décombres. Sandra prit part elle aussi à l'inspection de son côté, ayant pris son sac qui contenait tant de choses aussi mystérieuses. Comme toujours, Gabrielle voletait à ses côtés.
La tâche fut ardue, car ce qui ressortait le plus étaient bien sûr les traces de matériaux divers, calcinés ou trempés. Cependant, quelqu'un devait bien trouver quelque chose à un moment ou à un autre ...
« Eh ! Venez voir, tous ! »
Ils obéirent, se rassemblant à nouveau autour de Luke, qui montrait une sorte d'étrange mare. Incolore, le seul détail qui la distinguait des flaques d'eau était qu'elle semblait bouillonner doucement. Les rochers paraissaient se désagréger à l'intérieur, et leur partie immergée semblait couverte de bulles d'air par milliers. Si c'était bien de l'air. Un morceau de papier qui semblait à moitié calciné se trouvait au milieu, aussi le garçon voulut tenter de le ramasser, pensant à un quelconque indice. Cependant, son mentor l'en empêcha vivement. Il valait mieux ne pas s'approcher d'un tel liquide sans savoir de quoi il s'agissait.
La jeune étrangère sembla réfléchir et jeter des regards furtifs autour du groupe. Personne d'autre ne les regardait, aussi se décida-t-elle à sortir de sa besace un petit appareil ressemblant à un rectangle noir. Ses amis lui jetèrent des regards interrogateurs, mais elle n'y prit pas garde et l'alluma. Le tenant de la main gauche, son index droit dansa sur l'écran nombre de fois, ce qui changeait l'image qu'il affichait. Tous la regardèrent comme ils pouvaient, ne comprenant rien à ce qui se produisait. Seuls l'enfant et le pokémon qui était posé sur sa tête comme à son habitude trouvaient ce geste simple et naturel. Finalement, la jeune fille fit un pas en avant et fit comme si elle s'en servait pour prendre la flaque en photographie.
« C'est un appareil photo ? demanda Emmy. On ne dirait pas ... - Il peut prendre des photos, mais ce n'est pas l'option que j'utilise sur le moment. »
Le silence retomba. L'adolescente maintenait toujours sa mystérieuse machine entre ses deux mains, de manière à avoir sur l'écran la flaque dans son intégralité. Rien ne semblait se produire, mais elle et l'écureuil demeuraient les seuls à comprendre ce qu'il se passait réellement. L'assistante du professeur reprit au bout d'un moment, troublée.
« Un appareil photo sert à prendre des photographies. A quoi d'autre veux-tu que ton engin serve ? Et que fais-tu, au juste ? »
Comme pour lui répondre, l'écran s'obscurcit soudainement avant d'afficher une liste de légendes à l'image qu'il affichait de la flaque verte.
« CH3COOH, ou acide acétique à quatre-vingt-dix-huit pour cent : liquide incolore, faiblement conducteur, inflammable et hygroscopique*. Peut-être explosif dans certaines conditions. PH environnant les un virgule quarante-huit*, répliqua-t-elle en lisant les informations données. Vous avez bien fait d'empêcher Luke d'y mettre le doigt, Professeur. Même si c'est l'acide du vinaigre, il est très corrosif, surtout s'il est aussi concentré que dans le cas présent. Je vous conseille tous de reculer d'ailleurs, les vapeurs le sont aussi. - Attends, tu veux dire que c'est en prenant une photo que cet objet a été capable de dire de quoi il s'agissait ? demanda Flora, perplexe. - Il est programmé pour ça, oui, sourit Sandra en rajustant ses lunettes. En revenant à cette petite mare, le plus probable est que ce soit le nostenfer qui... »
La jeune fille s'interrompit d'elle-même.
« Excusez-moi. Je parlais de la « chauve-souris mauve ». Il est très probable qu'elle en soit l'origine. - Tu n'as pas à t'excuser, Sandra, coupa le gentleman avec un léger sourire. C'est le nom que l'on donne à son espèce là d'où tu viens, je ne me trompe pas ? C'est évident pour toi, puisque tu viens du même endroit qu'eux. Il est normal que tu agisses selon tes habitudes. »
L'homme marqua une pause, avant de continuer en changeant très légèrement de sujet.
« On dirait que la technologie est plus avancée chez toi qu'ici, non ? - Possible. », répliqua Sandra avec une once de nervosité.
Cette fois, Sandra reprit après un bref silence, en abordant un thème tout autre.
« Si l'incendie a été particulièrement fort le jour de la fête, cela devait être dû à l'inflammation – voire l'explosion – de l'acide ... Mais nous devrions passer à un autre détail, toutes les informations nécessaires sont prises en note là-dedans, ajouta-t-elle en montrant sa petite machine. - Et ce morceau de papier ? demanda Luke. D'où vient-il ? - Si tu y tiens ... »
L'adolescente sortit de son sac une petite pince et tenta de ramasser ce qui attisait la curiosité de son ami, mais la feuille jaunâtre était visiblement trop loin pour qu'elle en soit capable. Et il était bien sûr hors de question de ne mettre ne serait-ce qu'un pied dans la mare d'acide pour pouvoir le prendre. Le professeur d'archéologie demanda à essayer, se saisit de la pince de métal et attrapa délicatement le feuillet par un coin. Cependant, le liquide corrosif l'avait déjà beaucoup abîmé, et une bonne partie était calcinée. Il n'y avait pas grand-chose à en tirer, étant donné que quasiment toute l'encre s'était désagrégée. En fin de compte, leurs efforts furent vains même s'ils avaient porté leurs fruits.
« Il y avait de toute manière peu de chances qu'il soit un indice particulièrement important, prononça Emmy comme pour s'en convaincre. Nous devrions en effet passer à autre chose ... »
Les recherches continuèrent, sans succès. Les traces de brûlures n'avaient rien de particulier, pas plus que les nombreuses flaques d'eau. Ou encore les éclats de verre, dus aux vitres des réverbères qui avaient explosé. Il n'y avait visiblement plus rien à inspecter dans l'avenue. Le groupe se reforma et s'éloigna vers une direction plutôt hasardeuse, espérant trouver autre chose d'intéressant.
Le professeur Layton remarqua que l'étrangère avait toujours dans ses mains le mystérieux appareil et continuait de s'en servir. Apparemment, elle ne regardait pas les informations qu'il donnait à propos de l'acide, mais autre chose. Il vit également qu'elle marchait en retrait, et plus lentement que les autres. Elle avait vu quelque chose dont elle ne voulait peut-être pas particulièrement parler. Il tenta tout de même malgré tout d'obtenir une réponse à sa question.
« Que se passe-t-il, Sandra ? »
La jeune fille sursauta avant de porter son regard vers l'homme au haut-de-forme. Elle baissa les yeux, montrant qu'elle n'était pas à son aise, avant de répliquer :
« N'allez pas par là. - Et pourquoi donc ? demanda Luke, surpris. Qu'est-ce qu'il y a dans cette direction ? »
L'adolescente releva la tête, portant sur ses amis un air grave qui les intimida légèrement.
« N'y allez pas. S'il vous plaît. »
L'adulte resta malgré tout sceptique.
« Sandra, que se passe-t-il ? Il y a quelque chose au bout de cette allée, et si tu refuses de nous le dire, nous irons le voir par nous-mêmes. - Je vous en prie, enquêtez ailleurs ! » s'écria-t-elle, perdant tout sang-froid.
Le gentleman se tourna complètement vers l'enfant. Elle serrait les poings et les dents, son regard légèrement agrandi par ses lunettes montrait l'importance qu'elle y attachait. Pour elle, ils ne devaient pas continuer leur marche.
« Et si ce que tu cachais se trouvait justement dans cette direction ? C'est pour cela que tu ne veux pas que nous y allions, n'est-ce pas ? »
Elle sursauta une nouvelle fois avant d'essayer de hocher nerveusement la tête négativement. Mais ce fut inutile, il était bien trop visible qu'elle n'était pas sincère. Ayant compris qu'il ne lui faisait plus confiance sur ce point, elle répéta, sur un ton encore plus suppliant qu'avant.
« Je vous en prie ... Vous en savez déjà beaucoup trop ... »
L'archéologue garda son scepticisme.
« Pourquoi tiens-tu tellement à ce que nous ignorions tous les détails de l'affaire ? Ne nous fais-tu pas confiance ? Et, s'il-te-plaît, ne dis pas... - ... Que je n'ai pas le droit de vous le dire ? coupa-t-elle d'un ton tremblant, ayant deviné la réplique de l'homme. Que voulez-vous que je vous dise d'autre ? »
Flora allait répliquer, lorsqu'elle continua :
« Bien sûr que je vous fais confiance. Si je ne vous ai rien dit, c'est parce que vous devez ignorer. Personne n'était censé connaître les pokémon ici, tout ceci n'aurait jamais dû se produire. Jamais. - Cette affaire nous concerne, Sandra, prononça froidement l'adulte, fronçant les sourcils. Il est normal que... - Non, Professeur, contesta l'enfant sur un ton encore plus grave et sérieux que jamais. Cette histoire ne vous concerne pas. Elle ne concerne personne ici. Personne. Je le répète, tout ceci n'aurait jamais dû se produire. »
Sandra n'avait jamais été aussi entêtée, et elle semblait à la fois nerveuse et sûre d'elle. Les londoniens commençaient à ne plus comprendre ce qu'elle avançait. Elle tremblait tellement elle était crispée et mal à l'aise. Elle était sincère, et cela se voyait que l'envie de s'expliquer face à ses amis lui montait au nez. Cependant, elle ne le devait pas. Pas maintenant. Elle n'avait pas le droit. Qu'elle le veuille ou non, qu'elle puisse leur faire confiance ou non. Parce qu'ils ne devaient pas être concernés. Pas maintenant.
Ne réfléchissant plus à ses actes, elle traversa le groupe en courant suivie par Gabrielle, avant de se précipiter vers la fameuse issue où elle ne voulait pas que ses amis se rendent. Sans réfléchir non plus, ceux-ci la suivirent, prenant la même allure.
« Sandra ! Où vas-tu donc ? » cria le gentleman à son intention.
L'étrangère ne répondit pas, s'élançant de plus belle à travers le trottoir. Elle prit soudainement un croisement, que Luke reconnut bientôt comme une impasse.
« Professeur ! Elle est coincée ! »
L'écureuil volant la suivit sans hésitation malgré tout. Lorsque le professeur d'archéologie et ses assistants arrivèrent enfin au croisement et se tournèrent vers le cul-de-sac, ils remarquèrent tous avec un effarement perplexe qu'elles avaient toutes deux disparu.
« Mais que s'est-il passé ? demanda Emmy, ne s'attendant cependant pas à une réponse. - Elle serait rentrée « chez elle » ... Serait-ce cela qu'elle voulait tant nous cacher ? »
Le groupe se décida à entrer dans la ruelle, cherchant vainement quoi que ce soit de suspect, qui aurait pu leur donner un indice. Au bout d'un moment, Flora remarqua soudainement un papier au sol, qu'elle s'empressa de ramasser et de montrer à ses amis.
« Je reviendrai vous débarrasser une bonne fois pour toutes du fléau qui menace cette ville, vous n'avez pas à vous en inquiéter. Oubliez tout. Le problème qu'ils posent sera résolu, très bientôt, mais le mystère ne doit pas être élucidé. Vous devez oublier. Tous. Même si je peux vous faire confiance. Vous m'en voyez désolée, mais cela doit en être ainsi, du moins pour le moment.
Sandra »
Le professeur remarqua que le papier portait quelques traces mouillées. Des larmes. En les combinant au comportement de l'enfant, il crut comprendre qu'elle se sentait en effet en devoir de leur expliquer. Non, si elle ne le pouvait pas, c'est que cela ne venait pas d'elle. Quelqu'un lui interdisait de raconter. Cependant, qui ?
Note : * : Un produit hygroscopique a la particularité d'absorber l'eau, de plusieurs manières différentes possibles. * : Le PH est – plus ou moins – le taux d'acidité d'un produit, solide ou liquide. L'échelle va de 0 à 14, 0 étant le maximum d'acidité. Le PH de l'eau se rapproche généralement de 7. Tout PH au-dessus de 7 est considéré comme une « base ». La réaction chimique due à un contact entre un acide et une base est immédiate et plus ou moins violente. Avez-vous déjà testé le mélange vinaigre-bicarbonate de soude ? (Vous pouvez faire l'expérience – le bicarbonate de soude se trouve en pharmacie –, mais prévoyez des serpillères. Au pire, faites-le en extérieur)
Bonne lecture ! :P
Andréa Heart
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Dim 20 Mai - 19:49
Bon, allez, voilà la suite pour ceux qui veulent ! ^^ Je préfère vous les donner petit à petit, parce que j'ai trop peur de vous refiler une overdose ... C'est vrai, quoi, j'ai déjà deux tomes de terminés sur trois, et un total de 35 chapitres terminés ! %)
Chapitre XIII – Études et déductions
Spoiler:
« Qu'allons-nous faire, Professeur ? »
La voix de Luke était très légèrement tremblante et montrait qu'il était complètement déboussolé. Son mentor ne répondit pas et rangea le message de Sandra dans sa veste, marquant une mine soucieuse. L'apparition des pokémon dans Dublin était en vérité une affaire bien plus complexe qu'il n'y paraissait. L'archéologue et ses amis étaient bien sûr tentés de chercher comment elle avait pu « rentrer chez elle », mais leurs efforts furent vains malgré de longs instants d'inspection supplémentaires.
Même concentrés autour de l'endroit où Flora avait déniché la feuille – visiblement arrachée rapidement d'un carnet – sur laquelle les mystérieuses phrases de l'adolescente avaient été griffonnées, ils durent se contenter de repartir bredouilles. L'impasse n'avait rien de spécial. Du moins, n'avait plus rien de suspect. Car, si l'étrangère avait réussi à retourner d'où elle venait, alors le passage se trouvait quelque part. Mais il avait visiblement disparu également.
« Nous allons continuer d'inspecter ailleurs avant de donner nos informations au commissariat. Il n'y a plus rien à faire ici. »
Les deux enfants baissèrent tristement le regard, Emmy fronça les sourcils. Ils n'avaient plus le choix. Ils sortirent de la ruelle, se dirigeant vers un autre endroit où pourraient se cacher des indices. Cependant, l'apprenti à la casquette bleue s'arrêta soudainement au bout d'un instant, le regard dans le vide. Le reste du groupe se retourna et le dévisagea, intrigué.
« Que se passe-t-il, Luke ? demanda Flora, légèrement inquiète. - Professeur, avez-vous retenu ce qu'avait dit Sandra à propos de la flaque d'acide de tout-à-l'heure ? Si elle est partie, c'est avec sa fameuse machine bizarre qui contenait les informations qui la concernait ... - Mais oui, c'est vrai ! s'écria Emmy. Nous avons perdu tous les détails avec elle ! »
Le professeur ne répondit pas et se contenta de baisser légèrement la tête, prenant son menton de sa main droite, preuve qu'il était dans une réflexion profonde.
« Selon ce que j'ai retenu ... c'était de l'acide acétique, l'acide contenu dans le vinaigre, mais en bien plus concentré, donc plus dangereux ... Le PH était particulièrement proche de zéro, et cet acide est corrosif, inflammable ... - Oui, c'est vrai, coupa son assistante. Mais ... rajouta-t-elle, songeuse. Un être vivant est-il vraiment capable de fabriquer un tel produit ? S'il est si dangereux, comment peut-il le garder dans son corps sans problèmes ? »
Elle avait quelque chose en tête, une idée qui la faisait subitement douter. Mais quoi ?
« Qu'est-ce que vous insinuez, Emmy ? demanda la jeune adolescente, indécise. - Et si les « pokémon » n'étaient pas ce qu'ils semblent être ? Ce sont peut-être des machines ! - Des ... machines ? bégaya Luke, abasourdi. - Oui, après tout ... Elles semblaient ne pas apprécier particulièrement les éclairs de Gabrielle, et l'une d'entre elles avait l'air de craindre l'eau. Deux caractéristiques à première vue plus ou moins propres aux mécaniques. »
En y réfléchissant, ce n'était peut-être pas une alternative à exclure. Le silence retomba sur le groupe, qui s'était totalement arrêté dans sa marche. Le gentleman rassembla à nouveau tout ce qu'ils savaient dans sa tête. Le puzzle se construisait petit à petit, mais de nombreuses pièces égarées étaient encore à trouver. Et il craignait que ce ne soit pas à Dublin qu'elles soient cachées ...
« Ce n'est pas impossible. Après tout, Saint-Mystère et ses habitants sont la preuve que c'est réalisable. Ce serait peut-être l'un des détails que Sandra nous cache, mais je ne vois toujours pas l'intérêt de ne pas nous le dire ... »
Après un instant de silence supplémentaire, il reprit la parole, proposant de se rendre au commissariat et de raconter ce qu'ils avaient découvert. Même si ce n'était qu'une théorie, ils avaient des études à faire sur le fameux acide. Sandra ne pouvait pas avoir tout dit sur le liquide, car son appareil avait indiqué bien plus d'informations que ce qu'elle avait eu le temps de leur dire. Le seul moyen d'obtenir ces explications disparues était donc de recommencer l'opération, mais pas seuls. Ils n'en avaient bien sûr pas les moyens, il leur fallait l'aide de la police.
Ils se remirent en marche, vers le poste de police cette fois. Flora remarqua cependant que son ami restait en retrait et semblait ruminer pour lui-même, plongé dans une réflexion profonde. Apparemment, il n'était pas d'accord avec ses amis au sujet des créatures.
« Qu'est-ce qu'il y a, Luke ? »
Il sursauta légèrement, sorti brusquement de ses pensées. Il répliqua soudainement, mais gravement :
« Non, les pokémon ne sont pas des machines. - Peut-être, mais comment peux-tu en être sûr ? - Ils parlent. Si c'étaient des machines, il n'aurait pas été prévu qu'ils le fassent. »
Son mentor s'arrêta précipitamment avant de se retourner vers les deux adolescents.
« C'est une excellente remarque, Luke. En prenant en compte ce détail, il semble en effet bien plus probable que tu aies raison ... - J'en suis sûr, Professeur. »
Même si le professeur d'archéologie se réjouissait que son apprenti ait pu faire une telle déduction, il ne sourit pas pour autant. L'affaire était trop grave pour cela.
« Remettons-nous en route. Nous pourrons discuter de tout cela avec l'inspecteur, une fois arrivés. »
« Tiens, Layton ! Je suppose que vous avez du nouveau, si vous venez ! »
Après de rapides renseignements à l'accueil du commissariat – et avoir précisé et répété plusieurs fois qu'ils avaient l'autorisation de sortir –, le groupe retrouva sans mal le bureau provisoire de l'inspecteur de Londres. Il les accueillit tous chaleureusement, sans pour autant perdre son sérieux.
« En effet, Inspecteur. Mais nos doutes devraient être levés si un laboratoire est proche, et si quelques études peuvent être menées ... - Vu l'état dans lequel nous sommes tous, je ne pense pas que j'aurais du mal à convaincre la police à autoriser ces recherches. Êtes-vous cependant sûr que cela soit utile ? Que voulez-vous étudier, particulièrement ? - Beaucoup de choses, à vrai dire. »
Le professeur d'archéologie se tut quelques instants, rassemblant à nouveau tous les détails importants de l'affaire. Il en profita pour réfléchir également à l'utilité de connaître les résultats des recherches que chacun d'eux apporteraient. Plusieurs pièces du puzzle seraient ainsi dénichées, aussi ne tarda-t-il pas à reprendre la parole. Avant que le londonien ne perde patience.
« Premièrement, une étrange flaque d'acide que nous avons trouvée dans O'connell street, là où les « B.N.I. » se sont affrontées. Les alentours, aussi, car nous risquons bien de trouver quelques traces d'ADN, pas forcément visibles à l'œil nu. Serait-ce possible ? - Il faudra s'y rendre pour faire des prélèvements, mais comme je l'ai dit, notre cas pourrait difficilement être pire. - Peut-être. Ou peut-être pas, malheureusement, » murmura l'archéologue, soucieux.
Le policier eut un très léger soubresaut en l'entendant, et prit note de la remarque. Il fit une pause légère, mais l'ignora avant de reprendre.
« Bref, attendez-moi ici, je reviens tout de suite. Je vais demander l'autorisation ... »
C'était comme si c'était fait. Moins de dix minutes plus tard, l'inspecteur revint, accompagné du supérieur dublinois, qui semblait à la fois désemparé et confiant. Après tout, il était tout de même responsable de ce qu'il se produisait dans le quartier, et c'étaient des étrangers qui se chargeaient le mieux de l'affaire ... La situation était plutôt troublante, voire gênante.
« Il est inutile d'y passer la journée, vous avez accès au laboratoire, salle L-104. Vous toquez, les scientifiques y seront et vous aideront pour les recherches et les prélèvements, ils sont prévenus. »
Tout le monde le remercia poliment avant de sortir du bureau de l'inspecteur, se dirigeant vers la fameuse salle. Le commissariat était visiblement encore plus grand que ce qu'ils imaginaient, même si le numéro « cent quatre » voulait dire de lui-même que le nombre de salles était plutôt élevé. Les couloirs étaient interminables, les portes toutes semblables. Seul le nombre qui était gravé sur une planchette affichée sur chacune d'entre elles changeait d'une à une autre. Elles étaient numérotées comme dans les rues : dans l'ordre croissant, les impairs à gauche, les pairs à droite. Avec une lettre en plus, pour indiquer ce qu'elle renfermait. B pour « bureau », I pour « salle d'informatique », L pour « laboratoire ».
L'inspecteur Chelmey et Barton ouvraient la marche et guidaient les civils dans le bâtiment gigantesque. Finalement, après plusieurs longs instants de marche silencieuse et plus ou moins cadencée, la porte en question se présenta devant eux. Le policier de Londres donna plusieurs coups répétés et sûrs, qui furent bientôt récompensés par l'ouverture du laboratoire sur un scientifique qui s'y trouvait.
Il devait bien avoir entre la quarantaine et la cinquantaine, et son air à la fois savant, lucide et confiant laissait paraître qu'il travaillait dans cette salle depuis plusieurs années. L'homme était blond, très légèrement roux, et portait comme tous une blouse blanche bien fermée de haut en bas, si bien qu'il était pratiquement impossible de dire le type d'habits qu'il portait en-dessous. Seul le haut de sa cravate bleu marine ressortait, ainsi que le bas de son pantalon noir, du moins marron foncé. Il ne portait pas de lunettes, mais n'en avait pas besoin pour laisser deviner son métier. Il semblait avoir un poste important, et était en effet le responsable du laboratoire en question. Bonne pioche.
« Oh, je suppose que vous êtes les agents de Londres. Nous avons été prévenus... - Oui, nous savons, coupa rapidement Chelmey. Ne perdons pas de temps avec les présentations : je suis Chelmey, voici Barton, Layton et trois jeunes enfants qui l'accompagnent. - Hé, je ne suis pas une enfant ! s'énerva Emmy. Je suis l'assistante du professeur Layton ! - Désolé Mademoiselle Altava, répliqua-t-il calmement sans même se tourner vers elle, mais nous ne devons pas nous attarder sur les détails superflus. Il y a des choses plus importantes que ça pour le moment. - Pour ma part, je suis Albert Griegs, s'interposa le scientifique. Enchanté. - C'était inutile de le dire, prit la peine de préciser le policier. C'est marqué sur votre badge. Enchanté tout de même. - Oh. »
L'inspecteur et son acolyte entrèrent aussitôt d'un pas rapide. Le scientifique resta le regard vide un instant après cette remarque, puis regarda sa blouse blanche, plus particulièrement le carton qui était épinglé dessus. Il leva les yeux au ciel d'un air lassé, puis le suivit, rapidement imité par les quatre civils. La salle était pleine de scientifiques, mais ils semblaient trop plongés dans leur travail pour remarquer les nouveaux venus. Du moins, pour leur prêter de l'attention.
« Bien, reprit-il. Maintenant, qu'avez-vous prévu de faire comme recherches ? - Il y a une flaque d'acide qui est bizarre dans O'connell street, répondit Luke. Et... - Luke, marmonna le policier, sois gentil et va jouer avec Barton. Nous parlons sérieusement entre adultes. »
L'adolescent fronça les sourcils, vexé. Il savait qu'il ne pouvait pas rivaliser avec lui dans ce cas précis et préféra garder le silence, comme il lui était demandé.
« Chelmey, que nous raconte-t-il ? reprit Griegs, légèrement intéressé. - Nous avons trouvé des traces d'acide acétique sur le terrain où se sont battues les « B.N.I. », s'interposa le professeur. Si quelques détails pouvaient être repérés de plus, cela pourrait mettre à jour des pièces importantes pour le puzzle de l'enquête ... Et nous trouverons certainement des empreintes d'ADN quelque part, ce qui permettrait probablement d'en savoir plus sur elles. »
L'homme en blouse blanche réfléchit rapidement.
« Très bien, il nous faudra donc inspecter sur les lieux, plus profondément. Nous aurons besoin d'un paquet de tubes à essai, des pincettes, des loupes ... - Nous vous laissons vous en occuper, mais faites vite, coupa l'inspecteur. Nous avons assez perdu de temps comme ça. »
Chapitre XIV – Le point de vue de la science
Spoiler:
« Oh mon dieu, quel désastre ! »
Albert Griegs demeurait horrifié. C'était apparemment la première fois qu'il voyait O'connell street depuis que la rue piétonnière avait été attaquée.
« Raison de plus pour ne pas perdre de temps et régler cette affaire au plus vite, répliqua Chelmey. Layton, où est l'endroit à inspecter ? - Il me semble que c'était juste ici », répondit le professeur en pointant du doigt un des tas de débris.
Le groupe suivit la direction donnée et trouva sans surprise la mystérieuse flaque translucide. Le scientifique ouvrit le sac qui contenait tout le matériel nécessaire pour faire des prélèvements et sortit les équipements un à un. Il enfila des gants imperméables puis s'empara d'une pince prévue pour maintenir des tubes à essai. Ainsi équipé, il plongea sans problèmes les tubes les uns après les autres dans le liquide avant de les sceller avec des bouchons de liège. Ceci fait, il rangea les prélèvements dans le sac avec les plus grandes précautions.
« Vous n'avez quand même pas peur que l'acide s'attaque aux parois du tube ? demanda Luke, surpris. C'est quand même... - Ne t'inquiète pas, répondit l'homme d'un air à la fois rassurant et sûr de lui. C'est prévu pour résister à ce genre de choses. Il n'y a pas mieux que le verre dans ce cas précis, crois-moi ! »
Il marqua une pause avant de se relever calmement et de rajouter :
« J'espère qu'il y a d'autres détails à étudier ici. C'est déjà mieux que rien, mais cela reste tout de même insuffisant pour le moment ... - Il y a eu de nombreuses luttes ici, répliqua Emmy. Il doit forcément rester quelque chose des « B.N.I. » quelque part, comme des poils ou des plumes. Cela pourrait aider ? - Certainement. » répliqua Griegs d'un ton sérieux. Un ton de scientifique.
Ce fut suffisant pour faire comprendre qu'il fallait se mettre à la recherche de détails dans le même genre. Cependant, le scientifique resta près de la mare, ayant sorti une bouteille qui contenait un étrange morceau de cristal blanc jaunâtre.
« Que faites-vous ? interrogea timidement Flora, dévorant du regard la petite fiole de verre. - C'est une excellente question, jeune fille ! sourit-il. C'est du luminol, qui sert particulièrement pendant les enquêtes de ce genre ... C'est un révélateur de matière organique, plus particulièrement pour le sang, les empreintes digitales, voire pour trouver des traces d'ADN de toutes sortes ! »
L'adolescente hocha doucement la tête avec un joli sourire, montrant qu'elle avait compris. Son interlocuteur ouvrit le flacon et y versa un liquide qui fit dissoudre le bloc de pierre en quelques secondes. Il ferma le bocal et le secoua légèrement afin d'accélérer le processus, puis versa une très fine couche du fluide sur une petite parcelle des décombres. Le hasard fit bien les choses, car d'étranges taches bleu-fluorescent apparurent en quelques secondes, dessinant sur le sol des formes différentes. Quelques tâches ressemblant à des gouttes séchées – du sang, peut-être ? –, d'autres qui ressemblaient à des empreintes diverses ...
« Tu as vu ça ? - Oui, c'est incroyable ! » s'extasia la jeune adolescente, émerveillée et perplexe à la fois.
Le policier-scientifique saisit d'autres flacons où il versa le liquide avec précaution. Le luminol ne faisait pas que révéler les traces de matière organique, il permettait également de les conserver, pour pouvoir les étudier par la suite. L'homme ramassa ensuite ses affaires, satisfait de son travail, puis alla voir où en étaient les londoniens. Ils s'étaient dispersés à nouveau à la recherche d'indices, et en dénichèrent quelques de plus. Des poils et des plumes principalement. Utile si l'on pouvait en extraire de l'ADN à étudier. Et ils le pouvaient.
Le groupe se remit en marche rapide en direction du commissariat, puis du laboratoire L-104 à nouveau. Une fois arrivés, les expériences ne tardèrent pas. Les scientifiques demandèrent aux policiers et aux civils de sortir en attendant, car de toute manière ils ne pouvaient pas aider. Autant qu'ils trouvent une autre occupation. Ils obéirent, n'ayant rien d'autre à faire, puis se séparèrent. Le professeur et ses amis rentrèrent à l'hôtel, l'inspecteur Chelmey et Barton dans leur bureau provisoire.
« Oui, nous avons les résultats. J'aurais juste une question pour vous ... - Qu'y a-t-il ? demanda le professeur d'archéologie, légèrement surpris. - Comment Luke savait-il que c'était de l'acide ? Et comment avez-vous deviné, par-dessus le marché, que c'était de l'acide acétique en particulier ? » répliqua le scientifique en montrant l'enfant concerné.
Contre toute attente, l'homme au haut-de-forme ne parla pas de Sandra, se contentant de répondre que l'adolescent avait fait la déduction en voyant les roches se désagréger autour du liquide et que lui l'avait reconnu par déduction selon les acides qu'il connaissait. Il fit signe discrètement à ses amis de ne pas le contester. Visiblement, il semblait respecter le choix de la mystérieuse adolescente et garder secret ce qu'ils savaient d'elle. Peut-être par crainte qu'elle se fasse accuser à tort ?
« Il a l'œil, ce gamin, sourit Griegs. Et vous aussi. Mais, en revenant aux prélèvements, les traces que nous avons trouvées sont bien de l'ADN. Preuve que ces bestioles sont bel et bien vivantes ... »
Emmy comprit que l'apprenti du professeur avait vu juste en l'affirmant haut et fort.
« Et ... Ont-elles quoi que ce soit de particulier ? questionna-t-elle. - Plutôt. Il nous faut encore beaucoup de temps pour les décrypter en entier, mais nous avons retrouvé de nombreux gènes qui se rapportent aux animaux que nous connaissons. Mais il semblerait qu'une même trace d'ADN comporte des caractéristiques à plusieurs êtres vivants à la fois ... - Que voulez-vous dire ? s'étonna Flora, légèrement tremblante. - Cela signifierait que les « B.N.I. » proviendraient de manipulations génétiques ? » déduisit le professeur Layton, au bord de la perplexité.
L'homme en blouse blanche acquiesça gravement. Ces modifications du patrimoine génétique avaient apparemment créé les créatures, mais cela avait été fait par des êtres humains. Cela n'avait pas pu être produit par la nature même.
« Et ça voudrait dire que quelqu'un a manipulé des gènes exprès pour les faire naître ?! s'exclama Chelmey. Mais c'est un inconscient, ce type ! - Il semblerait. Ou alors, il a prévu de se servir de ce qu'elles peuvent faire pour arriver à ses fins. Et ce n'est certainement pas quelque chose de très optimiste pour nous ... » répliqua le scientifique.
Les assistants du gentleman comprirent d'après la réaction précédente de leur ami qu'ils ne devaient pas mentionner l'adolescente qui avait de meilleures réponses à ces questions et ils préférèrent garder le silence.
« Et, les études ont-elles permis de trouver une quelconque faille dans ces bestioles ? demanda l'inspecteur. - Non, malheureusement. Du moins, pas encore, car il reste encore beaucoup de détails à revérifier. Les expériences ne se font pas en deux heures, vous savez ! Je vous ai dit ce que nous savons sur le moment, mais il n'y a rien d'autre. Vous devriez rentrer dans vos appartements pour l'instant, je vous rappellerai lorsque nous aurons du nouveau. »
Finalement, même si certains doutes furent écartés, les informations restaient maigres. Les civils se décidèrent malgré tout à retrouver l'hôtel une fois de plus.
« Décidément, plus nous cherchons à nous approcher de la vérité, plus elle nous échappe ! »
Emmy était épuisée, cependant plus psychologiquement que physiquement. Elle n'en pouvait plus que l'affaire continue de stagner ainsi, sans que quoi que ce soit ne se dévoile. Si le déroulement des opérations avait été le même qu'à son habitude, l'affaire aurait été close depuis longtemps.
« Non, Emmy, contesta malgré tout le professeur, sûr de lui. Au contraire, nous avons déjà amassé bien plus d'indices qu'il n'y paraît. Il en reste encore beaucoup à dénicher, et il nous faut encore les assembler, mais l'enquête avance. Doucement, peut-être, mais elle avance ... »
L'assistante sembla réfléchir silencieusement, puis acquiesça d'un mouvement de tête. Malgré tout peu convaincue.
« Professeur, reprit Flora, qu'avons-nous découvert exactement ? - Les « pokémon » ont été créés par la biologie humaine. Les analyses des traces d'ADN en sont la preuve, ils ont subi des modifications génétiques. Et tout porte à croire qu'ils viennent d'un lieu dont nous ignorons encore l'existence. Où habite Sandra, comme elle l'a dit elle-même. - Comment se fait-il à votre avis que nous n'ayons encore jamais découvert cet endroit ? demanda Luke. - Je l'ignore, mais cet endroit doit avoir des propriétés particulières pour que personne n'ait jamais soupçonné son existence ... - Croyez-vous que Sandra voudra bien nous l'expliquer ? Elle le sait peut-être ! se réjouit l'adolescente. - Encore faut-il la retrouver, répliqua l'assistante du gentleman. Et ... je doute sérieusement qu'elle se sente dans le devoir de nous raconter tout cela, étant donné sa réaction lorsque nous lui posons ce genre de questions ... »
Les deux enfants soupirèrent. C'était vrai.
N'hésitez pas à donner d'éventuelles critiques, car là je me sens un peu seule tout à coup ...
Nooooooooooooooooon, ne me dites pas que la longueur de mon récit vous fait peur, et que vous n'osez plus mettre les vôtres ?! ALLEZ, QUOI !! Ce topic n'est pas qu'à moi, si ? 8D
Invité Invité
Sujet: Re: Fan Fiction ? Lun 21 Mai - 7:45
J'en avais fait une mais sur One Piece....et je sais pas si quelqu'un connait*honte a vous*
Andréa Heart
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Lun 21 Mai - 13:33
Sisi, je connais ... de nom, sans plus. x) Mais certains ici doivent bien connaître aussi, non ? Qu'est-ce qui t'empêche de la poster ? Janice a bien mis du Hunger games, non ? En plus, on va pouvoir te donner des conseils. ^^
Clive Dove
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Lun 21 Mai - 18:00
@Tony Barde : Wouah ! Mais tu martyrises le pauvre professeur Layton ( qui est d'ailleurs bien imprudent de reprendre la route malgré sa fatigue :/ ) ! C'est captivant mais trop court ! Vite la suite !
@Andréa Heart : Sandra est plus têtue que je ne l'aurai imaginé XD Heureusement que notre cher professeur est un homme patient ( j'aurai déjà mis tout en oeuvre pour lui faire cracher le morceau u_u ) Et au fait à propos de la théorie de Luke : les Pokémons parlent en effet mais les robots de St Mystère aussi ^^ on ne peut pas vraiment exclure le cas des machines sur le compte de la communication non :> ? ( bien qu'on le sache ensuite pertinemment grâce à l'ADN ;) ) Sinon c'est agréable à suivre comme toujours ^^
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Lun 21 Mai - 20:26
Oui, mais QUI aurait pensé à faire des robots qui "parlent" le langage animal exprès pour que Luke croie qu'il s'agit de "vrais" animaux ? Personne n'est censé le savoir, et ils ne parlent pas français - pardon, anglais x) - pour autant. Personne n'aurait eu l'idée que qui que ce soit soit capable de comprendre leur charabia. DONC, c'est une preuve. %D
édit : Tiens, la suite. Deux chapitres, comme d'habitude ^^
Chapitre XV – Corbeau noir, chauve-souris mauve
Spoiler:
« Oh non, pas encore ! »
Un nouveau bruit d'explosion attira les londoniens à regarder par la fenêtre une fois de plus. Si, encore les pokémon. Le corbeau gigantesque et la chauve-souris violette semblaient se réjouir des dégâts, comme si ce n'était pour eux qu'un divertissement. D'étranges sphères sombres volaient en tous sens, détruisant petit à petit les bâtiments alentours. Flora murmura :
« Heureusement que la police a fini par décider de faire évacuer la population ... - Oui, mais en ce qui nous concerne, nous nous devons de rester pour élucider ce mystère une bonne fois pour toutes, répliqua Emmy. Nous avons promis à l'inspecteur ... - Nous avons de la chance, Professeur ! Notre hôtel n'a quasiment jamais été touché ! »
L'adulte ne répondit pas, se contentant de se retourner vers l'origine de cette phrase comme à son habitude lorsqu'il avait une illumination soudaine. Luke comprit qu'il avait mis à jour un détail qui n'était finalement peut-être pas tellement lié au hasard ...
« Vous croyez qu'ils font exprès de ne pas nous attaquer gravement ? - C'est difficile à dire. A chaque fois que le « nostenfer » – comme dit Sandra – s'est attaqué spécialement à nous, cela ne s'est jamais mal terminé. Pourtant, nous sommes à l'endroit qui devrait subir le plus de dégâts ... - Je ne vois pourtant pas l'intérêt de nous épargner si c'est pour massacrer les voisins », reprit son assistante, soucieuse.
Le problème était que, si les créatures qui paraissaient vouloir détruire la ville étaient bel et bien présentes, leurs ennemis qui voulaient la protéger faisaient défaut sur le moment. Rien ne pouvait les empêcher de réduire à l'état de débris les immeubles, aussi imposants soient-ils. Luke soupira en s'effondrant sur la bordure de la fenêtre.
« Ça me déprime de savoir que nous ne pouvons rien faire ... »
L'adolescente sembla réfléchir, puis se décida à proposer ce qui lui passait par la tête :
« Ce n'est peut-être pas le meilleur moment, mais ... voulez-vous du thé ? »
Ses amis se tournèrent vers elle, puis le gentleman acquiesça. Après tout, que pouvaient-ils faire d'autre ?
« Emmy, connaissez-vous celle-ci ? Six tasses de thé sont alignées sur une table. Les trois premières sont pleines, les trois suivantes sont vides. Combien de tasses devriez-vous toucher au minimum pour alterner les tasses pleines des tasses vides ? »
Lorsque les londoniens étaient partis, les énigmes se succédaient les unes après les autres à peine résolues, permettant de détendre l'atmosphère. L'assistante réfléchit rapidement à celle que Luke venait de lui soumettre avant de répondre au bout de quelques secondes. Le problème était plutôt simple, aussi le temps de réflexion fut-il réduit.
« C'est simple, si on prend la deuxième tasse – qui est pleine, donc – et qu'on la vide dans la cinquième avant de la reposer à sa place, on n'a touché qu'une seule tasse en tout, et on a répondu à la consigne ! - Bravo ! s'exclama Flora d'un ton joyeux. Vous avez été très rapide, cette fois ! Et, Professeur... connaissez-vous le principe des carrés magiques ? ... »
Un bruit venant du dehors l'interrompit. Les pokémon n'avaient jusqu'alors pas été si bruyants depuis qu'ils étaient apparus une heure auparavant. L'apprenti se précipita à la fenêtre et prononça alors d'un ton à la fois inquiet et rassuré :
« Il y a une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle. Laquelle voulez-vous entendre en premier ? - N'importe, Luke, répliqua son mentor d'une voix sérieuse. - Très bien. La bonne nouvelle est que Sandra et ses pokémon sont de retour, la mauvaise ... c'est qu'ils ne vont probablement pas tarder à... - Sandra est de retour ?! » s'écria sa jeune amie.
Le jeune garçon acquiesça d'un mouvement de tête, mais se retourna aussitôt vers la vitre ouverte. Il regarda à nouveau les créatures s'affronter sans pouvoir les arrêter. Tout ce qu'il voulait était que ce cauchemar cesse une bonne fois pour toutes. Il se surprit à avoir des remords soudains. En effet, s'il n'avait pas eu l'idée ironiquement brillante d'inviter tous ses amis, ils n'auraient pas eu à se retrouver coincés au beau milieu d'un chaos apocalyptique. Il soupira doucement.
« C'est ma faute, s'ils sont là ... » songea-t-il, désolé.
Une idée folle le traversa soudain. Folle, mais pleine d'espérance. Si cela fonctionnait, alors tout se terminerait aussitôt. Il sortirait la ville entière du fléau dont elle souffrait depuis maintenant plus de trois jours. Il se précipita à une vitesse effrénée hors de l'hôtel, puis dans la rue, ne laissant pas le temps à ses amis de comprendre ce qui lui arrivait. Ils ne purent pas l'empêcher de se rendre au cœur de la bataille, pris par la surprise.
L'adolescent comptait sur son don avec les animaux pour essayer d'en apprendre plus. Il devait savoir, et il saurait. Il respira bruyamment pour se donner du courage. Il devait réussir.
« Hé, vous ! Ça fait longtemps que vous vous amusez à démolir cette rue ! Pourquoi, hein ?! - Luke, mais tu es fou ?! »
La mystérieuse jeune fille qui se trouvait de l'autre côté de la rue venait de remarquer sa présence. Elle montrait une mine terrifiée par l'inconscience du gamin. Celui-ci voulut répondre, mais le corbeau noir lui fonça dessus avec une célérité aussi rapide que discrète et s'empara du garçon, qui hurla. Ses cris furent couplés de ceux de ses amis, mais cela ne changea rien. La créature tenait fermement dans ses serres le petit humain par les bras et s'éloignait avec lui.
« Mais qu'est-ce qui lui a pris de faire ça, bon sang ? » murmura Sandra, désespérée.
« Lâchez-moi ! Mais lâchez-moi, je vous dis ! »
L'oiseau gigantesque s'exécuta et déposa l'enfant à casquette bleue sur le toit d'un immeuble élevé. Le premier réflexe de celui-ci fut de se cramponner sérieusement aux tuiles, de peur de tomber. Le corbeau se trouvait juste au-dessus de lui. C'était le meilleur moment pour espérer des réponses de sa part.
« J'aimerais savoir pourquoi vous détruisez la ville ! Qu'est-ce que cela vous apporte ? »
Le pokémon commença par le toiser de toute sa hauteur, tout en restant silencieux. Finalement, il grommela quelques piaillements en détournant la tête, d'un air qui laissait penser qu'ils étaient inutiles.
« De toute manière, les humains ne comprennent rien à ce qu'on dit. - Bien sûr que je vous comprends ! »
Cette fois, la créature écarquilla les yeux. Luke rit.
« Il faut avouer que ce n'est pas commun ... - Je m'en fiche ! reprit-il, redevenant sérieux. Ça ne me dit toujours pas pourquoi vous détruisez la ville ! - On ne fait qu'exécuter les ordres, petit. »
Ce fut cette fois au jeune adolescent d'être surpris.
« Vous exécutez les ordres ? Les ordres de qui ? - Ça ne te regarde pas. - Bon, bon ... au fait, pourquoi vous n'avez toujours pas touché à notre hôtel ? - Toi et tes questions ... - Vous ne voulez pas le dire non plus, c'est ça ? »
Luke montrait une mine déçue. Il n'était pas plus avancé.
« Et vous savez pourquoi celui qui vous a donné ces ordres veut que Dublin soit détruit ? - Ce qu'il dit est qu'il veut vous protéger d'un désastre qui va vous arriver. - Nous protéger d'un désastre ? N'est-ce pas plutôt ce qu'il nous apporte ? »
Le corbeau soupira tristement.
« Ce qu'on fait n'est rien face à ça ... - Ça ne me dit toujours pas l'utilité de nous en donner un autre ! En quoi le fait de détruire Dublin va nous protéger de ce « désastre » ?! »
La créature ne répondit pas et se contenta de regarder le « nostenfer » se battre au loin avant de se relever et de s'envoler. Elle se retourna une dernière fois vers l'enfant et répliqua :
« Désolé petit, mais je vais devoir te laisser. - Hé ! Vous n'allez quand même pas m'abandonner là-haut ! »
Un sourire cruel s'esquissa sur son bec.
« Et pourquoi pas ? Ça te servira de leçon, il ne faut jamais se frotter à nous sans en subir les conséquences. »
L'oiseau montra un dernier regard qui glaça le sang de l'apprenti du professeur. Ses yeux semblaient dire « Et tu as de la chance que je m'arrête là. ». Luke pencha prudemment la tête vers le bas pour regarder la distance qui le séparait du sol. Une bonne cinquantaine de pieds*. Il pâlit et préféra resserrer son emprise sur les tuiles vermillon du toit sur lequel l'oiseau noir l'avait déposé plutôt que de tenter toute descente, qui lui était impossible. Il était bel et bien coincé.
Il vit au bout de longues minutes Nina apparaître, Sandra à califourchon sur son dos. Le dragon se posa à son tour aux côtés de l'adolescent, et la jeune fille qui le montait lui fit un mouvement de tête tout en parlant.
« Allez, monte ! »
L'adolescent ne se fit pas prier et prit place derrière son amie. Le pokémon s'envola à nouveau, le gamin s'accrocha comme il pouvait, de peur de tomber.
« Je peux savoir ce qui t'a pris ? »
L'apprenti du professeur laissa s'échapper un soupir désolé.
« Rien du tout. J'ai juste cru pouvoir les convaincre d'arrêter ... - Tu sais que tu aurais pu te faire tuer ? » réprimanda la jeune lady.
L'enfant marqua une nouvelle pause, une fois de plus.
« Je sais ... »
La mystérieuse fille aux lunettes le regarda brièvement avant de lui répliquer :
« Promets-moi juste de ne pas recommencer, d'accord ? Qu'est-ce qui se serait passé si Nina n'était pas là ? »
Il préféra ne pas y songer et garda le silence un long moment avant de promettre.
Le dragon vert déposa les enfants juste devant l'entrée de l'hôtel. Visiblement, le combat était terminé une fois de plus. Sandra avait probablement dû attendre que la lutte soit finie pour aller chercher le jeune garçon en toute sécurité. Ils se dépêchèrent de retrouver leurs amis. D'abord des réprimandes angoissées volèrent, puis des questions sur la santé de Luke.
« Ne vous inquiétez pas, tout va bien ... rassura-t-il en murmurant presque. Et, je pense même avoir obtenu quelques réponses, même si elles ne sont pas très claires ... »
Son mentor et les trois ladies lui demandèrent tout naturellement lesquelles, rongés par la curiosité.
« Les pokémon n'attaquent pas la ville parce qu'ils en ont envie, c'est quelqu'un d'autre qui leur demande de le faire. Et il semblerait que le fait de détruire Dublin nous protègerait d'un désastre qui nous arrivera ... - Mais cela n'a aucun sens ! s'exclama Emmy. En quoi réduire une capitale à un tas de ruines pourrait nous protéger de quoi que ce soit ?! »
Luke marqua une pause et regarda ses chaussures.
« Je vous ai dit tout ce que je sais ... » avoua-t-il tristement et déçu.
Son mentor ne réagit pourtant pas et se contenta de regarder dans le vide. Visiblement, il réfléchissait. Finalement, il porta ses yeux vers l'étrangère.
« Et toi, Sandra, qu'en penses-tu ? »
La jeune fille sursauta légèrement, comme si elle était prise sur le fait. Elle ne semblait jamais à son aise.
« Je suis désolée, mais ce qu'a dit Luke ne m'évoque rien de plus ... »
Flora se tourna vers le gentleman. Ses yeux semblaient lui demander s'ils pouvaient lui faire confiance. Après tout, elle leur cachait tellement d'indices depuis le début ... L'adulte, lui, demeura silencieux.
« Ce n'est pas encore le moment de tout nous avouer, n'est-ce pas ? - En effet. Mais ce sera pour bientôt. »
Il posa la même question une fois de plus, espérant obtenir une réponse cette fois plus instructive.
« Pourquoi pas maintenant ? »
L'adolescente se tut et parut réfléchir. Elle avait bien compris que ses amis étaient lassés du classique « Je n'ai pas le droit de le dire. », aussi devait-elle trouver autre chose.
« Je vous l'ai déjà dit, vous seriez incapable de me croire sans preuves. Or, ces preuves, je ne les ai pas vraiment à portée de main pour le moment ... Il vous faudra donc attendre. - Combien de temps ? » demanda précipitamment l'assistante du professeur d'archéologie.
Elle marqua une nouvelle pause, un sourire aussi énigmatique que mystérieux aux lèvres comme à son habitude.
« Pas avant le 23. - Le 23 ? Qu'est-ce que tu entends par là ? questionna la jeune londonienne, intriguée. - Le problème des pokémon sera résolu d'ici là. Et vous serez rentrés à Londres. »
Les interrogations de la part des assistants curieux pullulèrent soudainement, mais la jeune lady resta sourde aux questions. Le professeur Layton, lui, se tut une fois de plus. Le puzzle se construisait petit à petit ...
Note : * Cela correspond à un peu plus de quinze mètres (un pied mesure 33 centimètres environ).
Chapitre XVI – Traque
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Sandra se décida enfin à sortir de sa chambre pour rejoindre les londoniens, comme à leur habitude réunis dans celle du professeur. Elle demeurait silencieuse, et apporta son silence tendu à la salle entière, les assistants du gentleman la dévisageant entièrement. Elle n'était toujours pas à l'aise, comme pouvait le montrer son air pincé.
« Que s'est-il passé, Sandra ? » tenta l'homme au haut-de-forme, d'un air le plus doux possible.
L'adolescente garda son silence un moment, puis se décida enfin à répondre, face aux insistances de ses amis, plus curieux que jamais.
« Je viens de recevoir un appel de ma mère. Ses pokémon vont arriver bientôt, ils vont nous aider à capturer ceux qui s'attaquent à Dublin. - Ce n'est pas une bonne nouvelle ? s'étonna légèrement Luke, qui s'attendait en vérité à la voir heureuse face à une telle situation. - Cela risque d'être encore plus dangereux qu'auparavant, n'est-ce pas ? Plus les pokémon sont nombreux, plus les dégâts sont importants ... répliqua Emmy, ayant deviné les pensées de la jeune étrangère. - Exact. C'est pour ça que je vous demande d'être extrêmement prudents. »
Elle avait relevé la tête en disant ces dernières phrases, et son regard à la fois sérieux, profond et inquiétant parut leur glacer le sang. Cependant, elle remarqua également que le gentleman semblait soucieux. Son air entre le soupçon et l'incompréhension montrait qu'il avait décelé un détail qui lui semblait illogique dans la discussion en question.
« Sandra, as-tu bien dit que tu avais reçu un « appel de ta mère » ? - Oui, Professeur, mais qu'y a-t-il d'étrange dans... - Il n'y a pas de téléphone à l'hôtel. », répliqua-t-il froidement.
Nullement surprise, l'adolescente se contenta de rajouter à son expression son habituel sourire énigmatique. Elle ouvrit son sac et montra le fameux engin noir qui lui avait permis précédemment d'effectuer des analyses de la flaque d'acide tout en s'expliquant :
« J'avais oublié que vous ne connaissiez pas les téléphones portables. - C'est un téléphone ?! s'exclama Flora, abasourdie. Cela n'a rien à voir avec les nôtres ! »
La jeune étrangère sembla ne pas y prendre garde et rangea son outil technologique. Tout en gardant un œil sur l'adulte qui parut à nouveau réfléchir sur ses dernières paroles. Il se doutait de quelque chose, cela était certain. Tous demeurèrent silencieux, mais la jeune londonienne finit par ajouter, revenant sur le sujet principal :
« Si le fait de faire venir ces pokémon est le seul moyen de les arrêter, alors autant le faire. Après tout, ils vont détruire la ville en entier si personne n'intervient ... »
Tous acquiescèrent, ce qui redonna un léger sourire à l'étrangère. Sourire rassuré, qui prouvait qu'elle éprouvait désormais de la confiance envers les londoniens.
« Très bien. La traque peut donc commencer. »
« Sandra, es-tu réellement sûre que... - Restez tous ici. Je vous l'ai déjà dit, c'est bien trop dangereux. »
Cet ordre rappela aux assistants et au professeur Layton l'interdiction prononcée par la police. En effet, leur sécurité devait passer avant tout, même si une faveur leur avait été accordée. Ce n'était pas un ordre discutable, pas un ordre auquel on pouvait plus ou moins aisément transformer le « non » en « oui ». Cette fois, c'était bel et bien un « non » en majuscules grandes comme des maisons qui se placardait au visage des londoniens. Ils ne devaient pas sortir s'ils voulaient rester indemnes.
« Sois prudente, Sandra, ajouta tout de même le gentleman d'un air légèrement inquiet. - Ne vous inquiétez pas, Professeur. J'ai l'habitude, plus ou moins. »
L'adolescente s'éloigna de l'hôtel, quittant rapidement O'connell street. Elle prêta un dernier geste d'au revoir à ses amis de la main, laissant également voir son visage. Elle semblait en effet confiante, presque joyeuse. Même en restant sérieuse malgré tout, comme à son habitude. La lumière de l'astre du jour se refléta un instant fugace sur ses lunettes, cachant ponctuellement son regard profond. Son mouvement de tête qui suivit le voila complètement, et elle partit en courant.
Les londoniens se décidèrent à remonter dans la chambre de l'archéologue. Après tout, ils avaient promis de rester à l'intérieur, aussi se devaient-ils de le faire.
« Professeur, êtes-vous tout de même sûr que nous pouvons lui faire confiance ? Je continue malgré tout à avoir des doutes ... » avoua Luke, légèrement gêné.
L'homme en question rajusta son haut-de-forme silencieusement, avant d'ajouter gravement :
« Nous n'avons pas vraiment le choix, malheureusement. »
Flora baissa le regard tristement. L'adolescente semblait trop suspecte pour ne pas être impliquée dans l'histoire. Mais d'un autre côté, les preuves de son innocence s'accumulaient au fur et à mesure qu'ils la connaissaient. Comme elle ne pouvait être que dans un seul des deux états, tous espéraient qu'elle fût de leur côté. C'était à première vue leur seul espoir ...
« Gabrielle, est-ce que tu les sens ? »
Le pokémon en question leva le museau et renifla l'air à la recherche de leurs ennemis. Il finit par s'envoler, suivi par l'adolescente et ses amis. Deux créatures l'avaient rejointe : l'une mesurait presque six pieds* et dominait largement le groupe. Recouverte de plumes rouges, jaunes ou orangées, seuls ses bras en étaient dénudés, remplacées par deux brasiers plus ou moins permanents. Son compagnon était rond, gris sombre et atteignait facilement les quatre pieds et demi*. Il semblait flotter, comme s'il échappait à toute pesanteur. L'immense boule possédait de nombreux yeux, tout autour de sa « tête ». Ronds et roses, entourés d'un blanc pur. Le gigantesque corbeau noir surgit soudainement d'une ruelle, lançant une mystérieuse boule plus sombre encore que la nuit sur ce dernier.
« Clef, attention ! »
Sandra avait hurlé ces paroles, alors qu'elle regardait par hasard dans la bonne direction. Le concerné chargea immédiatement une autre attaque qui arrêta celle de son adversaire, créant immédiatement un petit nuage de fumée noire et opaque. Il ne s'arrêta cependant pas là. Ses yeux multiples commencèrent à briller, et certains des débris alentours se mirent à léviter avant de se précipiter contre l'oiseau, qui ne put les éviter.
« Gabrielle, éclair ! »
L'écureuil volant s'exécuta et une petite tornade d'électricité vint frapper l'ennemi une fois de plus. La jeune fille se rapprocha et vérifia qu'il ne faisait pas semblant, lorsque le volatile se releva soudainement, s'apprêtant à la charger. Matt survint et donna un coup de coquillage dans sa figure. Le corbeau s'écroula. Cette fois, il était hors de combat pour de bon.
« Bravo à vous deux ... » dit-elle, rassurée.
La petite créature blanche sauta joyeusement sur sa tête et lui ébouriffa les cheveux, qui se remirent à voleter. Elle la caressa tendrement, comme à son habitude, mais se retourna bien vite vers l'oiseau qui s'était complètement évanoui.
« Blaze, peux-tu le ramener à la maison ? »
L'immense créature couverte de plumes acquiesça et se saisit du corbeau avant de s'éloigner à toutes jambes. Sa taille et sa force lui permettait de faire des bonds de presque dix pieds* à la fois, aussi fût-il rapidement hors de la vue du groupe entier.
« Ils étaient trois. Le démolosse et le corboss sont neutralisés ... Très bien, il ne reste plus que le nostenfer ! Vous êtes tous prêts ? »
Les pokémon firent tous de petits cris approbatifs. Ils avaient largement l'avantage, aussi la tâche parût-elle facile.
Emmy se précipita à la fenêtre, ayant entendu des bruits répétés qui venaient de l'avenue, résonnant dans tout O'connell street. Une créature écarlate d'une taille impressionnante qui portait le mystérieux corbeau noir la traversait au pas de course, et chacun de ses bonds de géant faisait retentir les pavés de la route piétonne. Elle appela ses amis, qui n'eurent aucun mal à deviner le camp du pokémon en question.
« On dirait que Sandra est rapide, prononça Flora. C'est rassurant, il n'en reste plus qu'un ! - En effet ... Et les dégâts semblent plutôt réduits, cette fois ... »
Le professeur Layton était soucieux. Cela semblait presque absurde, puisqu'ils étaient au final plus nombreux. Mais en y réfléchissant, peut-être quelques détails permettant d'éclaircir le problème leur avait échappé. Luke lui fit part d'une réflexion similaire, mais l'adulte eut soudain une illumination.
« Jusqu'à maintenant, ils ont toujours combattu en groupe. Or, si cette fois le « corbeau » est seul à être arrêté ... - Il était seul à combattre, vous voulez dire ? déduisit son assistante. C'est vrai que tout s'explique. Il ne reste donc plus que cette « chauve-souris violette » ... »
La jeune lady regarda rapidement son bras gauche. Cette fameuse créature mauve lui devait une belle morsure, qui avait également bien abîmé sa belle veste jaune. Elle aurait bien aimé lui rendre des comptes, mais cela lui était bien trop dangereux, elle le savait désormais. Le pokémon en question apparut soudainement dans l'avenue, et il était visiblement poursuivi. L'archéologue se rapprocha de la fenêtre, faisant signe à ses amis de l'imiter. Soudainement, la chauve-souris s'arrêta net dans sa course, bien que battant des ailes. L'homme au haut-de-forme fronça les sourcils.
« Mais que lui arrive-t-il ? »
Comme pour lui répondre, la voix de Sandra retentit.
« Continue avec psyko, Clef ! Nina, dracogriffe ! »
« Psyko » et « Dracogriffe ». Ces mots étonnèrent les quatre londoniens, mais ils ne tardèrent pas à comprendre leur sens. Le dragon vert s'approcha de la chauve-souris en voletant tranquillement, puis prit de l'élan avant de lui donner un gros coup de griffes. La créature violette voulait fuir, mais quelque chose l'en empêchait, ce qui la faisait rager. Finalement, le coup qu'elle reçut l'envoya contre le sol. Elle ne se releva pas.
« Clef, utilise psyko, encore une fois. Il peut faire semblant. »
L'adolescente paraissait ne pas se rendre compte qu'ils étaient observés, mais cela n'empêcha pas le dénommé Clef de faire luire d'une lumière bleutée ses multiples yeux, faisant léviter mystérieusement le pokémon mauve, malgré lui. Il ne résista pas, mais ouvrit faiblement ses yeux jaunes, jetant un regard perçant à la jeune étrangère. Elle n'y prit pas garde et se contenta de lui rendre un air de mépris.
« Tout ceci est de votre faute. Cela ne serait pas arrivé si l'idée brillante de répandre la panique ici ne vous avait pas traversé l'esprit. »
Elle marqua une pause, mais reprit presque immédiatement.
« Nous en reparlerons plus tard. De toute manière, je ne peux pas vous comprendre ... »
Luke se sentit pendant un instant concerné, mais crut bon de ne pas se manifester. Aussi lui et ses amis se contentèrent de voir la grosse boule gris sombre s'éloigner à son tour, accompagnée du « nostenfer ». Sandra se retourna alors vers la fenêtre des londoniens et répliqua, un sourire rassuré aux lèvres :
« Rassurez-vous, tout est terminé. Dublin ne craint plus rien. »
Le quatuor demeura muet de surprise pendant quelques minutes.
« Tu ... tu savais que nous regardions ? tenta Flora. - Je m'en doutais. Vous n'avez pas pu vous en empêcher de nombreuses fois déjà, pourquoi y échapperiez-vous aujourd'hui ? »
Elle allait continuer dans sa lancée lorsque des pas retentirent, s'approchant d'elle. La jeune fille se tourna vers le bruit, imitée tant bien que mal par ses amis. En effet, la fenêtre et le mur les empêchaient en partie d'avoir une vision latérale de la rue.
« Je suis ravi d'entendre que le problème est résolu, jeune fille ! Cependant, vous devrez tout de même répondre à quelques questions ... »
Tous reconnurent immédiatement la voix de l'inspecteur Chelmey. Et le fait qu'il ait vu Sandra en pleine action ne pouvait certainement pas être une bonne nouvelle pour elle. Cependant, si le policier exigeait des explications, elle devrait bien lui donner entière satisfaction ... L'adolescente n'en était pourtant pas réjouie, loin de là. Et ses compagnons de route non plus.
La fourrure immaculée de Gabrielle parut s'assombrir et gonfler légèrement, telle celle d'un chat en colère, et la petite créature étouffa un feulement. Le moment de boucler la boucle était peut-être sur le point d'arriver.
Note : * Cela correspond à environ deux mètres (un pied mesure 33 centimètres environ). * Environ un mètre cinquante. * Environ trois mètres.
Bonne lecture. Oui, je vous laisse BIIIIIIIIIIIIIEN sur le suspense ... :P
Invité Invité
Sujet: Re: Fan Fiction ? Mar 22 Mai - 18:58
Bon..je la poste...c'estla première fois que j'en crit une ><
C’était un après-midi de printemps. Il aurait dû faire beau en cette belle saison mais pourtant la pluie tombait sans fin sur le monde entier. En effet, une légende se préparait à connaître son dernier matin. Le seigneur des pirates, Monkey D. Luffy allait être exécuté. Il ne s’était pas fait prendre. Non, cet homme s’était rendu de lui-même. Il était allé tout simplement au-devant de sa mort. Toute sa vie durant, il avait utilisé des pouvoirs lui raccourcissant la vie. C’est à quarante-neuf ans et avec un sourire narquois aux lèvres que le pirate s’en allait vers sa tombe. Ses courts cheveux noirs flottant au vent et le manteau trainant dans la poussière, le « seigneur »des mers courait à son triste futur. Entouré par 14 gardes munis de sabres aux lames étincelantes et avec des menottes en granit marins autour des poignets, Luffy « Au chapeau de paille » N’avait rien perdu de sa fierté. Exhibant fièrement son petit sourire insolent et dévoilant ainsi sa peau couturée de cicatrices, il avançait. Fixant parfois son regard sur des enfants à la mine impressionnée, il savait que sa vie s’arrêtait à ce jour. Ce n’était pas pour rien qu’on l’avait transporté du Nouveau monde jusqu’à ce bon vieux village de Fushia. Où il avait vécu toute son enfance et où il vivrait ses derniers instants. Une plateforme d’exécution avait été dressée près du bar de Makino. Elle-même observait d’ailleurs la scène, tout en pleurant à chaudes larmes elle maudissait le funeste destin qu’attendait son « petit » Luffy. Les bandits des montagnes étaient là aussi. Dadan faisait de son mieux pour ne pas crier. Luffy lui avait fait un signe qui lui annonçait qu’il était ici de son plein gré. Ce signe en question c’était son sourire satisfait qu’il arborait fièrement. Les yeux cachés dans l’ombre de ses cheveux faute d’être sous le chapeau de paille que Luffy avait rendu il y avait huit ans de ça à Shanks quand il était devenu le seigneur des pirates. Non sans regrets mais surtout avec une certaine nostalgie … Des journalistes étaient présents partout ainsi que des marines. Luffy était conscient que son équipage n’était pas présent. Peut-être regardaient il d’on ne sait où les images envoyés par la caméra des journalistes. Zoro, Nami, Usopp, Sanji, Chopper, Robin, Franky, Brook. Ces nakamas, ils avaient soutenus Luffy depuis ses débuts. Bien sûr, d’autres nakamas avait rejoint les rangs des Mugiwaras. Mais les plus grandes aventures avaient étés faites à leurs débuts. Luffy songeait à tous ces gens qui les avaient soutenus. Cependant, la fin du voyage avait montré son nez. Et il n’y a qu’une seule issue pour un pirate aussi connu que Luffy qui arrête l’aventure : La mort. Le capitaine avait négocié avec les marines qu’il allait se livrer et qu’en échange, ses nakamas seraient épargnés. Les derniers mots dits à son équipage étaient : - Ne m’en voulez pas lorsque le jour sera venu. Ensuite il s’était retourné et s’était rendu. L’équipage avait crié. Des mots qui restent collés au fond d’une mémoire à tout jamais. D’abord des mots comme « Luffy ! Enfoiré qu’est-ce que tu comptes faire ! » Qui sont suivis par des « Nous ne te laisserons jamais faire ça pour nous ! » Puis des mots ressemblants à des sanglots qui se rapprochent de « Nous ne vous oublierons jamais Cap‘taine ! » Un sourire qui montrait que le capitaine était heureux avait brillé dans l’obscurité du moment. Ensuite les marines l’avaient gardé enfermé dans une cellule d’Impel Down six mois durant avant de l’attacher sur un navire de guerre et de le conduire jusqu’à son village natal pour l’exécuter. Les marines attachèrent le capitaine à l’échafaud et placèrent deux gardes chargés de l’exécution. Aokiji ou l’amiral en chef Kuzan fit un léger discours sur l’importance du moment puis ordonna que justice soit faite. Lorsqu’ils levèrent leurs épées, Luffy entama son discours à lui.
- La mer est bien mystérieuse. Moi-même, j’ai commencé mon voyage à bord d’une petite barque. Et voyez ce que je suis devenu. Si vous voulez mon trésor, je vous le laisse ! A votre tour parcourez la mer et allez le chercher ! Je l’ai laissé là-bas ! N’oubliez jamais que, tant que vous aurez des rêves, vous pourrez puiser la volonté de vivre.
Suite à ces mots, Luffy releva la tête et fit un véritable sourire comme il n’en avait pas fait depuis la mort de son frère. Un sourire représentant la liberté, l’insouciance et la joie. Sur le bâtiment devant lui, l’ombre d’un chapeau de paille apparut puis le bruit de deux épées s’entrecroisant. Suite à ça, une mare de sang se forma autour du capitaine transpercé par ce que certains appellent la justice.
Dans l’ombre d’une habitation, un petit groupe de personne observait la scène en silence. Ils tournèrent le dos à l’échafaud et sourirent en dessous de leurs larmes.
- Tu nous apporteras toujours des ennuis Luffy !
Zoro leva le sabre de Kuina bien haut et murmura « Repose en paix » en hommage à son capitaine. Nami se pelotonna contre Sanji qui l’enlaça tendrement. Usopp tenta de retenir ses larmes sans réussir tout comme Chopper. Robin fit un léger sourire, Franky un regard vers le ciel et Brook un soupir. C’était la fin d’un équipage mais c’était le début d’une nouvelle ère ! Tout comme Roger, Monkey D. Luffy avait relancé l’ère de la piraterie. C’était la volonté du D … Certaines personnes racontaient même que Monkey D. Luffy avait eu une enfant...
Andréa Heart
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Mar 22 Mai - 20:37
Bon, tu permets que je mette mon avis ? 8D Place au massacre à la critique construite ! x) *et où est la différence ? %)*
Déjà, je trouve ça un peu court, mais comme je l'ai dit pour Tony, c'est peut-être moi qui écris trop, cela dépend du point de vue. %) Niveau orthographe : quelques fautes, sans plus. Pas mal de ce côté-ci, mais il reste quelques bêtises d'inattention (regardaient il -> regardaient-ils, par exemple) Oh, juste un détail, mais ce n'est pas important : c'est toujours mieux d'écrire les chiffres en lettres. Cela fait plus ... soutenu, disons. Mais ce n'est qu'un détail largement superflu. x) Expression : pas mal, je dirais même assez littéraire. Quelques phrases cependant plutôt énigmatiques en ce qui concerne le véritable sens - probablement des oublis de mots par inattention ... D'autres sont parfois plutôt longues (un peu trop pour qu'on garde le fil, peut-être.) Mais ce n'est pas flagrant.
Bref, en tout cas bonne continuation ! Même si je ne connais pas bien One Piece, j'ai plus ou moins compris, et même si je ne connais pas ces personnages (du moins, que de nom), tu as quand même réussi à m'émouvoir. C'est un très bon point ! ;)
Bon, en ce qui me concerne, les deux chapitres habituels : ^^
Chapitre XVII – La vérité s'enfuit
Spoiler:
« Eh bien, jeune fille ... On dirait que vous en savez plus qu'il n'y paraît sur les B.N.I., n'est-ce pas ? »
Sandra ne répondit pas. Pendant quelques secondes qui parurent durer des siècles entiers, un silence de mort s'abattit sur O'connell street. A quelques dizaines de pieds de l'inspecteur qui venait de l'interroger, elle se trouvait entourée de ses pokémon, tête baissée. Elle n'osait pas regarder le terrifiant policier dans les yeux, surtout pas dans cet état.
« Barton, accompagnons-la au poste. Notre coupable devra quelques explications au commissariat ... »
Les amis de l'adolescente en devinrent muets de stupeur. « Coupable », alors qu'elle venait de les débarrasser du fléau qui les tourmentait depuis déjà quatre jours. Encore une fois, l'inspecteur londonien avait fait des conclusions bien trop hâtives ...
Le quatuor se décida à descendre les rejoindre dans la rue. Chacun savait que l'enfant ne pouvait pas se débrouiller seule face à eux.
« Inspecteur, je crains que ce que vous avancez ... - Layton, mêlez-vous de vos affaires. Qui d'autre cela pourrait bien être ? »
Le professeur d'archéologie ne savait que répondre et se tut. Son interlocuteur n'attendit cette réponse pas plus de quelques courts instants, au bout desquels il se retourna vers le petit agent, lui répétant son ordre. La jeune étrangère tenta de s'expliquer vivement et désespérée. En vain. Barton tenta d'être plus doux :
« Allez, si le Chef veut que vous nous suiviez, il vaudrait mieux éviter de le... »
Il se rapprocha de l'adolescente, mais également de Gabrielle qui se trouvait dans ses bras. Celle-ci montra les crocs d'un air menaçant, ce qui fit reculer l'agent, effrayé. Même si la B.N.I. ne mesurait qu'à peine plus d'un pied, elle pouvait se montrer redoutablement dangereuse si l'envie l'en prenait. Sandra était paralysée par la peur, aussi ne songea-t-elle pas à empêcher le petit pokémon d'avoir ce genre de réaction. Mais cela ne pouvait qu'aggraver son cas, elle le savait.
« N'essayez pas de faire la maligne, cela ne changera rien. »
Les deux enfants londoniens vinrent en courant à la rencontre de l'inspecteur, plaidant l'innocence de leur amie, priant, suppliant. Rien n'y fit.
« Je vous répète la question : Qui d'autre pourrait faire une chose pareille ? - Une seule chose est certaine, murmura Sandra d'une voix presque inaudible. Cette personne n'est pas ici. Elle se serait déjà manifestée. »
Le représentant des forces de l'ordre n'y prêta pas attention.
« Vous pourrez tout raconter lorsque vous serez au poste. Nous serons tout ouïs. »
Cette fois, tous virent que rien ne pouvait plus changer l'avis de l'inspecteur. Il s'était mis fixement l'idée en tête qu'elle était coupable. Les deux adolescents reculèrent l'un après l'autre, abattus. Ils n'étaient pas de taille face à une telle détermination.
La « maîtresse » des créatures fit alors une chose insensée. Elle prit précipitamment ses jambes à son cou, suivie de ses pokémon. Il fallut une demi-seconde avant que les autres personnes ne réagissent, trop surpris par la tournure imprévue des événements. Le premier à reprendre la parole fut le professeur, criant d'un ton à la fois autoritaire et désespéré.
« Sandra, reviens ! Nous avons des preuves de ton innocence ! »
La concernée parut se retourner furtivement, mais reprit sa course de plus belle, ce qui augmenta l'étonnement de ses amis. L'inspecteur en profita pour approfondir sa propre version des faits, persuadé de la culpabilité de la jeune fille. Il la poursuivit du mieux qu'il pouvait, suivi de Barton.
« Vous voyez bien que c'est elle ! Si elle était innocente, elle l'aurait dit tout de suite, et elle ne s'enfuirait pas comme ça ! »
Les avancées du policier étaient presque infondées, mais il était trop tard pour l'en convaincre. Sandra ne pouvait à présent plus s'arrêter dans sa course folle. Elle n'avait plus le choix. Elle devait fuir, ou se faire arrêter.
Le gentleman sembla réfléchir, puis se tourna vers ses assistants. D'un air encore plus autoritaire qu'auparavant, il ordonna :
« Suivez-moi ! Je crois savoir où elle va ! »
Il partit en courant, et ses amis lui obéirent. La réflexion de l'homme au haut-de-forme était probablement axée sur la mémoire et l'analyse du quartier de Dublin où ils se trouvaient, puisqu'il ne prit pas la direction choisie par l'adolescente. Visiblement, son plan consistait à la rattraper en prenant un raccourci.
Les uns après les autres, les quatre londoniens galopaient à en perdre haleine dans les rues de la capitale de l'Irlande. Emmy suivait de près l'archéologue, étant plus rapide que lui, mais elle ne pouvait pas le dépasser sans se perdre, aussi celui-ci la précédait. Les deux enfants, eux, cavalaient comme ils pouvaient, déjà essoufflés. Mais ils ne devaient pas se laisser distancer. La vérité était si près ... Ils ne devaient pas. Pas maintenant.
« Oh, vous vous apprêtez déjà à partir ? »
Luke montrait visiblement une mine abattue, presque désespérée. Son mentor se tourna calmement vers lui, détournant son regard de sa valise déjà à moitié pleine. Il ne sut que répondre, et baissa légèrement la tête. Son haut-de-forme lui cacha le haut du visage. L'apprenti reprit de plus belle.
« Vous ne pouvez pas partir maintenant ! Après deux ans, nous ne nous sommes retrouvés que pour un mystère qui n'est même pas encore résolu ! »
Le professeur d'archéologie marqua une longue pause.
« Je n'ai malheureusement pas le choix. L'université m'attend, et je devrai rentrer à Londres avec Flora et Emmy dès que l'affaire sera terminée. »
L'adolescent ne savait que penser. Il sortit lentement de la chambre du gentleman, tête baissée.
« Très bien, Professeur ... Bon retour en Angleterre. »
L'enfant s'éclipsa, mais son ami continua de regarder dans le vague, dans la direction qu'il venait de prendre. Il devait forcément y avoir une autre alternative ...
Luke s'arrêta soudainement et baissa à nouveau la tête, fronçant les sourcils. Flora cessa également sa course et le regarda, stupéfaite.
« Luke ? »
Emmy, puis le professeur se retournèrent successivement, tout aussi étonnés.
« Luke, que t'arrive-t-il ? demanda son mentor, légèrement inquiet. - ... »
L'enfant restait muet, mais cela se voyait que de nombreuses pensées résonnaient dans sa tête. Probablement des idées sombres et folles. Extrêmement tendu, il finit par murmurer d'une voix presque aphone :
« L'affaire ne doit pas se terminer. Si elle se termine, vous allez encore partir, tous ... »
Il était au bord des larmes. Le gentleman tremblait légèrement, ne sachant que faire.
« Professeur, il faut que nous repoussions cette discussion, tenta nerveusement l'assistante. Sandra va nous échapper ... »
Aucun des deux hommes ne réagit. L'adulte ne voulait pas offenser son jeune ami, et lui réfléchissait aux paroles de la jeune lady. Au bout de quelques secondes, il releva la tête et essuya promptement les quelques gouttes d'eau salée qu'il avait au coin des yeux, fixant son mentor d'un regard déterminé.
« Elle a raison, Professeur. Ce... ce n'est rien face à l'importance de cette enquête. Nous avons perdu assez de temps comme ça. »
Rassuré, l'archéologue acquiesça d'un mouvement de tête avant de se retourner et de reprendre la course, suivi des trois autres londoniens.
« Clark ... »
Le père du jeune londonien se tourna vers sa femme qui venait de l'appeler, détournant les yeux d'une immense pile de papiers divers.
« Qu'y a-t-il, Brenda ? - C'est à propos de Luke ... Il semble plutôt tourmenté depuis qu'il sait que Hershel partira bientôt. - C'est normal. Tous les deux se connaissent depuis déjà cinq ans, leur amitié est vraiment très forte ... »
La mère hocha lentement la tête tout en la gardant légèrement baissée. Sa mine abattue montrait clairement ce qu'elle était sur le point de dire.
« Ils ne devraient pas se séparer si vite. Ils se sont rassemblés pour passer du temps ensemble, et il se trouve qu'ils n'ont utilisé ce temps que pour se retrouver avec une enquête sur les bras. »
L'homme acquiesça tristement.
« Je sais... - Et puis, nous ne nous sommes pas vraiment occupés d'eux, ajouta-t-elle. Nous avons passé tout notre temps à travailler ici ... »
Il abaissa le regard.
« Ce qu'il craint aussi est que nous ne nous occuperons pas non plus de lui lorsqu'ils seront partis. Il déteste être seul ... Mais Hershel a du travail, il n'a pas le choix. »
Elle parut réfléchir, restant silencieuse, puis finit par répliquer :
« Il doit forcément y avoir une autre solution ... »
« Professeur, là-haut ! » cria soudainement Flora, d'une voix à peine audible.
Tout le monde leva les yeux au ciel pour voir une créature verte survolant la ville, avant de partir à sa poursuite de plus belle. Tous remarquèrent que Sandra était sur son dos. A travers les ruelles et les avenues, le groupe courait après une ombre qui se déplaçait à grande vitesse. La jeune étrangère ne tarda pas à remarquer leur présence, aussi leur répliqua-t-elle :
« Nous nous reverrons le 23 ! - Mais qu'est-ce que tu veux dire ?! » hurla Emmy, le souffle coupé mais d'un ton qui prouvait son expression abasourdie.
C'était la seconde fois qu'elle leur parlait de ce mystérieux nombre « vingt-trois ». Qu'était-il exactement ? Une date, peut-être. Ou peut-être pas ?
« Vous verrez bien ! »
Non. Les londoniens ne voulaient pas attendre. Ils ne devaient pas attendre. Ils avaient trop avancé dans leur enquête pour la suspendre, surtout si la vérité ne se trouvait qu'à quelques dizaines de pieds au-dessus d'eux. Ils devaient continuer leur course contre la vérité. Flora remarqua qu'à force, l'ombre du pokémon grossissait, signe que son propriétaire perdait de l'altitude.
« Nous approchons du but, ils vont se poser ! - Mais ils vont dans la même impasse que la dernière fois ?! » s'étonna Luke.
Cela n'avait plus aucun sens. Pourquoi se diriger volontairement vers une impasse si son but était de s'échapper ? S'était-elle trompée de direction malgré tout ? Le professeur fronça les sourcils. Elle était sur le point de recommencer.
« Sandra, attends ! Tu n'as rien à craindre de la police ! - De toute manière, ils demanderont des explications ! - Mais pourquoi ne nous dis-tu rien ?! répéta une dernière fois l'assistante, lassée. - Parce que je n'en ai pas le droit. »
Toujours la même réponse absurde. Nina ne s'arrêta pas, et semblait même accélérer, puisqu'elle s'éloignait du groupe de plus en plus. Non, c'étaient eux qui ne pouvaient plus suivre les fuyards. Ils étaient épuisés, essoufflés. Mais ils ne devaient pas s'arrêter, pas maintenant.
Le prochain croisement menait à la fameuse impasse, et les fuyards avaient une altitude bien trop basse pour être capables de passer par-dessus le mur sans danger. Ils devaient s'arrêter, ou s'écraser contre le bâtiment. Cependant, à la surprise générale, lorsque le groupe prit le tournant et aperçut enfin cette ruelle, celle-ci demeurait déserte. Sandra et les créatures avaient disparu.
Le professeur et ses amis s'arrêtèrent pour reprendre leur souffle et réfléchir. Ils se séparèrent pour chercher une ombre de dragon planant quelque part dans la ville, mais revenus au point de séparation ils furent obligés d'avouer que les fuyards s'étaient échappés.
L'homme baissa légèrement la tête une fois de plus face à ces paroles de la jeune adolescente qui venait de les prononcer, restant silencieux quelques secondes.
« Nous n'avons plus qu'à attendre. Nous sommes le 20, cela nous laisse trois jours pour rentrer à Londres. »
Luke abaissa son regard vide et triste. Il ne serait peut-être pas avec eux. Cependant, son mentor ajouta pour le consoler :
« Nous verrons ce que nous pourrons faire avec tes parents, Luke. Après tout, elle t'a donné rendez-vous à toi aussi ! »
L'enfant retrouva sa gaieté habituelle. C'était vrai, il n'était pas obligé de rester à Dublin ...
Chapitre XVIII – Retour à la case départ ?
Spoiler:
« S'il vous plaît ! »
Les parents de Luke se regardèrent un instant avant de se retourner à nouveau vers leur fils. Son regard à la fois suppliant et déterminé ne pouvait que donner l'envie de satisfaire sa requête. Le père se tourna vers son ami d'enfance avec un regard interrogateur.
« Hershel, il ne te gênera pas dans ton travail, au moins ? - Luke ? Pas le moins du monde, enfin ! Clark, tu le connais ... »
L'adolescent en question reprit immédiatement, plus décidé que jamais.
« Tu vois Papa ! En plus, je suis son apprenti, et le mystère n'est toujours pas élucidé ! Ils ont besoin de moi, Papa ! »
Le couple s'échangea à nouveau un regard. Brenda sourit tendrement et hocha la tête. L'enfant poussa un léger cri de joie et se précipita vers ses parents, les serrant dans ses bras comme il le pouvait. Le professeur d'archéologie échangea un bref clin d'œil au père, le sourire aux lèvres.
« Dépêche-toi, Luke. Nous partons ce soir, tu devrais te préparer ! »
C'était comme si c'était fait. Le jeune assistant se jeta dans l'armoire où étaient rangées ses affaires et en sortit sa valise. Avec une joie d'enfant et une rapidité presque trop hâtive, il se dépêcha de la remplir. Clark Triton étouffa un léger rire et se mit à genoux aux côtés de son fils afin de l'aider. Il était tout-à-fait capable d'entasser ses affaires dans un chaos déconcertant ...
« Tiens, Luke ! Cette histoire de valises me rappelle une énigme, veux-tu l'entendre ? »
L'apprenti rit et hocha la tête précipitamment, le sourire jusqu'aux oreilles.
« Vous êtes gentil, Professeur Layton. Mais cette jeune fille dont vous parlez a déjà payé son séjour. - Comment est-ce possible ? - Allez savoir, répliqua calmement la gérante de l'hôtel, qui apparemment n'était pas intéressée à chercher à comprendre. Tout ce que je sais est qu'elle a entièrement payé sa note, hier après-midi. Elle avait payé pour un jour de plus et ... Il semblerait qu'elle soit bel et bien partie aujourd'hui. »
Le gentleman n'y comprenait plus rien. Au départ, il avait proposé à Sandra de lui payer son séjour étant donné qu'elle avait perdu ses affaires dans son ancien hôtel. Le jour-même de leur rencontre, elle était retournée les chercher ... Peut-être avait-elle suffisamment d'argent, finalement. L'homme restait silencieux, les yeux dans le vague et visiblement en pleine réflexion, aussi l'hôtesse n'osa-t-elle pas le déranger. Ce fut Flora qui lui demanda timidement :
« À quoi pensez-vous, Professeur ? Y a-t-il un problème avec Sandra ? »
L'archéologue songea au moment où il l'avait interpelée alors qu'elle avait commencé à fuir. Elle s'était retournée précipitamment avant de continuer sa course de plus belle. En rassemblant tous les éléments à disposition, il devint clair que l'adolescente avait prévu dès le départ de partir d'une manière ou d'une autre ... Avant que le mystère ne soit résolu, tout naturellement.
« Je dois avouer que j'attends ce fameux « 23 » avec impatience, ma chère Flora. Je crains que nous ne puissions rien apprendre de plus avant ... »
Londres, Dimanche 23 mars 1975
« Professeur ! Il y a une lettre pour vous ! »
L'homme au haut-de-forme était tranquillement en train d'étudier un fragment d'ammonite lorsque son apprenti était arrivé en catastrophe dans son bureau. Encore très concentré sur son travail, il commença par répondre distraitement, sans détacher ses yeux du fascinant fossile.
« Très amusant, Luke, mais tu n'espérais tout de même pas me piéger aussi facilement ! Je te rappelle que nous sommes dimanche, le facteur ne passe jamais le... Comment ?! »
Le professeur d'archéologie venait finalement d'éloigner son regard de l'artéfact qu'il manipulait avec les plus grandes précautions, mais comprit aussitôt qu'il avait fait une erreur en prenant les paroles de l'enfant sur le ton de la plaisanterie. Celui-ci était à l'entrée du bureau de son mentor, et tenait en effet une enveloppe dans la main. Enveloppe qui n'avait pas été distribuée par le courrier de la veille ...
Ils étaient rentrés depuis l'avant-veille et avaient bien vérifié le contenu de la boîte aux lettres. Si la mystérieuse missive avait été reçue la veille ou l'avant-veille – voire encore plus précocement –, ils l'auraient forcément remarquée. Le professeur Layton la prit et l'observa sous toutes ses coutures, troublé.
« Elle ne comporte ni timbre ni adresse ... - Mais comment a-t-elle bien pu arriver jusqu'ici dans ce cas ? »
L'enveloppe n'avait de particulier que le simple fait qu'elle soit blanche comme la neige. Seuls les quelques mots « Pour le professeur Layton » avaient été écrits à l'encre bleue sur son dos. Mais en effet, elle ne possédait ni adresse, ni timbre, ni marque du tampon postal.
« Visiblement, ce n'est pas le facteur qui l'a amenée jusqu'ici ... - Professeur, ce n'est pas dans la boîte aux lettres que je l'ai trouvée. Elle était sur le pas de la porte d'entrée, à l'intérieur. »
L'adulte sursauta.
« À l'intérieur ? murmura-t-il, au comble de l'étonnement. Comment se serait-elle retrouvée à l'intérieur ? »
Luke haussa les épaules en signe d'ignorance. Le destinataire de la mystérieuse lettre se décida finalement à l'ouvrir et à la lire. Après tout, c'était le seul moyen d'en apprendre plus ...
« Cher Professeur, Je vous avais promis il y a maintenant trois jours de vous dévoiler tout ce que je sais. Vous vous doutez que je me dois de tenir parole, aussi le moment est-il venu de vous livrer mes explications. Il serait trop long de tout écrire, et je préfèrerais vous en parler en personne, à vous comme à tous. Retrouvez-moi à l'endroit exact où vous avez trouvé cette lettre, à onze heures précises. Ne me faites pas attendre !
Sandra »
Le gentleman rajusta son haut-de-forme, réjoui de savoir que le voile allait enfin commencer à se lever sur cette mystérieuse affaire. Il regarda furtivement l'horloge de son bureau. Dix heures quarante-cinq.
« Luke, préviens Flora et Emmy. Nous avons encore quinze minutes devant nous, mais nous devons être prêts à toute éventualité. »
Son apprenti acquiesça d'un mouvement de tête et partit comme une flèche vers les escaliers, qui menaient aux chambres de ses amies. Le professeur d'archéologie ajouta pour lui-même, perdant soudainement son sourire :
« J'ai comme un pressentiment ... »
Ayant encore un quart d'heure entier avant de revoir la « maîtresse » des pokémon, il se décida à sortir un calepin de la poche de sa veste, délaissant complètement l'ammonite qui avait tant d'importance pour lui jusqu'alors.
« Machine à voyager – t. ... Nous n'avons pas eu le temps d'y repenser après tous ces événements ... »
« t. » était l'abréviation d'un mot bien particulier. Lequel, cependant ? La solution paraissait pourtant bien simple ...
« Serait-il possible que... ? Non, ce n'est pas rationnel. »
« Ce n'est pas rationnel. » Le spécialiste d'énigmes s'interrompit dans sa réflexion. Des souvenirs récents lui revinrent soudainement.
« Si je vous le disais, vous ne me croiriez jamais sans preuves. »
Il était resté sceptique la première fois qu'elle lui avait prononcé ces paroles. Ce qu'elle avait dit immédiatement après lui revint aussitôt, mot après mot.
« Cela est trop extravagant. Ce secret dépasse toute logique apparente, c'est tout simplement trop difficile à croire pour paraître véridique. Vous qui vous basez tellement sur cette chère logique, vous seriez tout simplement incapable de croire en une telle histoire ... »
Le professeur Layton baissa lentement le regard, se prenant le menton dans sa main droite. Il ne regagna pas son sourire, mais comprit qu'il était probablement dans la bonne voie.
« C'est une éventualité qu'il ne faudrait pas négliger, en fin de compte ... Même si cela n'explique toujours pas comment cette lettre a pu se retrouver ici ... Quelqu'un serait entré par effraction cette nuit ? »
Des coups répétés fortement contre sa porte le ramenèrent à la réalité. Il se retourna vers Emmy, qui venait d'ouvrir la porte de bois de son bureau.
« Il paraît que vous avez reçu une lettre de Sandra ? - C'est exact. Elle est juste ici, si tu veux la lire. »
L'assistante ne se fit pas prier et s'approcha du bureau du professeur, s'emparant de l'étrange missive avec une curiosité obsédante. Elle survola le papier blanc de long en large avant de se tourner vers son ami.
« Quelle heure est-il ? - Onze heures moins dix », répondit machinalement le gentleman en prêtant un œil distrait à l'horloge de son bureau.
La jeune lady baissa légèrement la tête et fronça les sourcils. Visiblement, quelque chose la faisait réfléchir longuement ...
« À quoi penses-tu, Emmy ? - L'horaire. Il y a quelque chose de ... suspect, dans la manière dont il est donné ... - Je l'avais également noté, mais peut-être cela pourrait-il expliquer autre chose ... »
Elle se retourna vers l'archéologue en le fixant d'un regard interrogateur, pensant qu'elle n'avait peut-être pas bien compris un détail dans ce qu'il venait de lui dire. Celui-ci lui fit comprendre cependant qu'il ne s'agissait pour lui que d'une hypothèse qui ne méritait pas encore d'être dévoilée.
« Ce n'est rien. Après tout, nous saurons tout dans moins de dix minutes. »
Emmy allait tout de même lui demander plus de détails, mais des bruits de pas venant de derrière elle l'interrompirent. Flora et Luke venaient d'arriver. Le professeur Layton se décida finalement à se lever de son bureau et à se diriger calmement vers l'entrée de sa maison. Puisque tout le monde était prêt, autant attendre depuis le point de rendez-vous.
L'entrée demeurait vide, calme, silencieuse. Emmy jeta un coup d'œil rapide au cadran qui se trouvait dans la même salle. Onze heures moins cinq. Luke soupira d'impatience et s'adossa lourdement au mur qui se trouvait derrière lui, restant dans cette position. Flora préféra rester près du gentleman, au cas où un danger de plus pointerait le bout de son nez.
L'assistante semblait hypnotisée par le pendule, fixant du regard chaque seconde qui s'écoulait. Le mouvement des yeux de tous retraçait parfaitement à intervalles réguliers le mouvement du pendule, ou alors celui de l'aiguille des secondes. La plus véloce des trois, et pourtant son rythme paraissait d'une lenteur phénoménale. La jeune adolescente finit par détacher son regard du balancier, rapidement agacée par son va-et-vient constant et répétitif. L'apprenti lâcha un long soupir de lassitude, mais cette fois son mentor réagit. Ses paroles conseillères parurent presque ironiques dans une telle situation ...
« Allons, Luke. Un gentleman ne s'impatiente jamais ... »
Le garçon se contenta de détourner la tête, presque vexé. Dans un tel cas de figure, cela pouvait sembler tellement difficile ... Il resta appuyé malgré tout contre le mur blanc et dénudé de meubles, contrairement à tous les autres de la maison. Le professeur d'archéologie aimait tellement les livres et les artéfacts anciens qu'ils pullulaient dans sa demeure, aussi le mobilier servant à les ranger prenaient la place de toutes les cloisons. Etant donné que celle-ci se trouvait juste derrière la porte, elle faisait exception. En effet, il aurait été difficile d'ouvrir la porte si elle rencontrait aussitôt le coin d'une bibliothèque en bois ... La probabilité que la porte d'entrée s'ouvre d'elle-même étant suffisamment faible, l'enfant jugeait sans danger de s'y réfugier.
Onze heures sonnèrent. Le début des onze coups de l'horloge commencèrent à résonner dans la salle entière, et aussitôt tous les regards des londoniens se tournèrent vers elle, plus impatients que jamais. Cependant, vers le quatrième coup du pendule, un cri effaré se fit entendre. Tous se tournèrent vers Luke et regardèrent le mur avec stupeur. Flora hurla d'une voix inquiète, s'agrippant comme elle pouvait au bras du gentleman et se cachant derrière lui.
Le professeur Layton a encore des doutes, mais il semble désormais presque sûr d'avoir enfin compris ce que cachait Sandra, ainsi que ses raisons de vouloir le cacher. (car, en effet, "Ce qu'elle cache explique le fait qu'elle le cache.") Vous aussi en savez désormais assez pour pouvoir le savoir. Tout se résume dans le décryptage de ce fameux symbole que vous avez déjà rencontré : (M) -> t. Déchiffrez-le pour résoudre cette énigme ! :)
Oh, juste une précision : RÉSOLVEZ CETTE ÉNIGME PAR MP, AFIN D’ÉVITER LE FLOOD ... et l'entraide, aussi. Ce serait bien trop facile, sinon ! :P
Nota Bene : Ne vous fiez pas aux apparences, vous avez largement assez d'indices pour comprendre ce qu'il s'est passé. Vous avez droit aux anciens chapitres. Les indices sont éparpillés, et pas forcément visibles au premier coup d’œil, mais ils sont là ! :)
Attention : Vous n'aurez pas droit à la publication du chapitre suivant avant d'avoir résolu cette énigme ! Les indices seront débloqués au fur et à mesure, si vous persistez à sécher. Après tout, il est vrai que cette énigme demande une certaine logique qui n'est pas forcément évidente ! ^^'
~~~~~ Indices ~~~~~
Les indices sont pour le moment indisponibles. Veuillez patienter pour le moment. Ou plutôt ... résolvez-donc cette énigme ! Elle n'attend que cela ! 8D
Dernière édition par Andrea Heart le Mer 23 Mai - 14:35, édité 2 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Fan Fiction ? Mar 22 Mai - 20:45
Merci Andréa-san! Je corrigerais qaund j'aurais le temps
Dernière édition par Meg Soma le Sam 26 Mai - 12:35, édité 1 fois
Andréa Heart
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Mar 22 Mai - 20:48
Euh ... Moi, c'est Andréa (alias Lutias). %)
Andréa Heart
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Ven 25 Mai - 19:58
Eh bien ? Vous séchez ou quoi ? Ce n'est pas si difficile, pourtant ... :P
Clive Dove
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Dim 27 Mai - 20:43
@Meg Soma : J'ai trouvé l'idée de ta fanfiction originale et plutôt émouvante... Ton style d'écriture est fluide -en particulier pour ceux qui connaissent bien le manga et les références ;)- et agréable à lire également. Je regrette cependant que tu ne te sois pas plus attardée sur la réaction individuelle des nakamas face à la fin de leur capitaine... Ca aurait suscité plus d'émotion je pense ^^ Sinon ta fic était très plaisante à lire Meg, continue comme ça ! :)
@Andréa : L'idée de créer des robots avec un langage animal relève en effet encore de la science fiction je te l'accorde XD
Pour la réponse je vais tenter ma chance %) ! N'hésite pas à me dire que je suis complétement à côté de la plaque pour écarter certaines théories rapidement !
Andréa Heart
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Lun 28 Mai - 16:34
Eh bien, bravo Clive, tu as trouvé du premier coup ! Les 50 picarats te reviennent de plein droit ^^ Vous pouvez le remercier, grâce à lui vous avez la suite :
Chapitre XIX – Vérité et fiction
Spoiler:
« Que s'est-il passé ? ... »
Luke gémit et se massa le dos en se relevant douloureusement. Il sentit aussitôt quelqu'un accourir pour l'aider doucement dans son geste.
« Je suis désolée, Luke. Je ne pouvais pas deviner que tu t'adossais contre ce mur précis ... »
L'apprenti du professeur reconnut aussitôt cette voix. Cependant, il avait du mal à reconnaître celle qui en était la propriétaire ...
« Sandra ? C'est toi ? »
L'adolescente acquiesça sans comprendre, puis se regarda rapidement. Elle saisit alors pourquoi son ami avait pris du temps pour la reconnaître. Elle s'était attaché les cheveux en queue de cheval – alors qu'elle les avait toujours détachés jusqu'alors, se contentant d'enrouler un ruban dans ses cheveux bruns – et elle avait troqué sa belle robe verte contre des jeans bleu foncé et un tee-shirt vert pâle. Pour terminer, elle avait un style de lunettes bien différent, la monture de métal ayant été remplacée par une en plastique marron-orangé. Il n'était pas évident de retrouver là la mystérieuse adolescente qu'ils avaient connue à Dublin ...
Seule Gabrielle prouvait au londonien qu'il s'agissait bien de celle qu'ils avaient rencontrée dans la capitale irlandaise. Toujours la même, posée tranquillement sur la tête de l'enfant qui s'amusait à la caresser, et les cheveux qui voletaient au gré d'un vent imaginaire. Soudainement, la créature se décida à sauter de la tête de sa maîtresse pour se réfugier dans les bras du jeune garçon, qui rit chaleureusement avant de caresser le pokémon à son tour. Le pokémon ronronna en fermant les yeux.
« Au fait, qu'est-ce qui s'est passé ? Où sommes-nous et... - Luke ? Luke, où es-tu ?! »
L'enfant se retourna vers l'origine apparente de la voix de ses amis, mais se retrouva face à un mur dénudé. Il réfléchit à ce qu'il s'était passé exactement. Alors que les onze heures sonnaient, le mur contre lequel il s'appuyait semblait avoir disparu ... tout en restant visible. Cela semblait complètement absurde, mais c'était la seule possibilité ... Il revint soudainement à la réalité et se décida soudainement de répondre à la question des londoniens.
« Je suis ici ! »
« Ici » était une réponse bien peu claire, mais à vrai dire l'adolescent ignorait sa localisation exacte. Puisqu'il pouvait les entendre, alors il lui semblait normal qu'il puisse les guider par le son de sa voix. Sandra se décida de s'approcher de lui, se mettant face à la cloison blanche. Visiblement, elle savait parfaitement ce qu'il se passait, et semblait être la seule à ne pas s'en inquiéter, ni même s'en étonner.
« Je suis ici ! »
Le mentor de l'origine de cette voix fronça les sourcils. Le son provenait de l'endroit où Luke avait « disparu », mais aussi et surtout d'un mur. Si son apprenti se trouvait de l'autre côté, ils auraient dû entendre un son voilé en grande partie à cause du plâtre de la cloison. Mais non, tous entendaient distinctement la voix du jeune londonien, comme s'il se trouvait juste en face d'eux. Comment était-ce possible ?
Flora se rapprocha de lui en hésitant, toute tremblante. Le gentleman réfléchit longuement et posa doucement sa main contre le mur, près de l'endroit où l'enfant avait disparu. Il sentit la froideur du plâtre blanc.
« Professeur, que faites-vous ? » tenta Emmy, loin de comprendre où il voulait en venir.
L'archéologue demeura silencieux et se contenta de déplacer sa main le long du mur, lentement et en hésitant. Il réfléchissait, et son esprit lui sembla devenir un champ de bataille où la logique luttait activement contre l'absurdité apparente.
« Mais enfin, Professeur ... répliqua Flora en fronçant légèrement les sourcils, angoissée et très peu sûre d'elle. C'est absurde, vous ne pensez tout de même pas que... »
Elle termina sa phrase par un cri suraigu. Mais la main du gentleman traversait bel et bien le mur blanc contre lequel elle était pourtant stable quelques pouces plus à gauche ...
« Mais comment est-ce possible ? » demanda l'assistante devenue toute pâle, espérant que le professeur d'archéologie pourrait lui apporter la réponse.
En effet, celui-ci ne fut que très peu surpris. Visiblement, il avait finalement compris ce qu'il se passait. Il s'apprêtait à répondre à son amie lorsqu'il sentit que quelqu'un lui avait empoigné la main de l'autre côté du mur. Cette personne l'entraîna de l'autre côté si subitement que l'homme au haut-de-forme n'eut pas le temps de réagir, se contentant d'exprimer sa surprise dans un petit cri de stupéfaction. Les deux ladies sursautèrent. Flora recula lentement en tremblotant, mais Emmy fit au contraire un pas en avant, fixant le mur en plissant légèrement les yeux.
« Vous ne comptez tout de même pas... commença la jeune adolescente, terrifiée. - Pourquoi pas ? coupa son amie, maintenant son regard perçant sur la cloison blanche. Après tout, il est très probable que ce que nous cherchons se trouve de l'autre côté. »
Elle fit un deuxième pas aussi lent et incertain que le premier, puis se décida à avancer et à traverser le mur à son tour. La londonienne tenta de la retenir, mais s'arrêta dans son geste. L'assistante du professeur Layton disparut. Elle hésita encore quelques longues secondes, puis s'approcha du mur à son tour et ferma les yeux alors qu'elle passait au travers.
Sandra lâcha la main du professeur qu'elle avait empoignée. Emmy et Flora apparurent l'une après l'autre, semblant sortir de la cloison blanche. Tous les quatre dévoraient du regard chaque recoin de la salle où ils s'étaient retrouvés. Ils étaient dans une immense salle blanche ressemblant à la fois à une bibliothèque, à la fois à un musée d'antiquités. Cependant, ce qui attira le plus la curiosité des londoniens fut une étrange machine titanesque qui se trouvait à quelques pieds d'eux. Elle prenait un mur entier à elle seule, entassant un écran d'ordinateur, un clavier, une unité centrale et un générateur gigantesques qui s'élevaient jusqu'au plafond, les écrasant d'une grande ombre imposante. La jeune étrangère s'en approcha et éteignit tranquillement le mastodonte. Le léger bourdonnement qui se faisait entendre jusqu'alors se tut.
« Eh bien, Sandra, reprit soudainement mais doucement le gentleman en se tournant vers elle. Ne voulais-tu pas nous expliquer ce que tu sais de cette affaire ? Au fait, quel est le véritable rôle de cette machine ? Il n'est pas difficile de deviner que c'est celle qui nous a menés ici, mais il ne serait pas de refus d'en savoir plus ... »
L'adolescente demeura silencieuse, regardant chaque détail de la mécanique d'acier en gardant sa main dessus, comme pour la caresser. Finalement, elle se retourna vers ses amis, une lueur énigmatique dans les yeux.
« Là d'où vous venez, il paraît que vous avez une réputation légendaire quant à votre capacité de réflexion, et j'ai eu plusieurs fois l'occasion de le vérifier. Si vous voulez mon avis, vous avez dans cette salle largement assez d'indices pour pouvoir répondre vous-même à votre question. »
L'homme sourit. Décidément, la jeune fille aimait paraître mystérieuse, et il savait que le seul moyen de répondre à sa question était en effet de découvrir la réponse par lui-même, aidé bien entendu de ses amis. Les londoniens scrutèrent à nouveau les alentours bien attentivement. Luke continuait de caresser doucement l'écureuil électrique qui paraissait s'être endormi, mais ne faisait pas exception. Emmy se décida en premier à s'approcher de l'une des étagères longeant l'un des quatre murs de la salle, regardant dans les moindres détails les antiquités qui reposaient sur le meuble comme des reliques. Ses amis la rejoignirent sans tarder, rongés par la curiosité et l'envie d'enfin connaître la vérité.
Une amulette égyptienne attisa particulièrement la curiosité de Flora. Elle demanda rapidement à Sandra si elle pouvait l'examiner de plus près, celle-ci acquiesça. La londonienne sourit et la saisit doucement, prenant garde à ne pas la faire tomber au sol. Tous s'approchèrent également, inspectant chaque recoin du bijou que leur amie tenait. Il s'agissait d'un pendentif dont le fil était doré à l'or pur. Accroché au fil délicat et solide à la fois, un « œil d'Horus » faisait resplendir toute sa beauté éclatante et semblait les fixer d'un regard bienveillant, qui paraîtrait divin si le quatuor n'avait pas gardé en tête qu'il ne s'agissait que d'un objet. Doré à l'or fin également, l'œil incrusté d'un superbe saphir. Un seul regard suffisait pour déduire qu'il s'agissait d'une pure merveille. Cependant, cette amulette avait quelque chose d'étrange ...
« Professeur, qu'en pensez-vous ? prononça Emmy en fronçant légèrement les sourcils. Ne trouvez-vous pas qu'elle a l'air... - En parfait état, en effet. » répliqua-t-il aussitôt, montrant une expression similaire.
Même si l'or est inoxydable, la superbe parure égyptienne aurait dû subir la marque du temps. Ce qui ne semblait pas particulièrement être le cas ...
Celle qui les avait emmenés là se dirigea vers une des bibliothèques et saisit un ouvrage au hasard. Elle s'arrêta, changea de meuble puis recommença son action, prenant un dossier orange qui portait une étiquette. Revenant vers les londoniens, elle leur présenta les deux écrits que le hasard avait choisis. Le professeur Layton en prit un, Flora tint le deuxième et l'ouvrit, admirant sa belle calligraphie et ses enluminures moyenâgeuses. L'adolescente aux lunettes semblait s'amuser de les voir inspecter chaque recoin.
« Eh bien, votre diagnostic ? » prononça-t-elle à l'adresse de l'homme au haut-de-forme en affichant un sourire enfantin.
Celui-ci lui prêta un rapide regard, aussitôt redirigé sur l'ouvrage qu'il tenait dans ses mains. Il s'agissait plutôt d'un dossier rassemblant plusieurs parchemins à peine jaunis, chacun rangé dans une pochette en plastique, face à sa traduction en anglais. Des écrits en grec ancien, en latin, en copte, parfois des hiéroglyphes, à chaque fois entièrement décryptés sur la page annexe. Encore une fois, une véritable merveille pour tout archéologue digne de ce nom.
« J'ai vraiment du mal à croire qu'il s'agisse d'originaux. Ils ont l'air tellement récents, c'est à peine si je leur donnerais dix ans ! Où as-tu trouvé tout ça ? - C'est mon père qui a rassemblé tous les trésors de ses fouilles dans cette salle. Les parchemins de ce dossier-là viennent de la bibliothèque d'Alexandrie, si je ne me trompe pas. »
L'archéologue écarquilla les yeux en entendant le nom de l'antique ville égyptienne.
« Mais enfin, s'écria Emmy, c'est impossible ! - Sandra, es-tu bien sûre que c'est de là qu'ils viennent ? - Absolument sûre. Vous pouvez vérifier en regardant l'étiquette affichée sur la couverture du dossier. »
Luke se pencha sur le côté afin de voir la fameuse couverture, trop impatient pour attendre que son mentor ne referme la pochette de carton. En effet, il était bel et bien écrit « Bibliothèque d'Alexandrie ».
« Professeur, demanda Flora, quel est le problème exactement ? - Alexandrie est connue de tous les archéologues pour être la ville de l'Antiquité qui possédait le plus d'écrits de l'époque, surtout grâce à sa bibliothèque qui rassemblait les œuvres de toutes les figures les plus importantes de l'Antiquité ... - Mais dans ce cas, Professeur, contesta son apprenti, il est normal d'y retrouver des parchemins de l'époque, non ? »
Le gentleman ferma le dossier tout en restant silencieux et le tendit à la jeune adolescente, qui partit tranquillement le ranger. Il marqua une seconde pause, puis s'expliqua.
« Non, Luke. Tous les ouvrages qui s'y trouvaient ont été brûlés avec la même bibliothèque il y a plus de mille ans. Il n'en reste plus rien. »
Les deux adolescents demeurèrent abasourdis.
« Mais dans ce cas, comment est-ce possible ?! D'où viennent ces parchemins, s'ils n'ont pas été brûlés ? » s'exclama Flora, stupéfaite.
Ce fut à la jeune étrangère de répondre, un sourire énigmatique aux lèvres.
« C'est justement ce que vous devez deviner. Vous avez largement assez d'indices pour cela, à présent. »
Celle qui tenait le grimoire moyenâgeux se décida à le confier au professeur d'archéologie, qui la remercia avant de l'inspecter sous toutes ses coutures. Sandra affirmait qu'il s'agissait d'un original, et pourtant il aurait parfaitement pu mettre sa main à couper que l'ouvrage avait à peine plus de dix ans, et aurait donc été une simple reproduction particulièrement réaliste. Les pages n'étaient pas jaunies par le temps, les enluminures et les encres de différentes couleurs n'avaient pas perdu de leur éclat, la couverture paraissait presque neuve. Alors que le livre qu'il tenait dans les mains devait dater d'au moins six cent ans ...
Il repensa alors à sa théorie saugrenue qu'il avait failli rejeter avant même de l'avoir exploitée. Elle permettait de tout faire concorder, et pourtant elle paraissait tellement aberrante ... Fantaisiste, même. L'homme rajusta son chapeau, un faible sourire au coin de la bouche. Et puis, après tout, traverser un mur était déjà assez irrationnel pour montrer que l'absurde pouvait parfois devenir réalisable ... Il laissa s'échapper un murmure, qui cependant fut largement assez audible pour se faire entendre de tous.
« « t » comme « temps » ... »
Les trois autres londoniens sursautèrent. Après de longues minutes de silence, les paroles qu'il venait de prononcer leur semblaient complètement incongrues et dénudées de sens, tout en étant évidentes. Bien sûr que « temps » commence par un « t », mais où est-ce que cela menait-il ? Sandra, elle, se contenta d'augmenter l'intensité de son sourire.
« Bravo, Professeur. J'étais sûre que vous finiriez par comprendre. »
Etant donné que seules deux personnes sur les cinq présentes avaient apparemment compris, le gentleman crut utile de développer son raisonnement plus en détail.
« Cette machine qui nous a amenés « chez toi », Sandra. C'est la machine à voyager dans le temps à laquelle tes notes faisaient référence, n'est-ce pas ? « Machine à voyager – t » désigne une machine à voyager dans le temps, « dans le » étant implicite. Ce « chez toi » dont tu parlais à Dublin ... c'était une autre époque, la tienne. En l'occurrence ... le futur ? »
La jeune concernée avait la tête légèrement baissée, mais souriait de plus en plus, visiblement réjouie.
« Décidément, on ne peut rien vous cacher, Professeur. »
Oh, une dernière chose : Ceci était en réalité le premier chapitre du deuxième tome : V comme Voyages. Pour ceux qui veulent plus d'infos sur ce tome (prenez ça comme un "preview") :
Spoiler:
La mystérieuse étrangère qui se faisait appeler Sandra a enfin décidé de révéler son secret au professeur Layton et à ses amis. Cependant, tous découvrent que ce mystère est loin d'être une affaire banale ...
Est-il réellement possible de voyager dans le temps ? Est-ce pour cela qu'elle refusait catégoriquement de s'expliquer à des personnes originaires du « passé » ? Dans ce cas, alors ... pourquoi ce revirement de situation si soudain ?
Le professeur Layton et ses amis vont découvrir un univers tout autre, où les « créatures » règnent en harmonie avec les humains. Ils le savent, le véritable mystère se cache dans ce monde. Mais comment se retrouver dans cet univers si différent ? Tant de choses ont changé en mille ans !
Enjoy ! ^^
Clive Dove
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Lun 28 Mai - 20:02
Hé oui ! Interdiction de lire la suite si vous voulez trouver la réponse par vous-même ! ;)
Nous avons donc déjà fini le premier tome ? Eh bien ! Je les aie littéralement dévoré ! 8) Je tenais à te redire que je suis impressionné par le travail que cela a dû te demander et tout cela, en dépit de ton âge ! Moi même je n'ai jamais eu assez de patience pour écrire des fictions aussi longues, aussi bien rédigées et construites... Donc un seul mot : BRAVO ! :) J'ai hâte de pouvoir entamer le second tome !
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Lun 28 Mai - 20:10
Euuuuuuuuh ... Merci ? ^^' C'est drôle, mais en fait je n'ai pas l'impression de travailler autant que ça. %)
C'est simple, ce n'est même pas "moi" qui trouve les idées ... enfin, c'est difficile à dire ... La fic est née suite à un "rêve", avec le scénario complètement complet. Ne restait plus qu'à l'écrire ... 8D Donc, on va dire que ... je tire mon inspiration de mon inconscient qui me fait rêver quand ça le prend ? x)
Je sais, c'est très bizarre. Mais ça explique pourquoi ça ne me fait pas tant de travail ... Surtout que je tape plutôt vite sur l'ordinateur, avec une bonne orthographe quasi-automatique. Cela fait pas mal de boulot en moins ... x)
Ben tiens, la suite tant qu'on y est :
Chapitre XX – Vicissitudes* du futur
Spoiler:
« Le malheur peut être un pont vers le bonheur. » Proverbe japonais
Les trois londoniens étaient éberlués. Voyager dans le temps ? C'était tellement absurde ... Mais s'était également avéré exact, deux ans plus tôt. Luke et Flora pouvaient témoigner : c'était plus ou moins réalisable, même si la machine de l'époque était loin d'être parfaite.
« Cependant, reprit le professeur Layton, il m'est bien évidemment impossible de deviner l'époque à laquelle tu appartiens, et à laquelle nous sommes en ce moment ... - Nous sommes le 31 mars 769, répliqua la concernée. C'est environ mille ans après votre époque. »
Cette fois-ci, ils n'étaient plus trois, mais quatre à ne plus comprendre.
« 769, dans notre futur ? s'étonna l'apprenti du professeur. Je te rappelle que l'année d'où nous venons est 1975, comment est-ce possible que ce soit le futur ? »
L'adolescente allait répliquer lorsque la porte métallique qui se trouvait à l'autre bout de la salle s'ouvrit sur une femme brune ; sa ressemblance avec Sandra prouva aussitôt qu'il s'agissait de sa mère. Ses cheveux mi- longs étaient détachés, et une mèche descendait le long de l'une de ses épaules. Elle ne portait pas de lunettes, mais le lien de parenté restait tout de même évident. Elle salua chaleureusement les quatre amis puis leur proposa de se rendre dans le salon, qui serait largement plus accueillant que la grande salle aux allures d'entrepôt. Le gentleman la remercia poliment en ajustant légèrement son haut-de-forme, la mère leur fit signe de la suivre. Sa fille se mit rapidement à ses côtés avant d'adresser un sourire à ses amis. Ceux-ci se décidèrent à obéir avec entrain, les deux enfants en tête, trottinant presque.
La porte d'acier s'ouvrit d'elle-même sur le passage des deux ladies et laissa également passer le quatuor qui les suivait. Le groupe monta les escaliers, ouvrit une deuxième porte qui mena directement sur une belle petite salle ensoleillée par ses fenêtres claires, d'où la lumière était légèrement teintée d'orangé par les rideaux à peine fermés. Un grand canapé et trois fauteuils assortis se trouvaient autour d'une table où se trouvait un petit apéritif.
« Asseyez-vous, je vous en prie, ordonna chaleureusement la mère en montrant les places libres, un sourire tendre aux lèvres. - Vous savez, ce n'était pas nécessaire... » commença le professeur.
La femme insista, soutenue par sa fille. Finalement, le groupe se décida à s'installer confortablement dans les places qui avaient visiblement été préparées à l'avance pour les accueillir. Les deux ladies du futur firent de même, Sandra proposa à ses amis de se servir comme ils le souhaitaient. Les deux adolescents ne se firent pas prier et s'emparèrent des biscuits qui trônaient sur la table, les deux adultes finirent par suivre le mouvement après une rapide hésitation. Après tout, ils avaient tous besoin de se remettre de leurs émotions ; voyager dans le futur était une épreuve particulièrement déroutante pour les esprits ...
« Ainsi, vous êtes ceux qui avez pris soin de Sandra pendant son séjour à Dublin ? - Oh, ce n'était pas grand-chose, répliqua calmement le professeur d'archéologie. Après tout, c'est grâce à elle que les « pokémon » ont cessé de s'attaquer à la ville. »
La mère sursauta légèrement, puis se tourna vers sa fille avec un regard interrogateur.
« Sandra nous a expliqué beaucoup de choses, mais il faut avouer que c'était tout de même un peu par pression de notre part. - Ce qui compte, c'est que vous gardiez le secret. L'apparition de pokémon à votre époque est déjà un anachronisme suffisant pour semer le chaos, comme vous avez pu le constater. Si vous racontez les événements futurs, cela risque de modifier le cours du temps, puisque l'on tentera forcément d'éviter les problèmes ... - Vous pouvez nous faire confiance, reprit l'archéologue d'un ton sincère. Si le déroulement des choses peut être troublé si nous parlons du futur, alors nous nous tairons. »
L'adulte du futur prit une bouteille de jus de fruit, servit tour à tour chacun de ceux qui se trouvaient autour de la table avant de prendre son verre et de boire une gorgée.
« Au fait, les présentations n'ont pas encore été faites ! » s'exclama-t-elle légèrement gênée, comme se rappelant soudainement de ce détail.
Elle devait avoir la tête dans un autre problème ... Ce fut au jeune apprenti de répondre précipitamment, un grand sourire aux lèvres, montrant du doigt chacun de ses amis en les nommant.
« Moi, je suis Luke ! Je suis l'apprenti du professeur Layton, il a résolu tous les mystères que nous avons rencontrés ! Elle, c'est Emmy, l'assistante du professeur, et voici Flora, une jeune fille qu'il a adoptée ! »
Face à la rapidité et à l'enthousiasme de la réponse, la lady du futur prit quelques secondes de silence légèrement troublé avant de se présenter.
« Vous connaissez Sandra, ma fille. Quant à moi, je suis Evelyne Kotino. Enchantée. »
Tous les londoniens lui retournèrent également leur enchantement, les deux adolescents avec entrain, les adultes avec calme et sourire chaleureux. L'archéologue se décida au bout de quelques secondes de répéter la question déduite de la remarque précédente de Luke. En effet, ils n'avaient pas encore eu le temps d'obtenir leur réponse.
« Au fait, est-il vrai que nous sommes en 769 ? Dans ce cas, pourquoi n'avons-nous pas plutôt voyagé dans le passé ? »
Les deux ladies du futur se regardèrent promptement avec une lueur dans les yeux qui devint soudainement abattue. Le quatuor le remarqua, aussi Emmy osa doucement leur demander ce qui n'allait pas. La mère et la fille s'échangèrent un nouveau regard, encore plus fugace. Puis l'adulte se leva doucement, en même temps que les regards interrogateurs de ceux qui l'entouraient.
« Sandra va vous expliquer. Je devrais ... m'occuper du déjeuner. Nous passerons bientôt à table. »
Elle s'éclipsa lentement, mais d'une manière tendue, presque bancale. Visiblement, elle ne tenait pas à être présente sur le moment où les explications allaient être données. Cependant, pourquoi ? Elle semblait ne pas vouloir entendre une telle histoire, ou plutôt « réentendre » cette histoire ... L'adolescente du futur soupira silencieusement, toute aussi tendue. Elle releva doucement la tête et commença.
« Il n'est pas inutile de vous rappeler que vous ne devrez pas raconter ce que je vais vous dire à qui que ce soit de votre époque. Je compte sur vous. - Cela concerne notre futur, c'est ça ? répliqua Luke en posant délicatement son verre vide sur la table. - Tu peux nous faire confiance, Sandra, continua Emmy. Que veux-tu nous raconter, maintenant ? »
La jeune fille baissa tristement le regard, marquant une légère pause tout en prenant une gorgée de son jus de fruit. Au bout de quelques secondes, elle se décida à répondre.
« Je ne suis pas sûre que cela vous ravisse de le savoir, mais cela nous fera tous avancer. - Cela a un rapport avec ce qui est arrivé à Dublin ? demanda Flora, relevant soudainement la tête. - C'est possible. En tout cas, puisque vous êtes dans le futur, autant avoir un résumé de ce qu'il s'est déroulé depuis votre époque ... »
Les londoniens répétèrent une fois de plus leur question, rongés par la curiosité. Sandra garda le silence encore quelques instants, puis se lança.
« La boucle devait bien être bouclée un jour ... »
« Il y a 769 ans, nous avons recommencé le calendrier. - Cela semble évident que ce n'était pas que pour le plaisir, reprit le professeur d'un ton grave. - Encore une fois, vous avez vu juste. »
Le quatuor n'hésita pas à demander ce qu'était cet événement qui avait pu en être l'origine. L'adolescente du futur se tut une fois de plus. Sa mine grave et abattue montrait parfaitement que ce fameux événement était très loin d'être heureux.
« Je tiens à vous rappeler que c'est vous qui avez insisté pour savoir... - Nous t'écoutons », prononça Emmy pour insister une dernière fois.
Cette fois, le récit ne tarda pas plus longtemps.
« Tout a commencé il y a environ huit cent ans. Enfin, en partant de mon époque... - Continue, implora Flora, au comble de la curiosité. - Comme vous pouvez vous en douter, la science a progressé depuis votre époque. Cependant, ces immenses progrès ont créé un problème plutôt important : des spécialistes qui étudiaient l'écologie prévoyaient une catastrophe due à la pollution que créait cette avancée technologique. Il est donc venu l'idée de créer des hybrides, capables d'aider les hommes à continuer leurs recherches et leurs avancées dans la science tout en évitant la pollution, donc ce fameux cataclysme. - Et je suppose que cela a fonctionné, assura Luke en caressant Gabrielle qui restait à ses côtés, appréciant visiblement ses caresses. Sinon, nous ne connaîtrions pas les pokémon ... - En effet, cela a marché. Les hommes ont apprivoisé ces créatures, les ont baptisées « Pokémon » et ont fabriqué de nombreux gadgets, dont ceci. »
Les regards se posèrent tout naturellement avec encore plus d'attention sur l'adolescente lorsqu'elle prononça les mots « dont ceci ». Comme ils pouvaient le prévoir, elle s'apprêtait à leur montrer l'un de ces gadgets futuristes. Et en effet, la jeune fille saisit une petite boule rouge et blanche qui était attachée à sa ceinture et leur présenta. Nullement étonnée du scepticisme de ses amis, elle continua dans sa lancée et appuya sur l'unique bouton que le petit objet possédait.
Les londoniens ne conservèrent pas longtemps leur doute. Le simple mouvement qui avait été réalisé une fraction de seconde précédemment – le fait d'actionner l'interrupteur du petit gadget rouge et blanc – engendra l'ouverture de la petite boule, laissant s'échapper une lumière argentée sous les yeux ébahis du quatuor avant de former petit à petit la silhouette de Matt. L'éclat s'évanouit soudainement, laissant complètement apparaître le pokémon ; il resta quelques secondes dans sa posture légèrement voûtée, puis salua sa maîtresse et les quatre amis avec un sourire des plus enthousiastes. Face au silence stupéfait des assistants du professeur et de celui-ci même, Sandra rit d'une manière enfantine tout en caressant la créature qui restait à ses côtés, puis se décida à continuer ses explications.
« Cela s'appelle une poké ball. Comme vous avez pu le constater, les pokémon apprivoisés peuvent être capturés dans ces boules et être transportés ainsi bien plus facilement. Vous avez pu remarquer les problèmes d'espace que causait Nina ... - En effet cela semble pratique, répliqua l'apprenti du gentleman, mais les pokémon ne se sentent-ils pas un peu à l'étroit à l'intérieur ? »
Pour toute réponse, Gabrielle et Matt ripostèrent par de petits cris.
« Je suppose que cela veut dire non, sourit son mentor. - En effet, ils ont dit que c'était bien plus spacieux à l'intérieur. Je me demande comment ... »
Les explications reprirent de plus belle. Sandra semblait finalement de plus en plus à l'aise dans son récit, et la curiosité de ses auditeurs n'en était qu'accrue.
« En mille ans, la technologie a avancé, Luke. Ne vous étonnez de rien, de nombreuses choses qui semblent dignes des rêves les plus fous à votre époque sont maintenant réalisables. La poké ball est un exemple parmi tant d'autres. Mais revenons à mon récit. La paix s'est donc installée dans le monde – à part quelques rares dictatures subsistantes –, la progression de la science a continué. Il y a cependant quelque chose d'inévitable qui s'est produit, et a changé le monde à jamais. Quelque chose que l'on ne redoutait plus depuis longtemps, car on le pensait complètement impossible, mais qui s'est réalisé. - Et qu'est-ce donc ? » demanda Flora, s'agrippant à Luke qui rougit légèrement. Elle craignait le pire, comme ses amis qui étaient peu rassurés.
Un silence de mort s'ensuivit. Seul l'écureuil volant demeurait impassible, allongé sur le bras du fauteuil où Luke était assis à le caresser machinalement, sans lui prêter réellement d'attention. Comme un automate qui imitait ses amis en dévisageant la jeune fille qui leur faisait face. Celle-ci baissa la tête.
« Cet événement qui a fait que nous avons recommencé le calendrier ... »
Matt imita le dernier geste accompli par sa maîtresse, silencieusement. Cette dernière ne voulait pas leur dire. Mais ils devaient savoir. La boucle devait être bouclée. Au bout de plusieurs minutes de tension silencieuse et interminable, la jeune lady se décida. Elle releva lentement la tête, fixant ses amis de ses profonds yeux ébène. L'habituel éclat de malice et de mystère qui avait l'habitude de s'y refléter avait disparu. Maintenant son regard sombre sur les londoniens, elle répondit d'un ton grave et lent, presque tremblant.
« ... c'était la Troisième Guerre Mondiale. »
Le silence retomba sur le salon, qui sembla bien moins chaleureux qu'auparavant. Au bout de quelques minutes, Luke se décida, d'une voix aussi pâle que son teint.
« La troisième ... ? - La précédente a depuis longtemps été nommée « Seconde Guerre Mondiale ». En effet, on dit le mot « second » lorsqu'il n'y a pas de troisième. C'est donc pour cela qu'elle a été nommée ainsi : il ne devait pas y avoir de troisième. - Quelles étaient les causes de cette guerre que personne ne désirait ? » répliqua le professeur Layton, fronçant les sourcils.
Cette fois, la réponse ne dura pas. En effet, le plus dur à avouer était passé.
« C'était il y a plus de sept cent ans, vous savez ... Tout ce que nous avons retenu, c'est qu'un fou furieux s'était attaqué à un puissant dictateur de l'époque, un des seuls qui restaient dans le monde. - Il a réussi son coup d'état ? répliqua machinalement l'adolescent. - Non, car ce même dictateur entra par la suite dans une folie incomparable. Il était persuadé que celui qui avait tenté de l'assassiner était étranger, et a déclaré la guerre petit à petit aux pays voisins, puis de plus en plus éloignés. Au final, la guerre concernait tout le monde. »
L'archéologue fit une rapide déduction et ne tarda pas à la dévoiler à tous ceux qui se trouvaient autour de la table.
« Si cette guerre fut encore plus terrible que les autres, c'est parce que vous aviez les pokémon, n'est-ce pas ? - C'est encore exact, Professeur. Les événements de Dublin ne sont qu'un piètre exemple de ce qu'il s'était déroulé dans le monde entier à cette époque. Les pokémon étaient bien plus nombreux, et bien plus entraînés au combat. - Comment cette guerre s'est-elle terminée ? » tenta Flora, s'agrippant à son ami de plus en plus.
Sandra fit retomber le silence un court instant.
« La catastrophe écologique que l'on avait prévue auparavant, mais écartée avec les pokémon a eu lieu. Les dégâts étaient immenses, les océans ont tout englouti, ou presque. - Je suppose que les cartes ont dû être modifiées dans ce cas, répliqua le professeur d'archéologie. - Votre perspicacité m'étonnera toujours. Mais, à vrai dire ... les terres submergées n'ont pas été les seules choses à avoir disparu suite à la guerre. - Ah bon ? Vous avez perdu autre chose ? s'étonna Luke. - Oui. La mémoire du passé. Il ne reste quasiment plus rien de « l'avant ». Même pas le moindre champ de fouilles. Rien. - Comment sais-tu autant de choses de notre époque, dans ce cas ? » demanda Emmy, légèrement soupçonneuse.
L'adolescente du futur se baissa et saisit un des fruits étranges qui se trouvaient dans la corbeille qui trônait au centre de la table et croqua sans hésitation avant de répondre.
« La machine à voyager dans le temps. Mes parents l'ont construite avec l'envie de faire ressurgir ce passé qui avait disparu. Ce voyage à Dublin était le premier que j'aie exécuté seule, mais mon père a beaucoup appris de « l'avant ». - C'est donc pour cela que vous détenez cette machine ... déduisit l'assistante. - Absolument. »
Le professeur Layton s'apprêtait à demander à voir une carte du « futur », mais l'arrivée de la mère l'interrompit. Après un rapide échange de paroles chaleureuses, le groupe se mit à table dans la salle d'à côté.
Note : * Vicissitude(s) : Événements heureux et surtout malheureux qui affectent la vie humaine. (tiré du Larousse 2008)
Chapitre XXI – Voyages temporels : mode d'emploi
Spoiler:
[i]« Si tu n'as pas étudié, voyage ! » Proverbe africain
Le déjeuner se déroula chaleureusement, mais les deux adolescents du passé demeuraient malgré tout complètement abattus par la nouvelle. Leur futur qui semblait pourtant si prometteur allait complètement se transformer en cauchemar, du moins pour un temps. Cela faisait sept cent soixante-neuf ans que la paix s'était rétablie, mais le monde que les londoniens connaissaient et chérissaient était tout simplement tombé en ruines pour toujours.
Sandra tenta d'échanger des regards réconfortants à ses amis, mais ceux-ci se contentaient de fixer les plats avec mélancolie. Ils ne pouvaient rien changer pour sauver leur monde. Cela aurait eu bien trop de conséquences sur l'époque des ladies du futur. Sauver l'une ou l'autre des époques condamnerait obligatoirement l'autre, aussi était-il préférable de respecter le cours normal du temps pour sortir de ce dilemme ... Quelles qu'en soient les conséquences tragiques.
Les cinq pokémon – Gabrielle, Matt, Nina, Blaze et Clef – se délectaient de baies provenant de leur époque non loin de la salle où étaient attablés les humains. Car les deux univers n'avaient presque plus rien en commun ; les animaux avaient littéralement disparu lors de la guerre, les végétaux et vergers de l'époque des londoniens avaient laissé place aux « arbres à baies », plus résistants et plus productifs concernant les fruits. Cela aussi, Sandra et sa mère leur avait expliqué durant le repas.
Lorsque le déjeuner fut terminé, les trois adultes restèrent à table à discuter, tandis que la jeune adolescente du futur sortit de la salle, faisant signe aux deux enfants de la suivre. Ceux-ci s'exécutèrent sans comprendre, imitant les pas de leur amie.
Celle-ci les conduisit jusqu'à des escaliers qui montèrent vers un couloir, puis vers une salle où se trouvait un lit, un bureau et des étagères contenant toutes sortes de gadgets plus ou moins futuristes. Luke fit part de la première déduction qui lui traversa l'esprit et lui sembla la plus juste.
« C'est ta chambre, Sandra ? »
La jeune fille aux lunettes acquiesça, puis proposa aux deux londoniens de leur en apprendre plus sur son époque. Ceux-ci acceptèrent vivement. En effet, il leur restait malgré tout tellement d'ombre sur cette Terre qui, même si elle demeurait la leur, leur paraissait complètement étrangère avec ces mille ans de plus ...
Flora jeta un œil à la paire de fenêtres qui se trouvait à l'opposé de la porte et s'en approcha calmement, regardant à travers la vitre transparente. Le beau ciel azur resplendissait sur une splendide ville qui semblait à la fois moderne et pittoresque, bien que très différente de Londres. Les rues ni trop vides, ni trop bondées rassemblaient des hommes et des pokémon qui coexistaient parfaitement. Sandra n'avait pas menti ; la vision du monde qui s'offrait était réellement basée sur la paix, l'harmonie et la prospérité. La jeune londonienne se retourna subitement vers ses deux amis qui venaient de l'appeler doucement. L'adolescente du futur avait sorti de l'un des tiroirs de son bureau une petite machine étrange et la montrait aux deux enfants.
L'engin avait une forme rectangulaire, possédait deux sortes d'écrans superposés au-dessous desquels se trouvait un symbole ressemblant à ce que Sandra appelait « poké ball ». Le bouton central était un réel bouton, bien que la boule fût dessinée et ne pût donc pas s'ouvrir. Devinant tout naturellement la question que s'apprêtaient à poser les deux adolescents, l'enfant y répondit avant même qu'ils n'aient eu le temps de la poser.
« C'est un pokédex. En gros, c'est une sorte d'encyclopédie sur les pokémon, cela rassemble tout ce que nous savons sur eux, espèce par espèce. Si vous voulez en savoir plus sur eux, ceci vous apprendra tout ce que vous désirerez. »
Ravis et curieux, les deux amis l'observèrent donner les commandes pour se servir du « pokédex » et pouvoir en apprendre plus sur l'époque qui les hébergeait, surtout sur les six cent une* espèces de créatures qui la peuplaient. Sandra les regarda d'abord s'amuser à lire les descriptions sur les petits écrans du minuscule engin, puis à les écouter lorsque celle-ci leur montra comment activer le son. La jeune lady leur montra deux chaises sur lesquelles elle les invita à s'asseoir, puis sortit discrètement de sa chambre afin de ne pas déranger les deux adolescents du passé, se rendant dans la salle où se trouvaient ses pokémon. Sur le chemin, la voix mécanique à peine voilée par la porte fermée de la chambre répétait les mêmes tirades, que l'enfant du futur avait déjà entendues des milliers de fois.
« Mateloutre, pokémon entraînement. Il se sert de ses coquillages comme de lames. Chaque individu a sa propre technique de combat, souvent proche de l'escrime ... Emolga, pokémon pteromys. Ce pokémon qui vit au sommet des arbres des forêts a la capacité de voler grâce à ses membranes, qui lui permettent également d'accumuler de l'électricité qu'il relâche en cas de danger... »
« Ainsi, vous auriez fabriqué la machine à voyager dans le temps vous-même ? »
La mère de Sandra acquiesça face à cette affirmation du professeur, précisant cependant le rôle qu'avait également pris son mari, ne serait-ce que dans l'idée et la conception de la titanesque mécanique.
« Vous n'êtes pas obligée de nous répondre, mais je serais curieux d'en savoir plus sur le fonctionnement de cette machine ... - Du temps que vous promettez de ne pas vous en servir pour en construire une vous-même, ou pour parler de ce concept à qui que ce soit, il n'y a aucun problème à avoir. - De toute manière, je doute sincèrement que la technologie de notre époque permette de réaliser une machine à voyager dans le temps complètement fonctionnelle ... »
Cette phrase du gentleman lui mit légèrement la puce à l'oreille. Celui-ci sous-entendait quelque chose qui concernait son époque, c'était certain. Ayant remarqué les questions silencieuses qu'avait provoqué cette parole, le professeur d'archéologie se décida à s'expliquer.
« Douze ans avant notre époque, des scientifiques avaient réalisé une machine similaire. - Pourquoi dans ce cas affirmez-vous que votre technologie est insuffisante ? - La machine de cette époque-là était loin d'être parfaite. Elle a certes fonctionné un instant, cela ne l'a pas empêché d'exploser et d'endommager tout un quartier de Londres juste après. Et encore, le voyage temporel effectué n'avait pas fonctionné complètement ... »
Les deux ladies remarquèrent soudainement que le ton de l'homme avait légèrement baissé et devenait de plus en plus tremblant. Emmy se pencha sur le côté afin de voir son visage caché par son haut-de-forme ; cela se voyait qu'il se retenait de verser quelques maigres larmes.
« Si cela éveille en vous de mauvais souvenirs, ne vous efforcez pas de répondre », conseilla la mère qui sembla avoir compris ce qui troublait l'archéologue.
L'homme au haut-de-forme releva la tête en sursautant très légèrement, d'un mouvement à peine perceptible.
« Concernant la machine qui vous a emmenés ici, elle repose sur plusieurs principes physiques. Mais le concept originel nécessite un mouvement, aussi infime soit-il. - Un mouvement ? s'étonna Emmy. Je ne vois pas le lien avec les voyages temporels ... »
La femme du futur leva les yeux au ciel, réfléchissant à la manière d'expliquer plus facilement.
« Le voyage dans le temps est en réalité un voyage dans l'espace qui dure moins longtemps que le véritable voyage permis par des moyens normaux... - Que voulez-vous dire ? » demanda l'assistante.
Ces explications n'étaient pas aussi claires que ce qu'elle avait espéré. La mère de Sandra se plongea à nouveau dans une réflexion, cherchant un exemple plus simple. Finalement, elle détacha une boule rouge et blanche de sa ceinture et la montra aux londoniens.
« Imaginons que cette poké ball représente l'espace-temps. Quelqu'un se trouve à cet endroit (elle pointa alors son doigt sur le bouton central du petit gadget) et souhaite se rendre de l'autre côté de « l'univers » (elle présenta alors le point qui se trouvait à l'opposé de l'emplacement du bouton). Quel est le chemin le plus court qu'il doit emprunter pour pouvoir s'y rendre ? - Si on fait l'hypothèse que les points de départ et d'arrivée sont les pôles de la sphère, commença le professeur Layton, alors il faut suivre l'un des méridiens pour se rendre d'un pôle à un autre ... »
Son assistante était du même avis. La femme du futur acquiesça.
« Physiquement, vous avez raison. Mais si l'on inclut le voyage temporel, il existe un chemin plus rapide. Une sorte de « raccourci » dans l'espace-temps. - Quel est ce chemin ? » demanda Emmy sans comprendre.
La mère montra la ligne droite qui reliait les deux pôles. En effet, cela évitait de faire un détour en parcourant la surface courbe de la poké ball, mais ... cela demandait également de traverser la paroi de la boule. De creuser une sorte de tunnel dans l'espace-temps.
« Voilà où je veux en venir. Voyager dans le temps consiste à créer un « raccourci » dans l'espace-temps, et à l'emprunter. Cependant, il n'y a pas de raccourci possible s'il n'y a pas de chemin, donc pas de mouvement ... - L'erreur de la machine d'il y a douze ans devait être là, réfléchit tout haut l'archéologue. Elle ne permettait aucun déplacement ... - C'est possible », répliqua-t-elle.
Bien que la discussion ait quelque peu changé de sujet, le thème initial ne tarda pas à revenir.
« En tout cas, ce que fait la machine que j'ai conçue est une sorte de « tunnel » dans l'espace-temps, qui permet de relier deux points de l'espace plus ou moins éloignés. - Mais comment peut-on en arriver à remonter le temps ? » s'étonna l'assistante.
La mère de l'adolescente du futur hésita, comme cherchant ses mots. Ce concept était en effet plutôt difficile à expliquer ...
« Le « raccourci » permet de ... « gagner du temps » sur le voyage, en quelque sorte. Prendre moins de temps que ce que permet la physique pour effectuer un trajet est un voyage dans le temps. Courir au lieu de marcher est une sorte de moyen de gagner du temps sur un trajet, mais évidemment les deux exemples ne sont pas comparables ... - Et comment avez-vous réussi à créer ce « tunnel » ? » demanda le professeur.
Nouvelle hésitation.
« Eh bien ... En vérité, ce genre de choses se crée naturellement, sous formes de « boucles » qui sont reliées entre elles... - Comment est-ce possible dans ce cas que nous ne les ayons jamais découvertes ? coupa l'homme, abasourdi par une telle nouvelle. - Elles ne durent pas. A peine formées, elles disparaissent au bout de quelques nanosecondes. Cependant, avec un certain champ électromagnétique, il est possible de maintenir ces « boucles » ouvertes, voire de les agrandir afin de pouvoir passer au-travers. Le seul inconvénient est que les photons ne passent pas, autrement dit ces tunnels sont opaques à la lumière. - C'est pour cela que nous ne pouvons pas les voir, et que nous avons eu l'impression de traverser le mur de mon entrée ... » déduisit le professeur d'archéologie, regagnant le sourire. Un sourire qui montrait qu'il avait compris.
La lady du futur acquiesça une fois de plus.
« Cependant, tous les autres types de particules peuvent passer sans aucun problème. Je suppose que vous aviez pu dialoguer d'une époque à une autre, même sans vous voir ... - En effet, répliqua Emmy. C'était plutôt étrange, mais c'était visiblement réalisable. - En fait, créer un tunnel dans l'espace-temps permet de relier deux époques, résuma l'homme. Et si les ondes peuvent passer, cela vous avait permis de téléphoner à votre fille alors que vous étiez dans deux époques différentes. »
La scientifique à l'origine de la machine réfléchit à nouveau avant de répondre.
« Pour le coup du téléphone, c'est tout à fait exact. Du moment que les points de départ et d'arrivée ne sont pas exactement au même endroit, on peut dire que vous avez raison, en quelque sorte ... Cependant, cette machine a une faille. - Que voulez-vous dire ? s'empressa de répliquer l'assistante, soudainement vivement inquiète. Votre machine n'est pas parfaite et peut également exploser à tout moment, comme pour celle de notre époque ?! »
La mère de Sandra la rassura.
« Non, non, ce n'est pas de cela dont je parle. Il n'y a aucun risque. La faille dont je vous parle est dans son simple concept. Si la machine peut relier sa propre époque à une autre provenant de son passé – comme la vôtre, par exemple –, elle ne peut pas créer de tunnel en lien avec son futur. - Pourquoi donc ? » s'étonna l'archéologue, sursautant presque.
Un nouveau silence de réflexion s'installa pour un léger temps.
« Si je ne me trompe pas, votre époque a connu un certain « Einstein » ... - C'est exact, répliqua la londonienne. C'était un très grand physicien de notre siècle. - L'une de ses théories, la relativité, traitait sur une sorte de voyage dans le futur, n'est-ce pas ? - En effet, prononça le gentleman. Vous feriez allusion au paradoxe des jumeaux Langevin ? - C'est exact. Deux jumeaux sont sur Terre, l'un d'entre eux part dans une fusée et voyage quelque temps à une vitesse proche de celle de la lumière. En revenant sur Terre, il se rend compte que son frère a vieilli bien plus que lui. »
Emmy ne sembla pas avoir trouvé le rapport entre les deux, aussi la scientifique du futur continua-t-elle.
« Le voyage vers le futur n'est pas proscrit, cet exemple en est la preuve. Cependant, le voyage vers le passé et le voyage vers le futur ne reposent pas sur le même principe, tout simplement. Le voyage vers le futur nécessite aussi un mouvement, mais un mouvement d'un type tout autre. Dont la machine que j'ai conçue est incapable, tout simplement. »
Soudainement, Matt arriva en trombe dans la pièce, le museau en l'air comme à l'affut. Sandra suivait, ne comprenant visiblement pas son comportement. Le pokémon émit quelques cris, que personne ne comprit. Finalement, la créature se redressa et pointa une direction que tout le monde suivit du regard. Et là les humains comprirent, du moins les ladies du futur. Une sorte de petite machine volante dotée d'un objectif de caméra les espionnait, probablement depuis un moment.
Sans réfléchir, Emmy se précipita vers l'engin et enfonça son poing dans le mur avant même que quiconque ait eu le temps de réagir. Un petit bruit indescriptible se fit entendre. Elle retira sa main ; quelques débris de métal tombèrent, le reste des ruines de la mécanique restant logé dans un petit trou dans la cloison de plâtre. Pendant plusieurs minutes, le silence régna, personne dans la salle ne sachant que dire. Au bout d'un long moment, la mère s'approcha lentement de la petite caméra d'espionnage, ou plutôt ce qu'il en restait. Plus rien n'était récupérable.
« C'est dommage, s'il en restait quelque chose j'aurais pu tenter de trouver celui qui nous épiait ... » répliqua-t-elle, déçue.
C'était en effet le seul moyen de localiser celui qui les surveillait et de connaître ses raisons ... Cet espoir venait de tomber en ruines en même temps que le petit caméscope.
[i]Note : * En effet, il n'y a pas de pokémon légendaires dans cette fiction. Il n'y a donc pas 649, mais bien 601 pokémon dans ce pokédex. [b]NDLA : Tout ce qui est dit sur les voyages temporels dans ce chapitre ne sont que pure vulgarisation, synthèse et adaptation des théories que nous avons aujourd'hui en ce qui concerne le sujet. Cependant, ne pas prendre ce qui est dit dans ce chapitre au sérieux est peut-être conseillé. Après tout, même si le voyage temporel est envisageable d'après notre physique, il reste complètement théorique ! PS : les « théories » en rouge sont inventées par moi-même, il ne faut surtout pas les prendre au sérieux ! Si je les ai ajoutées, c'est pour combler les trous causés par les théories encore incomplètes des physiciens !
ça, c'est de la science ! 8D *je vous avais prévenus que j'étais une intello x)* édit : Au fait, comment ai-je appris tout ça ? Je vous renvoie sur le dernier gag de la planche de bonus n°2, juste ici.
Breeeeeeeeeef, sinon ... Peut-être remarquerez-vous quelque chose à propos des titres de cette deuxième partie, si vous faites attention ... peut-être.
Dernière édition par Andrea Heart le Sam 11 Aoû - 3:24, édité 2 fois
Clive Dove
Messages : 697 Date d'inscription : 03/01/2012 Localisation : Londres.
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Sujet: Re: Fan Fiction ? Jeu 31 Mai - 17:51
Bien, bien... Je rêverai d'avoir un inconscient aussi fertile XD !
Ces 2 chapitres sont en effet riches en explications scientifiques ^^ !! Mais tout a l'air vraiment cohérent 8) ( Quelle force Emmy ! :| Il aurait été plus judicieux de juste attraper l'engin...)