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Professeur Layton et la menace de Chronos
Venez incarner un personnage de la saga ou inventez-en un, et participez à l'intrigue : Une nouvelle menace pèse sur le professeur Layton ! Serez-vous de taille face aux nouveaux mystères et leurs énigmes ?
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Sam 23 Nov - 19:32
Haha, merci. ^^
Sinon, à noter qu'en parlant de délires, j'ai ajouté une section en plus, qui a déjà du contenu : je vous présente avec plaisir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ! /o
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Mar 26 Nov - 20:35
Je sais. Je suis un monstre. J'avais annoncé la suite pour ce week-end. Me pardonnerez-vous un jour ? D8
Mais bref. En espérant que ce petit message puisse vous satisfaire, je peux désormais vous annoncer que le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] est terminé et posté. Bonne lecture ~
Et notez au passage que je vais d'ici quelques minutes ajouter les scènes coupées (ou plutôt les "délires skype") en rapport avec ce chapitre. Croyez-moi, certains méritent le coup d’œil. ;3
Clive Dove
Messages : 697 Date d'inscription : 03/01/2012 Localisation : Londres.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Dim 12 Jan - 1:34
These fuckin scenes coupées xDDD
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Dim 12 Jan - 10:19
Wais. Dommage que ça fasse un moment que je n'ai plus rien en réserve à mettre dedans. x)
Par ailleurs, je suis contente. Les autres catégories se remplissent petit à petit... La FAQ, surtout. :P
Clive Dove
Messages : 697 Date d'inscription : 03/01/2012 Localisation : Londres.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Lun 13 Jan - 1:05
Yep j'ai vu ça xD !
Essaie de me le rappeler quand je reviens mais il faut que je lise ton chapitre là... J'ai pas trop le temps en ce moment avec mes partiels mais... Après lundi prochain c'est bon 8'D je savourerai encore deux semaines de vacs !
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Lun 13 Jan - 12:41
Pris en note. :P Par ailleurs, accroche-toi bien, hein. Le chapitre VI bat tous les records de longueur avec 34 pages word. Même Pokébip a saturé et j'ai dû le couper en deux pour pouvoir le poster intégralement. Bref. Tu prendras ton temps pour le lire, quand tu pourras. 8D
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Dim 26 Jan - 15:23
Messages : 697 Date d'inscription : 03/01/2012 Localisation : Londres.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Dim 2 Fév - 16:13
Spoiler:
La vache il était long ce chapitre! xD On a vraiment bien avancé dans celui-là :D ( et tu as eu raison de mettre Shinichi en avant pour les déductions, je voyais vraiment pas qui d'autre se lancerait de la sorte avec autant d'assurance 8D... Enfin peut-être à part le Docteur à la limite xD) et ce dernier moment quand ils sont tous en train de sombrer et que Twilight utilise sa magie : "Ah bah... AH BAH OUI VOUS AVEZ DES PONEYS AVEC DE LA PTAIN DE MAGIE FAITES QUELQUE CHOSE BON DIEU "
xD t'es super précise dis donc sur les pourcentages !
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Lun 3 Fév - 17:11
Spoiler:
C'pas pour rien que j'ai battu mon record avec 34 pages Word, mon coco. u,u (Situldi. x) ) Quant à la magie, le problème est qu'il faut pas trop la prendre non plus comme un deus ex machina. Pis tu sais, c'est pas facile de téléporter/faire léviter/autres plus de vingt personnes à la fois, hein. Faut relativiser, la magie n'est pas sans limites. o/ ('Pis les poneys, cherche pas, y sont stupides)
Je sais. J'aime bien être précise. o/
Clive Dove
Messages : 697 Date d'inscription : 03/01/2012 Localisation : Londres.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Mar 11 Fév - 22:12
Spoiler:
*retient surtout qu'ils sont stupides* Ahh bah je comprends alors 8D
Impressionnant n’empêche xD
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Jeu 1 Mai - 22:43
Hop ! J'avais dit sur la CB que j'avais commencé à réécrire, donc bon, voilà que je commence à poster un peu, tiens. Voilà donc l'Initialisation, ainsi que les deux premières parties du premier chapitre. Bonne lecture ! ^^
Initialisation :
初期化 ~ Le Bruit de la ville
« Tout est bruit pour qui a peur. » — Sophocle —
Bruit.
Un homme marche. Il a l’uniforme d’un avocat, bien qu’il ne soit pas en plein travail. Une femme est à ses côtés. Elle mâche un sandwich en faisant attention pour que ses mèches noires ne viennent pas entrer en contact avec son déjeuner. Il est midi.
Bruit.
La rue est calme. Les gens marchent, insouciants. Ils ne s’attendent à rien de particulier. Il fait beau. Mais le ciel n’est pas dégagé. C’est habituel. Donc cette journée n’aura rien de spécial. Il n’y a aucune raison.
Bruit.
L’homme lève le regard attentif, sorti de ses pensées. La femme cesse de mâcher, mais sa bouche est pleine. La foule accélère le pas. Les gens courent et font demi-tour. Ils vont tous dans la même direction. Ils fuient.
Bruit.
Quelque chose sort du coin de rue. Cela se rue sur les gens qui ne sont pas assez rapides. Ces gens deviennent noirs, puis partent en fumée. Ils ont été carbonisés. Cela les tue.
Bruit.
Ils courent. Mais c’est trop nombreux. Cela se divise et va dans toutes les directions. C’est un prédateur. Anthropophage.
Bruit.
Ils s’arrêtent. Cela les a cernés. De toutes parts. Ils se serrent l’un contre l’autre, comme des amis terrifiés. La femme laisse tomber son hamburger. Elle ne le regarde même pas. Elle a encore sa bouchée, mais elle n’ose pas l’avaler. Ils sentent la mort arriver. Mais elle ne veut pas venir. Elle aime se faire attendre quand on a peur de souffrir et qu’on veut qu’elle vienne vite.
Bruit.
L’homme voit une lumière s’allumer depuis l’intérieur d’une de ses poches et en sort un petit pendentif. Il luit de toutes parts. Cela les protège. Mais cela les fait disparaître.
Silence.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « Les grands esprits se rencontrent comme les ânes à l'abreuvoir. » — Voltaire — [Chapitre I en cours de rédaction | Parties I & II postées]
Chapitre I :
第1章 ~ Alea jacta est
« Dieu ne joue pas aux dés. » — Albert Einstein —
Londres — Angleterre 4 Mars 1964 09:42 PM
Il y avait certaines situations qui avaient le don de lui faire tout oublier. Le thé en était un exemple parmi bien d’autres : véritable plaisir pour les papilles, il lui permettait de s’offrir une pause pour réfléchir à quoi bon lui semblait ; cela lui remettait les idées en place, et il ne se sentait que plus prêt à affronter ce qui lui serait imposé par la suite. La musique en était un autre. Il n’y avait rien de tel qu’un magnifique opéra en fin de soirée pour se détendre et oublier tous les petits tracas quotidiens, se laissant bercer par la voix sublime de son ancienne élève… Car oui, ce soir-là, il s’agissait de Janice Quatlane, désormais ô combien célèbre cantatrice, qui était sur scène. Il avait de quoi être fier d’elle, sa voix était aussi ravissante que son costume, et ses manières les plus délicates possibles s’accordaient avec les prouesses incroyables que ses cordes vocales accomplissaient en ce moment-même.
Toutefois, il sortit encore une fois de la poche de sa veste, discrètement, une petite enveloppe blanche et autrefois scellée par un peu de cire, qui avait déjà été consultée à plusieurs reprises. Il la dévisagea longuement, pensif. Il lui avait promis qu’il assisterait à sa représentation, et il s’agissait en effet d’un magnifique spectacle qu’il n’aurait manqué pour rien au monde ; mais dès le lendemain, il partirait. Il avait déjà prévenu le doyen qu’une nouvelle affaire allait devoir l’occuper pendant quelques jours en Irlande, et tous les préparatifs pour son départ étaient prêts. Il ne lui manquait plus qu’à prendre le ferry le lendemain.
Il s’agissait d’une affaire de disparitions de certains habitants d’un certain village au cœur des plaines irlandaises — où se trouvaient actuellement son apprenti et ses parents depuis un peu plus de trois mois, par ailleurs —, et ce de manière plus ou moins aléatoire. Il était dit que toutes les disparitions avaient lieu lorsque la victime se rendait dans la forêt non loin, mais nombres de gens qui s’y promenaient en revenaient sans une égratignure ; il pouvait s’agir jusque-là d’une simple affaire d’enlèvements, si un autre fait plus déroutant encore n’avait pas commencé dans le même temps. En effet, si des gens sans aucun lien entre eux disparaissaient sans laisser de traces, d’étranges créatures similaires à des poneys apparaissaient de même, à l’intérieur même de la forêt ; la majorité des habitants du village étant encore très ancrés dans les traditionnels contes et légendes des lieux, tous avaient lié les deux affaires en accusant tout naturellement ces équidés d’être à l’origine des kidnappings. Il était vrai que nombres de contes à propos de chevaux maléfiques existaient dans les plaines irlandaises, enlevant et noyant le plus souvent les imprudents qui avaient le malheur de les croiser… S’en était ainsi suivi une sorte de chasse aux “monstres” — car les quelques photographies qu’avait envoyées son jeune ami ne semblaient pas montrer de signes d’une quelconque agressivité de la part des suspects, bien au contraire — ; mais plus les paysans se hasardaient dans le bois, plus ils avaient de chances de ne pas revenir. En tous les cas, que ces étranges créatures sorties de nulle part fussent coupables ou non du phénomène, il se devait de mettre cette histoire au clair et de résoudre l’énigme que son apprenti lui avait soumise. Il semblait réellement s’agir de quelque chose de bien déroutant, et il comptait bien démêler le vrai du faux. Et pour cela, il lui fallait partir.
Il redirigea de nouveau son regard vers la vedette du spectacle. C’était la première fois qu’il allait enquêter en-dehors d’Angleterre, ou plutôt que le mystère qu’il allait tenter d’élucider n’avait rien à voir avec son pays natal. Son apprenti s’y trouvait depuis déjà près de trois mois, avec ses parents, donc il ne serait probablement pas plus dépaysé que d’ordinaire ; mais il eut un étrange pressentiment. Comme si cette histoire serait à la fois totalement différente des précédentes, à la fois redoutablement familière, par certains aspects. Mais il devait se tromper. Tout était désormais terminé. Il n’y avait pas moyen que le passé ne ressurgît une fois de plus. Il n’y avait pas de raison. Janice était vraiment radieuse dans son costume, et comme toujours sa voix était merveilleusement cristalline et claire, plongeant tout l’auditoire dans une sorte de rêverie drapée de ses vocalises toujours plus mélodieuses et époustouflantes. Il était vraiment soulagé de voir que depuis l’affaire qui l’avait concernée un an auparavant, tout était terminé ; la cantatrice Janice Quatlane était plus resplendissante que jamais. Parce que tout était terminé. Il n’y avait plus à s’inquiéter de quoi que ce fût.
Mais la scène fut brusquement remplie d’une intense lumière, comme provenant d’une explosion sans bruit. Dans l’incapacité de voir ce qui se passait, on ne put entendre que des bruits de pas forts et pressés. Il y eut un grand cri, et il tressaillit. La luminosité baissa progressivement mais rapidement, et alors tous purent voir la cantatrice se débattre des bras de quelques hommes armés. Il se leva alors, tonnant qu’on la relâchât immédiatement, mais il y avait trop de bruit, et il ne put être entendu que par les spectateurs alentours. Un des hommes qui étaient apparus de nulle part sortit alors de sa poche un mouchoir blanc qu’il plaqua contre le visage de la jeune femme, qui s’évanouit alors aussitôt. Puis tous s’éloignèrent vers le fond de la scène, et il y eut encore la même lumière intense.
Puis plus rien. L’explosion silencieuse s’apaisa doucement, et la scène était désormais vide. Une clameur horrifiée résonna unanimement dans la salle de concert, suivie d’un grand vacarme guidé par une panique générale.
Il se précipita aussitôt vers la scène, ordonnant au passage d’appeler la police à tous ceux qui semblaient assez peu choqués par le phénomène pour garder un esprit suffisamment lucide, et sonda rapidement les lieux du regard sans même prendre le temps de récupérer son souffle ; mais il ne vit rien, aucune trace de trappe, aucune marque d’un quelconque artifice. Il n’y avait même plus de trace des explosions qui semblaient avoir eu lieu. Comme si la lumière était venue d’elle-même, sans aucune bombe éclairante. Cela n’avait aucun sens. Personne n’avait rêvé, pourtant. Ou était-ce justement une illusion ? Non, il ne voyait aucune explication possible à ce qui venait de se produire. Cela s’était passé beaucoup trop rapidement pour que quiconque eût le temps de fuir discrètement de la scène. Ce n’était pas humainement possible. Et s’il y avait une quelconque astuce, il en aurait forcément trouvé quelque trace sur scène… mais contrairement à d’habitude, aucun indice ne se présenta à ses yeux, malgré les intenses recherches qu’il mena.
La police arriva quelques minutes plus tard, et il les laissa également mener leur propre enquête ; mais même leurs tests ne révélèrent rien qui pût retenir leur attention.
Le lendemain, accoudé à la rambarde du pont, tenant le rebord de son haut-de-forme pour éviter qu’il ne s’envolât à cause du fort vent marin, il dut se rendre à l’évidence.
« Pour la dernière fois Hakuba, je — ne — suis — pas — le Kid ! »
Un jeune lycéen venait depuis quelques minutes d’accélérer furieusement la cadence de ses pas. Ses cheveux bruns en bataille s’agitaient en rythme à chacune de ses enjambées de plus en plus grandes et marquées tandis que son regard bleu marin d’une profondeur intense était fixé bien droit devant lui, comme pour s’assurer à chaque instant qu’il ne détournerait pas ses yeux de l’horizon, encore moins pour le retourner derrière lui, là où se situait donc probablement la personne à qui il venait de s’adresser. Une adolescente qui devait avoir son âge trottina pour le suivre afin d’essayer de le retenir, tout en gardant un œil derrière eux. Sa chevelure châtaine virevoltait à chacun de ses mouvements de tête d’un côté et de l’autre, tandis qu’elle essayait tant bien que mal de calmer les hostilités et rassembler les deux amis. En effet, un troisième, métisse celui-ci, restait en arrière du groupe, semblant s’amuser sournoisement et hautainement de la réaction enfantine du jeune homme, qui n’était à son goût qu’une confirmation qu’il voyait juste. Tout en marchant calmement, mais suffisamment rapidement pour ne pas perdre le reste du groupe de vue, il passa gracieusement une main délicate dans ses courts cheveux bruns tirant vers le blond, formant de légères boucles.
« Bien, bien, puisque tu insistes. Nous verrons bien quand je l’aurai arrêté, de toute façon. - Peuh. Il ne se laissera jamais capturer, encore moins s’il s’agit de toi. - Tu me sembles bien confiant vis-à-vis des capacités du Kid… Peut-être qu’au moins, tu le connais de près, n’est-ce pas ? »
Kaito avait déjà le poing levé en lui ordonnant de se taire dans un grognement agacé, tandis qu’Aoko, horrifiée, allait s’apprêter à l’arrêter dans son geste. Mais un grand cri les interrompit. Tout s’enchaîna alors très vite. Trop vite.
La foule commença, sans aucune raison apparente, à fuir en hurlant quelque chose qui semblait sortir d’une ruelle non loin. D’abord stupéfaits, les trois adolescents ne tardèrent cependant pas à comprendre la raison d’une telle agitation.
C’était gros, gras et informe. Cela n’avait l’apparence ni d’une machine, ni d’un être vivant. Cela émettait un bruit mécanique, indescriptible, qui ne ressemblait à aucun autre bruit habituel. Mais cela semblait porter comme de douloureuses plaintes au plus profond d’elles…
Comme les plaintes de tous ceux qui eurent le malheur d’être attrapés par ces choses. Car ils le virent parfaitement avec horreur. Ils ne le virent que trop bien. Au moindre contact physique avec ce qui venait d’apparaître dans leur champ de vision, toute personne tombait aussitôt en poussière de charbon, ou du moins quelque autre matière noirâtre qui y ressemblait.
Ils n’avaient pas attendu longtemps avant de faire demi-tour, courant à en perdre haleine le long de l’avenue qui s’était vidée en un rien de temps. Mais ils n’eurent pas fait plus de cent pas qu’une intense lumière vint les englober et les aveugler pour un temps.
Lorsqu’ils ouvrirent les yeux, ce fut pour les écarquiller aussitôt. Ils tournèrent et retournèrent la tête en tous sens, mais l’ennemi mystérieux avait disparu. Certes. Mais l’avenue elle aussi avait disparu. Ils étaient dans une grande salle paraissant circulaire, blindée, particulièrement sombre. Seuls les bruits irréguliers de leurs respirations respectives assuraient à chacun que ses deux amis étaient là, à ses côtés. Une pâle lumière se trouvait au centre de la pièce, en hauteur, mais il n’y avait pas moyen de savoir de quoi il s’agissait exactement. Et ils n’eurent pas le temps de le vérifier.
En effet, ils entendirent aussitôt un bruit de pas pressé qui s’approchait d’eux. Terrifiée, Aoko se serra contre la première silhouette venue, qu’elle supposait être Kaito. Une autre paire de jambes suivit aussitôt la première, cette fois-ci accompagnée de paroles dont le ton devait appartenir à une jeune femme :
« Hey, Nick, what’s going on here ?! »
Au vu de l’accent couplé à la langue anglaise qui avait été utilisée, Hakuba détermina aussitôt que cette personne ainsi probablement que le “Nick” en question étaient deux Américains ; et que, de toute évidence, ils n’avaient pas plus idée qu’eux de ce qui se passait. Le métisse fronça les sourcils et s’avança devant ses deux amis, leur murmurant en japonais un “Laissez-moi faire.” confiant, et qui se voulait rassurant. Face à un tel ton, l’autre jeune homme se contenta toutefois de faire une moue renfrognée.
« Nous ne vous voulons pas plus de mal que vous, lança-t-il en anglais à l’adresse des étrangers. Mais comprenez notre méfiance… alors je vous demanderai de décliner votre identité, si vous voulez que nous puissions vous accorder un minimum de confiance. »
Il y eut un court silence, où la jeune femme sembla surprise d’entendre la voix d’un jeune adolescent, avec un vocabulaire anglais aussi riche et un accent britannique aussi soigné. Ce dernier entendit aussitôt en retour un homme qui devait avoir entre vingt et trente ans — probablement le dénommé “Nick” — lui parler de même :
« Qui êtes-vous ? demanda-t-il simplement. - Nous ne sommes que trois lycéens de mon côté. Quant au vôtre, que chacune des personnes qui vous accompagne, si vous êtes plus de deux, veuille bien décliner son identité. »
Kaito leva les yeux au ciel. Toujours des tournures de phrase aussi pédantes, pour demander au final bien peu de choses… Cela ne semblait pas s’améliorer avec le changement de langue, bien au contraire, puisqu’il voyait là un Hakuba en train de parler sa langue maternelle, avec donc toute l’aisance et l’éloquence dont il pouvait disposer. Et c’était déjà peu supportable pour lui en japonais, cela devenait presque grotesque en anglais, à son goût du moins.
« On n’est que deux, avoua la jeune femme. Moi c’est Maya, et lui, c’est Nick. - Phœnix Wright, corrigea aussitôt le concerné. Enfin… je suppose que vous aussi, vous venez d’arriver ici sans savoir comment ni pourquoi ? - C’est aussi votre cas ? s’interposa soudainement Kaito, étonné. - C’est le Magatama qui a fait quelque chose de bizarre ! reprit la dénommée Maya. Il a brillé sans raison, et quand il s’est arrêté, on était là ! Vous avez un Magatama aussi, vous autres ? »
Il y eut un court silence durant lequel les trois lycéens parurent hésiter, mais au bout duquel ils furent bien obligés d’avouer qu’ils ignoraient totalement de quoi elle parlait, et que la réponse à cette question devait donc probablement être négative.
« Quoiqu’il en soit, reprit Hakuba, il est probable que quelque chose ici soit la cause de notre arrivée dans cette salle. - Tu parles de ce truc lumineux là-haut ? » proposa Aoko, qui s’était apparemment détendue légèrement plus depuis quelques instants.
Tous considérèrent avec intérêt l’objet qui semblait situé en hauteur, au centre de la salle, totalement invisible de par sa position trop élevée pour être visible, et de par l’obscurité quasi-totale de la salle.
« Ce n’est pas impossible, déclara l’Américain en saisissant son menton de sa main gauche tout en fronçant les sourcils. Mais si on pouvait déjà savoir ce que c’est, on serait fixés. »
Kaito, lui, n’hésita pas. Il tâta ce qui semblait être un piédestal central par endroits, puis recula un peu et, ayant pris de l’élan, se jeta dessus pour l’escalader habilement. En quelques secondes, il était parvenu à se servir de quelques rares appuis détectés malgré l’obscurité afin de grimper les quelque deux mètres cinquante que représentait cet obstacle, s’accoudant déjà sur le rebord afin de se retrouver face à la faible lumière artificielle. Bien que surpris au départ, les autres ne pensèrent pas réellement à le contester ; saisie par la curiosité, Maya lui demanda de leur détailler ce qu’il voyait, question à laquelle toutefois le jeune Japonais sembla ne pas prêter attention au départ.
Assurément, ce qu’il avait face à lui n’était pas banal. Cela ressemblait à une grande épée, très ancienne et pourtant en très bon état de conservation… il n’était pas spécialiste en archéologie et ne pouvait donc rattacher cette relique à une quelconque civilisation, mais il lui semblait évident qu’il ne s’agissait pas d’une œuvre récente ; cela devait avoir plusieurs milliers d’années, au moins.
« On dirait qu’on a atterri dans un entrepôt de musée, suggéra-t-il finalement. Je vois pas où on pourrait voir une arme antique ailleurs que dans un musée. Mais après… »
Il jeta de rapides regards autour de lui, profitant de sa hauteur pour avoir une vue d’ensemble sur la salle.
« Qu’est-ce qu’il y a, Kaito ? s’impatienta Aoko. Tu voulais continuer ? - Ouais, c’est ça le problème. Si on était vraiment dans un musée, il y aurait probablement d’autres reliques autour de nous, ailleurs. Et je ne vois pas pourquoi on l’a installée aussi haut. C’est juste une épée, après tout… - Elle a forcément quelque chose, trancha aussitôt le métisse d’un ton grave. On dirait que nous sommes dans une sorte de chambre froide. Si elle est dans de telles conditions et qu’il y a un coffre pour elle seule, c’est qu’elle a quelque chose de particulier. »
L’adolescent esquissa une petite moue renfrognée tandis qu’il la détaillait du regard de long en large.
« Ben à part le fait qu’elle a l’air en or et que c’est ça qui brille en bleu… Je dirais que ce qu’elle a d’étrange est justement ça ; l’or est beaucoup trop malléable pour que ça puisse être utilisé pour forger une arme, et je vois bien que ce n’est pas de l’or, mais… c’est bizarre. Je n’arrive pas à savoir en quoi elle est faite. Quant à savoir pourquoi elle brille toute seule… Mais ce n’est pas ça qui va nous expliquer comment ça aurait pu nous faire venir. »
En bas, Phœnix Wright ne semblait visiblement pas convaincu.
« Vous pensez quand même pas que c’est une épée qui nous a amenés ici… - Pourquoi pas, Nick ? trancha aussitôt son amie. Le Magatama a réagi, alors pourquoi— »
Elle n’eut pas le temps d’achever sa phrase. Une autre lumière, blanche cette fois-ci, s’alluma et s’intensifia soudainement, éblouissant et enveloppant les personnes présentes sur les lieux, les immobilisant par la surprise, tandis qu’une brusque alarme se déclencha dans le même temps. Tous se tournèrent vers le lycéen, toujours en haut, comme s’il en était la cause. Celui-ci se défendit aussitôt en rétorquant qu’il l’avait juste effleurée pour essayer de savoir en quoi elle était faite, mais qu’apparemment il n’avait pas prêté attention à des détecteurs, qu’il n’avait d’ailleurs toujours pas repérés. Comment l’alarme avait-elle pu se déclencher ? Les caméras étaient normalement visibles, il les aurait remarquées aussitôt s'il y en avait dans la salle ; si des détecteurs se trouvaient autour de l’épée, ils auraient dû réagir dès qu’il avait touché au rebord du support de la relique, non lorsqu’il l’avait touchée elle-même… Apparemment, il s’agissait d’une technologie à laquelle il n’avait encore jamais été confronté, lui qui était pourtant particulièrement connaisseur dans le domaine pour avoir affronté et déjoué de nombreux pièges dans ce genre… Cela l’inquiéta mais, en même temps, lui suggéra une certaine fascination. On avait réussi à le piéger, pour la toute première fois.
Presque aussitôt parvinrent des hommes et femmes en uniforme, armés, qui les encerclèrent en quelques secondes. Maintenus en joue de tous côtés comme s’ils étaient de dangereux criminels, les concernés ne surent que faire ni que dire pendant un instant, se contentant de lever timidement les mains comme il leur était probablement demandé implicitement ; Kaito se vit obligé de redescendre, vivement encouragé par les quelques armes à feu qui le visaient depuis le sol. Hakuba ne perda toutefois pas son sang-froid, prenant au contraire rapidement une attitude aussi assurée qu’à son habitude. Il n’osa pas s’avancer, mais s’adressa à celui qui lui semblait être le chef du groupe en tentant de les raisonner et de montrer qu’ils étaient inoffensifs ; mais il n’eut pas fini de parler qu’un agent s’était approché de lui et l’avait aussitôt menotté, le laissant dans sa surprise. D’autres militaires non armés se précipitèrent alors sur tous les autres intrus pour les maîtriser, commençant de leur passer d’étranges menottes particulièrement lourdes, semblant dotées d’un arsenal électronique. Malgré leurs protestations, ils furent contraints de se laisser conduire à travers les longs couloirs d’un bâtiment étrange, certainement souterrain au vu de l’absence totale de fenêtres.
Aoko, malgré son tempérament qui l’aurait habituellement poussée à se défendre plus ou moins activement, était totalement tétanisée cette fois par les armes qui l’entouraient. D’abord ces créatures tueuses et mystérieuses, puis l’arrivée dans cet endroit inquiétant, et voilà qu’elle se retrouvait menottée et escortée par des agents armés comme si elle représentait une grande menace. Tout cela commençait à faire un peu trop à son goût, en moins d’une vingtaine de minutes. Ne tenant plus, elle se serra du mieux qu’elle put contre son ami — qui lui pesta, mais peu lui importait sur le moment, elle n’avait pas le cœur de le lui reprocher —, comme si cela pouvait calmer son angoisse désormais croissante.
Elle poussa un long soupir tendu, regardant aux alentours. Où avaient-ils bien pu arriver ?
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Dim 4 Mai - 20:38
Troisième partie disponible ~ :D
Spoiler:
Paris — France 12 Mai 2013 11:17 AM
Le ciel gronda encore. Les nuages se rassemblaient et s’obscurcissaient à vue d’œil, formant comme un dôme sombre et duveteux sur la ville. Quelques instants plus tard, une pluie fine se déversa dans un rideau soyeux et léger, qui ricochait sur les pavés dans des tonalités aiguës et harmonieuses. Les passants avaient vu cette petite averse venir, aussi étaient-ils pour la plupart rentrés chez eux dès les premiers avertissements du ciel tonnant ; les autres, qui n’avaient pas été assez rapides pour se trouver un abri, se contentaient désormais d’attendre sous les stores des boutiques, sous les arrêts de bus couverts, ou dans n’importe quel endroit qui pouvait les protéger de cette ondée imprévue, et qui s’intensifiait de minutes en minutes. Abrités par l’échoppe d’un fleuriste, deux adolescents patientaient ainsi, regardant cette menaçante voûte noire et tonnante. Le premier, un jeune étudiant aux cheveux roux légèrement en bataille, essuyait nonchalamment ses lunettes pour en ôter les quelques gouttes tombées dessus. Son amie, juste à ses côtés, jetait désormais un regard soucieux vers le filet d’eau qui se déversait avec frénésie sur le sol, désormais si mouillé que le ciel pouvait se refléter dans chaque petit pavé de la petite ruelle ; tandis qu’elle étreignait son étui à violon contre sa poitrine, ses yeux d’un bleu azur intense semblaient suivre du regard chaque goutte translucide qui se jetait contre le sol. Un petit couinement retentit entre eux deux, à leurs pieds ; un petit chien au poil blanc et court venait de se coucher sur le sol sec, posant sa tête lassée sur ses deux pattes avant et poussant un long soupir. À tous les coups, dès qu’ils rentreraient, il aurait encore droit à un bon bain.
L’adolescente fit virevolter ses cheveux blonds d’un petit mouvement de tête pour écarter certaines mèches qui étaient tombées devant son visage, avant que sa main droite ne vînt parfaire le travail. S’étant libéré cette main, elle s’en servit aussitôt pour rehausser légèrement sa manche gauche, ce qui lui permit de regarder sa montre. Elle se pinça alors imperceptiblement la lèvre d’inquiétude, tournant un regard perdu vers son ami.
« Ça n’a pas l’air de se calmer, Raphaël… souffla-t-elle d’une petite voix douce, mais anxieuse. Et avec la répétition qui commence dans moins de dix minutes, nous allons être en retard… »
Le concerné remit ses lunettes sur son nez et regarda le ciel couvert d’un œil agacé. Il fronça légèrement les sourcils, puis soupira. Sans se retourner vers elle, gardant son regard imperturbablement vers les nuages, il lança soudainement :
« Le conservatoire est encore loin ? - Pas du tout, nous y sommes presque. Encore à peine deux minutes de marche et nous y étions… C’est bête, hein ? - En courant, ça doit bien faire moins d’une minute. »
Elle sursauta légèrement, lâchant une petite interjection de surprise en se tournant vers lui ; mais l’étudiant avait esquissé un sourire de défi qu’elle ne reconnaissait que trop bien. En retour, elle acquiesça d’un petit mouvement de tête, reprenant confiance. Avec un peu de chance, ils ne seraient pas trop mouillés ; et puis il s’agissait d’une simple répétition après tout, pas d’un véritable concert. La tenue importait peu pour cette fois. Et ce n’était pas comme si cela serait de leur faute. Le jeune homme lui saisit doucement mais fermement le poignet, toujours avec ce même sourire aux lèvres.
« Marie, Fondue, vous êtes prêts ? »
Tous trois s’élancèrent soudainement sous l’averse en réponse à des paroles dont le ton annonçait pourtant une plaisanterie, prenant en fin de compte cet imprévu comme un simple jeu. Ils riaient innocemment tandis que leurs pas résonnaient contre le sol, contrastant avec l’orchestre des fines gouttelettes qui tombaient autour d’eux.
Pourtant, la plaisanterie ne dura pas.
Une grande lumière éclata. Le rouquin eut cru qu’il s’agissait simplement d’un éclair particulièrement proche et fort si le tonnerre avait suivi quelques secondes plus tard, mais il n’en fut rien. Ayant lâché le poignet de son amie pour pouvoir courir plus rapidement, seul le cri qu’il entendit l’avertit que quelque chose était réellement en train de se passer. C’était elle, il en était certain. Et en effet, lorsqu’il se retourna, il vit que trois individus la retenaient et semblaient vouloir l’emmener quelque part, malgré ses tentatives pour leur résister. Tandis que Fondue aboyait comme jamais, son maître se précipita vers eux pour la libérer ; mais un des deux hommes affairés à maintenir la jeune Parisienne changea alors de cible, s’attaquant à lui et l’immobilisant sans aucune difficulté grâce au bout d’un canon qu’il planta soudainement dans son cou. Bien que ne semblant pas prêt à tirer, cela eut l’effet d’un anesthésiant sur le jeune garçon, qui n’avait apparemment pas remarqué que l’agent n’avait même pas ôté la sécurité de son arme. Bien que continuant de rager, il n’osait désormais plus opposer de véritable résistance, du moins sur le moment.
Le dernier membre du groupe mystérieux, une femme, qui s’était maintenue relativement calme et en retrait jusqu’alors, venait de s’approcher de Marie et avait plaqué contre son visage un mouchoir blanc, ce qui eut pour effet de l’endormir au bout de quelques secondes ; n’ayant plus aucune résistance, l’homme qui la retenait la porta alors de ses deux bras, tandis que l’agente s’était saisie de l’instrument auquel la jeune violoniste tenait tant.
Il était désormais réellement hors de question de laisser faire cela sans rien dire. Raphaël avait toujours ce canon de revolver dans le cou, mais s’il se montrait suffisamment rapide et habile, il pourrait au moins essayer de s’en défaire. Profitant de la pluie désormais ruisselante sur des pavés qui étaient déjà réputés glissants, l’adolescent feignit de déraper sur l’un d’eux et glissa en avant, s’étant cambré en arrière pour éviter plus facilement encore l’étreinte de l’homme. Ayant aussitôt retrouvé l’équilibre, il n’eut aucun mal à se retourner et faire face à son agresseur, et il lui lança aussitôt un grand coup de pied ayant pour objectif de lui faire lâcher son arme en l’envoyant au loin ; mais à sa grande surprise, l’agent n’eut aucun mal à contrer cette attaque et fit preuve à son tour de sa grande habileté, évitant ce coup d’un simple geste rapide et imperceptible, mais bien présent. L’adolescent constata alors un peu trop tard qu’il avait visiblement sous-estimé son adversaire, et la même propriété du sol qu’il avait utilisée pour s’échapper se retourna cette fois-ci contre lui, le faisant déraper sur un pavé de manière cette fois-ci bien moins contrôlée. L’effet de surprise l’empêcha de retrouver son équilibre à temps, et il tomba douloureusement au sol. Assommé sur le coup, il fut incapable de se relever pendant plusieurs longues secondes.
L’agent s’approcha de lui et l’aida à se relever, le maintenant cette fois-ci bien plus fermement encore ; le jeune rouquin n’avait plus la force de lui résister, encore étourdi par le violent choc. Il se tourna alors vers ses camarades et leur lança quelque chose dans une langue qu’il ne comprit pas, mais qui ressemblait à une question au vu de l’intonation. Les deux autres se regardèrent rapidement, puis la femme prit un air sérieux et lui répondit ce qui s’avéra être très certainement un ordre. Puis tous les cinq entrèrent dans la ruelle, suivis de près par Fondue qui aboyait comme un fou.
« Qu’est-ce que vous faites, bon sang ? Qu’est-ce que vous nous voulez ?! »
Le jeune roux voulait hurler toutes les questions qui lui traversaient l'esprit d’un ton énervé, mais la douleur encore présente l’avait réduit à murmurer d’une voix faible et brisée, tandis que ses lunettes avaient glissé le long de son nez sur au moins un centimètre et demi à cause de ses tentatives vaines de se libérer. Celui qui le maintenait était très calme, à l’air triste. Déçu. Il n’avait pas l’air de vouloir faire de mal à qui que ce fût, alors pourquoi faisait-il ça ?! Et ses aptitudes en combat l’avaient réellement stupéfié. Il avait été capable d’anticiper ses mouvements et de les contrer sans aucune difficulté, lui qui parvenait pourtant aisément à leurrer toutes les troupes de police réunies… Qui était-il ? Qui étaient ces hommes, et que voulaient-ils ?
« Désolé… »
L’adolescent n’eut pas le temps de lui dire qu’il ne comprenait pas ce qu’il disait qu’une vive lumière l’aveugla soudainement.
Fondue s’arrêta soudainement, stoppé par ce qu’il crut être un puissant éclair qui s’était fracassé sur le sol juste devant lui, sans aucun bruit toutefois. Lorsqu’il ouvrit de nouveau les yeux, il constata que la ruelle était désormais vide. Hurlant à la mort, le petit chien ne prêtait plus attention à l’eau froide qui continuait de ruisseler et d’entremêler les poils de ses membres frêles et tremblants.
Il couinera encore longtemps, assis sur le sol trempé face à l’endroit où son maître et son amie avaient disparu sans laisser de traces. Peu lui importait d’être mouillé, désormais. Son maître ne sera pas là pour lui donner de bain.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Lun 12 Mai - 22:24
Pour les intéressés, je ferai remarquer que j'ai changé "d'hébergeur" pour ma fiction, optant finalement pour la meilleure option au monde : Google Documents. Mine de rien, c'est vraiment un truc pratique comme tout, et en plus je peux faire une super présentation qui a absolument tout ce dont j'avais besoin, et même quand ça veut pas eh bah j'ai des options supplémentaires pour faire joli quand même. :D /CHBAF/
Non, plus sérieusement, c'était juste pour prévenir. Maintenant, vous aurez droit à un joli fond noir et à des lettres blanches pour votre lecture. C'est tout ce que vous avez à retenir. x)
Andréa Heart
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Jeu 22 Mai - 23:04
Pour tous ceux qui lisent et attendaient la suite de cette fiction avec (im)patience, j'ai une bonne nouvelle pour vous : le premier chapitre est désormais terminé ! o/
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], tant qu'on y est.
Et notez que même si vous n'avez pas lu l'ancienne version, il est impératif que vous lisiez la note de fin, encore plus si vous n'êtes pas accoutumés à la langue japonaise. Une petite note de ma part à ce propos clarifiera les choses, du moins j'espère, et même si vous ne comprenez pas, au moins vous saurez de quoi ça parle et ce que c'est que ces machins incompréhensibles dans la fiction. Limite, je vous conseillerais presque de le lire avant de lire la dernière partie du chapitre, mais bon, peu importe.
Et ne vous en faites pas, les notes ne spoilent pas. Si jamais elles font référence à l'ancienne version, ce n'est que pour dire que c'était de telle manière dans l'ancienne, et que comme vous avez pu le voir dans ce chapitre, ce n'était pas pareil cette fois.
Bref. Bonne lecture ! :3
Clive Dove
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Lun 9 Juin - 23:52
Arf c'est sans doute mon ordi mais quand j'ouvre la page elle rame à donf :') ca le fait à d'autre ou pas ?
Andréa Heart
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Mar 10 Juin - 16:25
Hmm. J'ai déjà eu quelqu'un qui m'a dit que le fond des pages s'affichait en blanc et pas en noir comme prévu, mais le fait que ça rame...
C'était pas du tout prévu, désolée. C'est parfois lent à charger même chez moi, certes, surtout quand y'a beaucoup de pages et/ou beaucoup d'images, mais ça n'a jamais ramé pour autant... :/
Clive Dove
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Mer 11 Juin - 12:47
C'pas ta faute :') si ca ramait tout seul j'laurai laissé chargé mais dans la mesure où ça fait buguer tous mes autres onglets c'est chaud. Bon j'ai déjà lu l'ancienne version c'pas grave 8D ! J'attends toujours le chapitre VII d'ailleurs ;)
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Mer 11 Juin - 18:17
Euh.
Du coup, le chapitre VII, tu risques d'attendre un moment, n'empêche. Maintenant, la "Première Partie" fera au minimum neuf chapitres. 8'D
Sinon, du coup, je peux te rediriger sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ; même si je l'aime beaucoup moins question esthétique, je doute que ça fasse ramer quoi que ce soit. x)
Andréa Heart
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Lun 23 Juin - 15:23
Après une très longue attente, voilà enfin la première partie (et la plus courte, aussi) du [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Alors bon, pas mal de facteurs font que j'accorde beaucoup moins de temps à cette fiction qu'il n'en faudrait (et que je ne le voudrais), mais voilà, promis, elle aboutira. Elle a un scénario tellement alléchant et qui m'a pris tellement de temps et de séances de cogitation que je l'aime trop pour l'abandonner aussi facilement, non mais. e_e
Donc bon. Voilà, après un peu de retard, le début du premier chapitre, celui où enfin on va avoir droit à quelques explications. Parce que c'est bien gentil de vous faire patauger dans la semoule pendant une trentaine de pages, mais si on n'explique pas un minimum après, on risque de se perdre quand même un peu. xD Et puis, je vous conseille de bien faire gaffe aux dates, parce que c'est très important. Les événements du premier chapitre ne se déroulent pas tous en même temps et dans le même ordre, comme vous allez en avoir la preuve dans ce second chapitre, donc bon. Méfiez-vous, je vais tout faire pour que ce soit aussi facile à comprendre que possible, mais ce n'est pas évident malgré tout. x'D
Et puis comme il y a des problèmes avec Google Docs chez certains, je vais faire un C/C du chapitre ici aussi, tiens, tant qu'on y est. Donc bon, je préviens : c'est la partie la plus courte de ce chapitre, vu qu'elle atteint à peine cinq pauvres pages Word. Mais la suite sera plus consistante, promis. ;D
« Les hommes, ma chère, sont comme les cerfs-volants : plus on leur rend de corde, plus on les tient. » — Alexandre Dumas, fils —
Lieu inconnu. En tout cas, pas en France, ça c’est sûr. Date inconnue. Probablement le même jour. Le 12 Mai 2013. Heure inconnue. Absolument aucun indice à ce propos.
Raphaël reprit lentement conscience, faisant d’abord trembler ses paupières puis les ouvrant peu à peu. Sa tête était encore le siège de lourds échos assourdissants, et il était profondément stupéfait que son crâne tînt malgré tout le coup, alors qu’il lui semblait comprimé et frappé en cadence de la même manière que les cloches de Notre-Dame sonnaient l’heure. Il se sentait vaciller d’un côté et de l’autre, mais peut-être était-ce simplement le fait qu’il venait de se réveiller et que le choc qu’il avait reçu lui était encore douloureux. Il était dans une salle sombre, dans ce qui lui sembla être un lit qui n’était pas des plus confortables. Certes, il s’imaginait bien qu’il y avait pire, mais ce n’était pas ce qu’il y avait de plus agréable lorsque l’on se réveillait ainsi, alors que l’on se sentait si désorienté et que la tête nous semblait si pesante… Que s’était-il passé pour que cela lui arrivât ? Il n’avait pas dormi chez lui, c’était certain, et cette douleur intense…
Finalement, tout lui revint en un éclair qui le fit sursauter, se relevant brusquement. Sa douleur à la tête ne le reprit que plus fortement encore et il dut porter ses deux mains tremblantes à l’arrière de son crâne tandis qu’il geignait silencieusement, mais cela ne lui sortit pas de l’esprit. Il se souvenait de tout, désormais. Mais alors…
Marie.
Où était-elle ? Où ? Comment allait-elle ? Que lui avait-on fait ? Que lui voulait-on ? Pourquoi les avoir attaqués ?
La porte de la salle dans laquelle il se trouvait s’ouvrit brutalement. Sorti de ses pensées et désormais totalement éveillé, l’adolescent put observer avec plus de détails et d’attention les alentours de cette dernière : c’était une porte blindée, mais ne semblant pas faite pour être la porte d’une cellule de prison toutefois. C’était une porte lourde et solide, mais dont le rôle n’était pas d’empêcher un quelconque détenu de s’échapper. Et l’homme qui venait d’entrer, bien qu’armé, ne portait pas ladite arme dans les bras, comme s’il était prêt à se défendre en cas d’attaque du supposé détenu. Non. Cet homme, d’une vingtaine à une trentaine d’années environ, en costume noir, à la chevelure courte et brune, au regard ambre assuré et bienveillant, venait le voir les mains dans les poches, littéralement. Alors que c’était ce même homme qui, précédemment, s’en était pris à lui.
Raphaël dut cligner deux ou trois fois de suite les yeux, incrédules, l’air béat, avant de secouer violemment sa tête encore douloureuse pour enfin reprendre une allure grave. Il n’était pas encore totalement réveillé, en fin de compte ; mais il l’était désormais suffisamment pour jeter deux yeux ombrageux à cet homme qui venait d’arriver et s’approchait de lui, confiant et avec un air presque amical.
« Qui êtes-vous ? » lâcha finalement le Parisien, qui ne supportait plus le silence.
L’interrogé parut pris au dépourvu par une telle question, fronçant les sourcils avec un mélange d’incompréhension et d’embarras. Il répondit au bout de quelques secondes, mais ce ne furent que des bribes de marmonnements incompréhensibles. L’adolescent demeura stoïque pendant quelques instants.
« Ah d’accord. C’est sûr que si vous parlez pas français, on va avoir l’air fin à avoir un dialogue de sourds comme ça. »
L’aîné parut réfléchir ; mais il ne tarda pas à répliquer par une question :
« Est-ce que tu parles anglais ? »
Question qu’il avait évidemment posée dans ladite langue qu’il venait de mentionner. Raphaël n’hésita pas à répondre positivement, rassuré de voir qu’ils auraient au moins un moyen de se faire comprendre malgré tout.
« Qui êtes-vous ? répéta-t-il aussitôt, en anglais cette fois-ci. - Ogawa Shinji, agent de la Seconde Division des forces spéciales en cas de désastre, répondit-il sans hésiter. Et manager de la chanteuse Kazanari Tsubasa du groupe Zwei Wing. Mais je suppose que cela ne te dit rien, n’est-ce pas ? - Pas vraiment, non. »
Il y eut un court silence. Mais l’adolescent était bien décidé à soutirer le plus d’informations possible de cet homme. Quelles étaient ses intentions ? Que se passait-il, au juste ?
« Où sommes-nous ? Où est Marie ? - Ton amie est en sécurité, ne t’inquiète pas pour elle. Elle est sous bonne garde, il ne lui arrivera rien. - Vous dites ça alors que c’est vous qui nous avez attaqués et enlevés ? » fit-il remarquer sarcastiquement en haussant un sourcil.
L’agent parut embarrassé par une telle réponse et détourna le regard comme pour chercher un argument à lui opposer pour se justifier.
« Disons que… ton amie a quelque chose de très particulier. Sa présence ici est une nécessité d’ordre international. »
Ah oui. À ce point-là. D’accord.
« Vous dites que vous êtes de l’armée ? C’est pas censé être quelque chose de confidentiel, ou quelque chose comme ça ? - Disons que comme tu es déjà dans nos locaux, il serait difficile de ne pas te prévenir… Alors autant te le dire tout de suite. De toute manière, il serait difficile dans ta position de divulguer n’importe lequel de nos secrets d’état pour le moment. »
Le Parisien haussa encore un sourcil, puis grogna.
« Je vois. Et je peux savoir où nous sommes ? - Dans le sous-marin de la Seconde Division des forces spéciales en cas de désastre, notre quartier général pour le moment étant donné que l’ancien a été détruit il y a moins d’un mois par les précédents événements. »
Au vu du regard ennuyé et froid que le jeune homme lui lança, il ne s’agissait visiblement pas de la réponse qu’il désirait.
« Non, vraiment, où sommes-nous ? - Au beau milieu de la mer du Japon, au large de Tōkyō. »
Raphaël en resta béat de stupéfaction et le regarda durant de longues minutes, incrédules. Ah oui, d’accord. C’était fichtrement loin de Paris, ça.
« C’est d’ailleurs un peu plus complexe encore que tu ne t’imagines, en réalité… Nous ne sommes pas réellement près du même Japon que celui que tu connais, à vrai dire. Disons que… nous ne sommes pas du même univers. Tu as déjà entendu parler de théories scientifiques à propos d’univers parallèles, n’est-ce pas ? Disons que depuis récemment, une branche de notre section de recherche scientifique nous a permis de réaliser ce genre de petits… voyages, dirons-nous. »
L’adolescent ne parut pas avoir de réaction apparente. Peut-être avait-il tout simplement décroché, en fait.
« Vous pouvez être plus clair…? lança-t-il d’un air un peu perdu et inquiet au bout de plusieurs longues dizaines de secondes. Parce que là, je suis pas sûr d’avoir bien compris. - Nous sommes dans un univers parallèle au tien. Le seul moyen pour vous de rentrer dans votre univers d’origine est d’avoir notre accord au préalable. Et étant donné que nous avons besoin de ton amie pour un problème d’état d’ordre majeur… Cela risque de prendre un peu de temps ; en tout cas, si tu comptes rester avec elle, il est possible que vous restiez ici pendant un moment. »
Il y eut un long silence consterné.
« Il est évident que nous vous prendrons en charge durant tout ce temps, et nous ferons tout pour que votre séjour ici soit aussi agréable qu’il puisse être… Nous sommes vraiment désolés de vous avoir fait venir ici contre votre gré, mais nous n’avions vraiment pas le choix. - Et je peux savoir quel rôle elle est censée avoir ? Sérieux, c’est juste une Parisienne comme une autre, non ? - Je ne suis pas celui à qui tu devrais poser ce genre de questions, mais il est évident que si elle est ici, c’est qu’elle a un rôle à jouer qui est bien particulier ; et nous te tiendrons au courant autant que tu le souhaites, je m’en assurerai. C’est la moindre des choses que de vous fournir des explications après tout, je suppose… »
En fin de compte, cet homme, Ogawa Shinji, semblait plutôt être un type sincère et amical, bien plus qu’un militaire. Il avait beaucoup de mal à croire qu’il pouvait être de l’armée japonaise, lui qui s’était toujours imaginé des hommes insensibles et se contentant d’exécuter les ordres lorsqu’ils n’étaient pas ceux qui les braillaient dans une langue incompréhensible et inarticulée… Peut-être devait-il sortir ces stéréotypes de son esprit. Et pourtant, il avait bien été celui qui avait été capable de le battre, lui qui était capable de mettre à mal toutes les forces de police rassemblées lorsqu’il voulait fuir après ses vols. Ogawa Shinji avait été capable de battre Fantôme R. Et rien que pour cela, il était digne d’intérêt à son goût.
« Oh, j’ai failli oublier un détail… Nous avons été très surpris lorsque nous nous en étions rendu compte lors de nos voyages dans le but de faire des recherches, mais… il semblerait que les repères temporels ne soient pas identiques partout. »
Le jeune adolescent lui lança encore un regard qui se voulait neutre, mais qui ne cachait pas le fait qu’il n’avait en réalité absolument rien compris à ce qu’il venait de dire, comme il le confirma au bout de quelques secondes de silence :
« Et en français — je veux dire, en anglais clair et accessible au commun des mortels —, ça veut dire quoi ? »
L’agent leva encore un regard embarrassé au plafond.
« Nous sommes le sept octobre deux mille treize. »
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Sam 19 Juil - 1:04
Vàlà, vàlà. Avec beaucoup de retard, voici la seconde partie du second chapitre ; certes, elle n'est pas très longue non plus et en plus elle comporte des personnages totalement inutiles et inconnus de RT, mais elle a malgré tout son importance, donc bon, voilà, elle est là. Bonne lecture ! :D
L’orage venait tout juste de s’arrêter, après avoir frappé le sol parisien avec une intense frénésie pendant plus de trois longues heures. L’eau avait déferlé avec violence pendant un long moment, et les vestiges de ce déluge tombaient encore goutte à goutte des enseignes des boutiques, des gouttières et de tous les autres rebords de bâtiments, en silence. Paris avait toutefois connu des orages bien plus longs, et aucun dommage particulier n’avait encore été signalé. C’était un simple orage comme il y en avait eu de nombreux autres, et comme il y en aurait des centaines d’autres à l’avenir. Celui-ci n’avait strictement rien de particulier.
Il n’empêche que c’est quand même un peu tôt dans la saison. Il a dû faire un peu trop chaud ces derniers temps, il faut croire.
Le jeune adolescent, les mains dans les poches et la tête baissée, donna un petit coup de pied morose dans un petit caillou qui traînait sur un bout du trottoir, probablement arrivé là après moult voyages depuis un parc non loin. Il soupira, puis releva lentement un regard lassé vers le ciel encore grisâtre, sortant sa main droite de sa poche pour rajuster une mèche vert-gris un peu trop longue derrière son oreille. C’était une journée de mai à Paris, habituelle. Rien n’était arrivé, et rien n’était supposé arriver. Alors il aurait au moins pu avoir du beau temps, pour une fois qu’il avait du temps pour flâner. Mais non. Il fallait croire que c’était de la malchance, qu’un orage se déclenchât justement le jour durant lequel il avait décidé de se promener.
Michel abaissa encore son regard pour soupirer une fois de plus, mais il n’en eut cette fois-ci pas l’occasion : sa curiosité fut attisée avant qu’il n’eût le temps d’exprimer son ennui, pour une fois.
Trempé.
Ce fut le premier mot qui lui vint à l’esprit. Et en effet, le petit chien blanc au poil court qui venait de se présenter face à lui, marchant lourdement tout en couinant tristement, la tête abattue et la queue entre les jambes, était tout dégoulinant d’une eau bien trop froide pour ses petites pattes frêles et frémissantes. Le pauvre petit bonhomme avait dû errer dans les rues sous l’orage pendant un bout de temps, ne sachant où s’abriter.
Mais le jeune homme ne s’arrêta pas à cette première conclusion. Il était en effet difficile de manquer le foulard écarlate qu’il portait autour du cou, bien noué par son maître. Mais ce fut là qu’il eut un déclic et tressaillit légèrement, sans même en être véritablement conscient.
Il connaissait ce chien. Et, plus encore, il connaissait la personne à qui ce chien appartenait.
Il s’accroupit face à lui, le dévisageant avec un mélange de curiosité et d’inquiétude. Le petit chien releva lentement la tête vers lui et parut en effet le reconnaître, car il s’approcha et se laissa caresser sans crainte. Mais sans réaction particulière non plus.
« Ben alors, mon vieux… murmura-t-il distraitement. T’as pas l’air dans ton assiette, hein…? Qu’est-ce qui a bien pu t’arriver… »
Il était bien plus qu’évident qu’en temps normal, Raphaël n’aurait jamais laissé Fondue vagabonder seul dans la rue, encore moins sous un orage.
Donc il lui était arrivé quelque chose. Et malheureusement, même s’il était plus que certain que Fondue sût de quoi il s’agissait, il était bien évidemment impossible de lui demander des réponses à ses questions. Mais il était hors de question de le laisser là, de toute manière. Qu’il eût besoin de lui ou non n’était pas la question. Le pauvre vieux avait eu sa dose, et il n’allait certainement pas le laisser errer dehors sans son maître plus longtemps.
Et il n’allait certainement pas laisser Raphaël disparaître ainsi sans chercher de réponses, c’était encore plus évident.
« Viens, Fondue. Il faut qu’on parle de ça à la police, ils vont nous aider à retrouver Raphie. Ça te va ? »
Il ne s’était pas réellement attendu à une réponse, mais il obtint tout de même un petit couinement désespéré de la part de l’animal. Mais dès qu’il s’était mis à courir en direction du commissariat, le petit chien aboya soudainement et se retourna prestement, le poursuivant aussitôt.
Le trajet ne fut pas très long ; l’attente à cause de la longue queue qui se trouvait à l’accueil de la préfecture de police le fut bien plus. Michel fut particulièrement surpris de voir qu’autant de monde avait des requêtes ou des dépositions à faire, d’autant plus que l’orage venait de se terminer seulement une petite demi-heure plus tôt à peine : lui qui s’était attendu à une file d’attente presque vide à cause de la pluie qui aurait découragé la plupart des gens à sortir de chez eux, il fut déçu de voir qu’il s’était trompé. Quelques dizaines de personnes se trouvaient devant lui, toutes plus inquiètes les unes que les autres… Et même si la plupart des visiteurs venaient en réalité par groupes, la durée de l’entretien était généralement plutôt longue. Bien qu’elle commençât à se raccourcir de plus en plus, au fur et à mesure que la file avançait… Il fallait croire que le policier chargé de l’accueil perdait patience lui-même.
« Laissez-moi deviner… C’est encore une disparition, pas vrai ? »
Le jeune adolescent sursauta légèrement une fois son tour venu. Apparemment, l’agent avait frappé dans le mille.
« Oui, mais… Comment pouvez-vous… - C’est pareil pour tous les autres. Quelqu’un que vous connaissez a disparu juste sous vos yeux, c’est ça ? »
Il cligna des yeux deux fois de suite, éberlué.
« Comment ça, “juste sous vos yeux” ? - Ah, tiens, pas vous. Mais c’est une disparition quand même, donc. - S’il vous plaît, expliquez-moi. Qu’est-ce qui se passe, au juste ? »
Il était difficile de savoir si c’était parce qu’il s’était montré un peu brusque et ferme dans sa dernière phrase ou si c’était dû à tout autre chose, mais l’agent avait relevé un regard froid, frappant au-dessus de ses lunettes.
« On ne sait pas si c’est une nouvelle sorte d’OVNI ou si c’est un simple canular, mais il semblerait que des personnes se sont mises à disparaître dans des éclairs lumineux pendant l’orage, toutes dans le Champ de Mars. »
Bien que le canular parût de loin la solution la plus logique, le ton qu’avait employé l’agent semblait montrer que contre toute attente, cette affaire était réellement prise au sérieux. Après tout, avec tant de personnes impliquées et racontant toutes la même chose, le canular prenait une tout autre envergure…
« Mais en revenant à votre cas, donc. Est-ce une disparition de ce type ? - J’en sais rien. Je suis pas témoin de la situation, je sais juste qu’il lui est forcément arrivé quelque chose pendant qu’il était dans la rue. »
Le jeune homme parut réfléchir un instant, puis ajouta :
« Je l’ai vu ce matin, avec une amie. Ils devaient aller au conservatoire pour ce midi. - Et ils ne sont pas rentrés, déduisit automatiquement l’agent. - C’est ça. Vous pouvez mener des recherches pour voir s’il aurait pu leur arriver quelque chose ? »
Encore ce regard froid et insupportable qui reflétait un semblant de professionnalisme arrogant. Cette expression qu’arboraient ceux qui pensaient tout connaître de leur métier et qui se permettaient donc de mépriser ceux qui les remettaient en question ou les défiaient d’une quelconque manière.
« Si nous n’avons pas plus d’indices que ça, nous n’allons pas pouvoir faire grand-chose. Et ce n’est pas comme si vous étiez le seul à avoir perdu quelqu’un. Il semblerait que toutes ces affaires de disparitions ont un lien de près ou de loin au Champ de Mars, mais l’enquête n’en est encore qu’à ses débuts. Pour le moment, nous ne pouvons rien faire, alors je n’essaierais pas d’aller trop vite à votre place. »
Michel plissa deux yeux résignés, puis acquiesça silencieusement. Il salua distraitement l’agent avant de sortir, suivi de près par le petit chien toujours aussi trempé. Tous deux se dirigèrent vers l’appartement du jeune homme, dans lequel ce dernier s’occupa de sécher son petit compagnon, puis il lui prépara dans une assiette un petit casse-croûte de fortune, composé de quelques restes trainant dans son réfrigérateur. Il était malheureusement très loin de s’imaginer jusqu’alors qu’il venait d’adopter temporairement un véritable ventre à pattes…
« Allez, viens Fondue. »
Le petit chien releva une tête curieuse vers son nouveau maître et lança un petit couinement intrigué ; Michel avait continué de le caresser, mais c’était la première fois depuis une bonne dizaine de minutes qu’il avait repris la parole. L’adolescent esquissa alors un petit sourire énigmatique qui refléta dans un coin de sa bouche un léger rayon de soleil qui venait de percer finalement les nuages ainsi que le cadre de sa fenêtre.
« La police ne va rien faire pour le moment, alors… On va enquêter tous les deux ! Qu’est-ce que tu dis de ça, hein pépère ? »
Aussi étrange cela pût-il paraître, il s’était réellement attendu à une réponse de la part de son camarade, probablement trop enfoui dans ses pensées pour réellement se rendre compte qu’il venait de demander l’opinion d’un animal de compagnie ; il obtint toutefois réellement une réponse de sa part qui fut immédiate :
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Mar 22 Juil - 22:01
Yaaaay t'as pensé à moi merco ! 8'D En tout cas cool réecriture ! :D J'ai l'impression qu'il y a eu beaucoup de simplifications non ? Pratique en tout cas pour la lecture ^^
Andréa Heart
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Mar 22 Juil - 23:54
Des simplifications... Nope, pas vraiment, au contraire même. x) J'ai juste allongé un peu l'action et peut-être un peu simplifié pour le moment, mais la trame va être beaucoup plus chargée par la suite, crois-moi. xD
Andréa Heart
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Ven 1 Aoû - 15:51
Allez hop, suite disponible avec un peu de retard par rapport à ce qui était prévu. Désolée, un petit changement de script de dernière minute a un peu retardé la rédaction de cette partie, m'enfin... ^^' Allez, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ! :D
Pour ceux avec qui Google Docs bugue :
Tōkyō — Japon 8 Octobre 2013 12:38 PM
Raphaël avait du mal à croire que cela faisait déjà une journée entière qu’il était en cet endroit, avec Marie ; et pourtant, il fallait bien se rendre à l’évidence. Son amie était restée depuis lors en compagnie de l’équipe médicale, vraisemblablement pour faire des sortes de tests dont il ne comprendrait probablement pas l’utilité ni le fonctionnement même s’il demandait des explications à ce propos ; bien qu’il ne fût toujours pas en accord avec les méthodes de ces mystérieuses personnes, il jugeait préférable de ne pas se rebeller, tant qu’ils se montraient agréables et ne semblaient pas vouloir faire de mal à quiconque. Il ne s’y connaissait pas le moins du monde en matière de services secrets, mais tout l’environnement autour de lui ainsi que l’attitude des agents présents semblaient confirmer qu’ils étaient plus probablement entre les mains d’une sorte de FBI japonais — expression qu’il préférait de loin, car bien plus courte et parlante que Seconde Division des Machin-Chose, nom à rallonge qu’il n’avait même pas pris le temps de se traduire intégralement en français — plutôt qu’au cœur d’une organisation illégale aux desseins obscurs. Donc du moment qu’il était du bon côté, il jugeait inutile de s’inquiéter de trop sur leur sort. Et puis, si jamais les choses tournaient mal… Il avait déjà eu maintes fois l’occasion de montrer qu’il pouvait se sortir des situations les plus délicates. Cette fois-ci ne ferait pas exception, il n’y avait pas de raison. Il n’aurait qu’à éviter de se retrouver face à certains agents, comme ce fameux Ogawa ou encore leur commandant, Kazanari Genjūrō, et cela devrait aller. En tous les cas, il n’était pas réellement dans une atmosphère qui prêtait à vouloir préparer des plans d’évasion, du moins pas pour le moment, aussi ses pensées ne s’attardaient-elles jamais sur ce genre d’idées.
Ils étaient arrivés la veille, au beau milieu de la nuit. Bien que fortement inquiète lors de son réveil, il avait pu rassurer Marie en lui affirmant que tout irait bien et qu’il serait là en cas de problème, et cela avait suffi ; le seul ennui était qu’aucun des agents ne parlait français, et que Marie ne comprenait visiblement pas un seul mot d’anglais — malgré ce qu’elle voulait lui faire entendre. Il avait dû servir de traducteur de service à plusieurs reprises, et c’était bien parce que c’était pour aider Marie qu’il tolérait le panneau “pigeon” qu’il pensait s’être vu coller sur son front depuis lors. Durant toute cette journée, il avait bien évidemment eu l’occasion de visiter les lieux par lui-même : l’actuel quartier général était un sous-marin, l’Abyss, qui remontait régulièrement à la surface, bien que demeurant pour le moment au large du Japon, et pourtant la taille de l’engin lui avait permis de se perdre bon nombre de fois dans ses couloirs tous semblables, composés de dizaines et de dizaines de portes menant au hasard à des bureaux, à des laboratoires ou à quelques dortoirs et salles de soins — là où se trouvaient Marie et une autre femme rousse qui devait avoir dans la vingtaine d’années, encore endormie. D’après ce qu’Ogawa lui avait dit à son propos, cette femme était là pour la même raison qu’eux, mais ne s’était pas encore réveillée.
« Et ça va faire combien de temps qu’elle est là, au juste ? lui avait-il demandé aussitôt. - Deux jours. Les tests qui sont menés sont particulièrement complexes donc il est préférable qu’elle ne se réveille pas pour le moment… mais elle va parfaitement bien, tout se passe à merveille pour elle ! » avait aussitôt ajouté l’agent, comme sur la défensive, en voyant le regard noir du jeune Français.
Ogawa était, en plus d’un excellent guide de croisière, un homme particulièrement calme et serein ; les premières minutes passées en sa compagnie avaient laissé une impression parfaitement exacte, et tous deux s’entendaient plutôt bien. À merveille eut été un meilleur mot si Raphaël ne reprenait pas ses soupçons à certains moments, en voyant tel ou tel détail qui l’inquiétait. D’un certain côté, l’agent avait eu beau lui avoir dit qu’ils n’avaient pas changé d’année et se trouvaient en 2013, simplement avec quelques mois d’avance, pour l’adolescent ils avaient fait un bond d’au moins vingt ans dans le futur, au vu de tout cet attirail technologique particulièrement sophistiqué qu’il n’avait vu jusqu’alors que dans les films et romans de science-fiction. Et même s’il s’imaginait bien que les services secrets avaient toujours une longueur d’avance à ce niveau, il trouvait cet écart un peu trop important pour être réaliste… Ogawa lui avait répondu que pour une raison ou une autre, leur univers devait être un peu moins avancé, puisqu’il avait affirmé que relativement peu de gadgets ici présents ne se trouvaient pas déjà à l’extérieur, commercialisés et utilisés couramment par les services publics et les civils eux-mêmes ; et il lui avait également paru bien irréaliste que l’installation d’autant de machines pussent être installées en moins de six mois, ayant confirmé que cette avancée technologique datait dans cet univers d’une bonne dizaine d’années au grand minimum. Il fallait donc croire que plus encore que l’écart temporel entre les différents univers, l’Histoire elle-même ne se déroulait pas forcément de la même manière non plus, et que la date en elle-même ne signifiait au final pas grand-chose une fois sortie de son contexte. Peut-être que ce 2013 correspondrait plus à un 2027 dans un autre univers — le sien, par exemple — comme il pourrait correspondre à 1975 dans un monde où l’avancée technologique se serait réalisée de manière plus rapide encore, si ce monde existait. C’était ce que l’agent lui avait rapporté des théories des scientifiques à bord, et c’était ce qui lui paraissait le plus logique. Même s’il ne voyait pas réellement de logique là-dedans, s’étant toujours imaginé que les mondes parallèles, dans le domaine de la fiction, étaient généralement identiques, ou en tous les cas presque identiques ; ces écarts l’avaient étonné et attisèrent sa curiosité et ses soupçons pendant quelque temps, mais il avait fini par ne plus y penser, s’habituant peu à peu à cet environnement étrange, mais plutôt hospitalier et agréable. Le commandant Kazanari Genjūrō lui avait affirmé qu’ils se rapprochaient de la côte et lui offriraient un hôtel à Tōkyō pour toute la durée de son séjour, et il s’imaginait bien que ce n’était pas donné au niveau du prix ; mais de ce point de vue-là, peut-être aussi l’homme avait-il utilisé son statut de commandant des services secrets japonais ou avait-il fait jouer ses contacts mystérieux pour rendre la note un peu moins salée, après tout. Ainsi, assez rapidement, Raphaël s’était habitué à ce nouvel environnement hospitalier et accueillant, oubliant peu à peu les moyens peu orthodoxes qui avaient été utilisés contre son gré pour l’y faire venir.
Il restait toutefois un petit problème. Plusieurs agents l’avaient prévenu que peu de civils à l’extérieur parlaient anglais, y compris donc parmi les membres du service d’hôtel, et le jeune Français avait en effet constaté que des trois seules adolescentes japonaises qui se trouvaient à bord et circulaient librement dans les locaux tout en paraissant les connaître par cœur, seules deux d’entre elles étaient capables de maintenir une conversation avec lui — il se souvint bien de la manière dont la dernière, la plus jeune du groupe, l’avait salué, déclarant chaleureusement dans un anglais à l’accent à peine compréhensible un “J’adore le riz !” qui devait certainement être interprété comme “Bonjour et bienvenue ici” ; quoique, cette fille adorait vraiment le riz, donc l’ambiguïté n’avait toujours pas été levée de ce point de vue. Et concernant les deux autres filles de ce petit groupe… Eh bien, le problème de la communication n’était plus réellement de l’ordre du langage, mais plutôt du degré de sociabilité des adolescentes en question. Bien que parlant parfaitement anglais l’une autant que l’autre, il avait très rapidement vu que l’une était un véritable mur vivant, et l’autre d’un caractère facilement irritable, du moins à son goût. Il préférait de loin la compagnie d’Ogawa et de Marie, aussi évita-t-il d’avoir à engager d’autres conversations avec elles ; il fut certes renseigné à leur propos, en particulier concernant la raison pour laquelle des adolescentes originaires de cet univers étaient présentes à bord tout en étant des civiles tout ce qu’il y avait de plus normal, apprenant qu’en réalité elles n’en étaient pas réellement. Ces trois filles, de la plus âgée à la plus jeune Kazanari Tsubasa — qui était également la nièce du commandant, par ailleurs —, Yukine Chris et Tachibana Hibiki, étaient ce que l’on appelait des candidates. Il n’eut pas beaucoup de détails à propos du rôle de ces candidates, mais découvrit simplement que ce statut avait un rapport avec la raison de sa propre présence, à lui comme à Marie et à cette mystérieuse femme — dont il ne connaissait d’ailleurs toujours pas le nom. Il avait certes voulu demander plus de détails, mais en voyant les scientifiques en blouse blanche arriver avec leurs calculs incompréhensibles et leurs théories extravagantes chaque fois qu’il posait une question un tant soit peu complexe, il fut rapidement découragé par cette idée, s’attendant à ce que la réponse à cette question ne fût pas beaucoup plus compréhensible que les autres. Et de toute manière, il se sentait bien trop mal à l’aise à chaque fois qu’il se trouvait face à des laboratoires ou des hommes et femmes en blanc pour pouvoir les écouter avec suffisamment d’attention pour comprendre. Il avait ce que l’on eut pu appeler une phobie des hôpitaux depuis son plus jeune âge, et le simple fait de se trouver dans une salle ou en compagnie de personnes un peu trop blanches avait le don de le rendre nerveux. En conclusion, il n’était pas mécontent de devoir s’éloigner de ces laboratoires ambulants, et de devoir simplement rester en contact quotidien avec des agents tout ce qu’il y avait de plus sympathiques durant son séjour, qui serait de plus l’occasion de visiter un Tōkyō futuriste ; mais le problème de la langue demeurait malgré tout.
Heureusement, il avait été confirmé qu’il ne serait pas le seul étranger à se trouver dans l’hôtel. En effet, il avait rapidement rencontré parmi ces centaines d’agents déambulant ici et là dans le sous-marin quelqu’un d’autre qui se trouvait plus ou moins dans la même situation que lui. Et ce quelqu’un d’autre s’appelait Brice Eldred.
Il ignorait s’il devait prendre la présence de ce jeune homme aux cheveux noirs en bataille et au regard brun brillant de malice comme un soulagement ou comme une plaie. Ce type, qui disait avoir vingt ans tout rond, parlait parfaitement anglais — bien qu’il affirmât ignorer ce que “anglais” voulait dire jusqu’à-ce que les Japonais lui eussent expliqué le concept de différents langages —, et cela devait faire plusieurs semaines qu’il s’était retrouvé là “par accident”, donc il avait eu le temps d’apprendre, bien que très rapidement et de manière relativement superficielle, les bases de la langue japonaise, en tout cas juste assez pour pouvoir maintenir une conversation basique et servir de traducteur de service ; sous ce point de vue, donc, sa présence à ses côtés était une véritable bénédiction. Mais d’un autre côté… Ce type avait un caractère plutôt particulier. Du genre très fouineur, grand plaisantin assez sympathique, mais qui n’a pas un gramme de matière grise dans le cerveau, et pot de colle particulièrement efficace. Il se demandait d’ailleurs comment le petit pois qui lui servait de cerveau avait réussi à apprendre une langue étrangère en aussi peu de temps. Non, certes, il ne demandait certainement qu’à rire et faire rire, mais son humour à répétition était très rapidement devenu particulièrement lourd. Plus d’une fois il avait songé à lui enfoncer son poing dans le visage pour le remettre à sa place, et il s’était même surpris à commencer à éprouver par moments des envies de meurtre. Encore, ses blagues passaient encore et étaient parfois intéressantes, mais lorsqu’il se mettait à parler de Marie… c’était aussitôt pour se mêler de la vie amoureuse d’autrui. Pas qu’il avait une liaison avec Marie, ah ça non, il ne fallait pas non plus s’imaginer n’importe quoi comme le faisait cet imbécile ! Mais c’était justement ce qu’il faisait, à les considérer comme déjà en couple et demandant régulièrement des nouvelles de leur relation. Mais de quoi il se mêlait, non mais ?! Marie était juste une amie qu’il connaissait depuis à peine plus d’un an, rien de plus… Il n’y avait pas de quoi se figurer n’importe quoi d’autre. Et il n’avait pas à essayer de les caser ensemble, non mais. Qu’est-ce qu’il en savait, d’abord, qu’ils étaient soi-disant faits l’un pour l’autre ? Il ne les connaissait même pas !
D’un autre côté, peut-être était-il normal d’être tordu quand l’univers duquel on provenait était tordu lui-même ? De ce qu’il avait compris, Brice était originaire d’un monde qui comportait encore bien plus de différences avec le sien que l’Abyss n’en avait avec Paris ; peut-être sa déroute face à la découverte d’un monde si différent du sien se manifestait-elle par une attitude aussi stupide ? Mais il était bien plus persuadé qu’il fût naturellement ainsi que par cette autre théorie. Brice Eldred était, selon ses dires, un dresseur de pokémon. À la question qu’est-ce qu’un pokémon ?, il répondait toujours qu’il s’agissait de créatures qui, visiblement, n’existaient pas là où ils se trouvaient en ce moment-même, mais qui peuplaient son univers et y étaient omniprésentes. Il avait pu, en compagnie d’agents de l’Abyss, revenir par moments dans son univers d’origine et leur en présenter les principes fondamentaux, et bien que Raphaël n’en eût pas reçu beaucoup de détails, il apprit que les scientifiques japonais étaient véritablement fascinés par ces êtres étranges, pour une raison qui lui échappait ; mais il fallait croire que jusqu’alors, leurs recherches s’étaient avérées infructueuses, comme s’ils cherchaient quelque chose chez ces créatures plus encore qu’ils n’étaient intéressés par leur nature même.
Brice lui avait beaucoup parlé de ce monde. Le jeune Parisien n’avait pu en voir que quelques photographies qu’il trouva étranges, ainsi que les quelques étranges gadgets que le dresseur était le seul à posséder, mais qui affirmait qu’il s’agissait d’outils extrêmement répandus par chez lui ; mais cela lui suffisait pour se forger l’idée que cet univers était complètement tordu et semblait respecter des lois physiques complètement différentes. Il parvenait, certes, à admettre certains éléments, mais d’autres lui apparaissaient tout simplement comme totalement fantaisistes ; et le fait qu’il ne pût se servir de ses poké balls, de petites billes rondes bicolores, pour faire apparaître dans l’Abyss des créatures plus de dix fois plus grandes que les petites billes en question, et ce soi-disant parce qu’elles ne fonctionnaient que lorsqu’elles étaient connectées au réseau téléphonique de son univers, le laissait relativement sceptique. Et pourtant, bien qu’aussi étonnés que lui, les agents japonais avaient dû admettre ce fait comme étant la réalité dès qu’ils avaient pu constater que cela fonctionnait en effet dès que Brice se trouvait dans son propre univers. Ogawa avait par ailleurs ressorti les théories des scientifiques à propos du décalage temporel entre les multivers, en rajoutant encore quelques termes complexes qu’il n’avait pas réussi à comprendre, et qu’il n’avait d’ailleurs pas réellement cherché à comprendre.
Raphaël continuait de marcher la tête basse, les mains dans les poches, totalement perdu dans ses pensées tandis qu’il faisait mentalement le point sur la situation pendant que Brice le suivait comme son ombre avec ses plaisanteries habituelles. Pourtant, le jeune roux en fut soudainement tiré. Une violente alarme se mit à résonner dans tous les couloirs de l’Abyss, s’intensifiant à chaque seconde. Les agents, jusqu’alors relativement détendus et amicaux, avaient changé du tout au tout et s’étaient mis à courir en tous sens, criant des ordres, téléphonant à d’autres pour les prévenir, sortant leurs armes et vérifiant qu’elles étaient en état de fonctionner. Pour la toute première fois, Brice avait pour sa part pris une attitude sérieuse, l’empoignant par le bras et l'entraînant sur le côté, lui soufflant de se mettre dans un coin pour ne pas gêner le passage. Lorsqu’il lui demanda s’il avait déjà vécu ce genre de situation, le dresseur plissa gravement ses yeux bruns.
« C’était vraiment stupide de ma part de penser que c’était fini. »
Ce fut tout ce qu’il obtint toutefois comme réponse, et malgré ses questions, il ne put en apprendre bien davantage de quelqu’un qui ne semblait pas en connaître beaucoup plus que lui, au final. Ogawa apparut devant eux, plus affolé que jamais. Raphaël voulut l’aborder, mais fut aussitôt coupé par le dresseur, qui lui avait rétorqué que ce n’était vraiment pas le moment pour cela. Cependant, l’agent avait remarqué leur présence et s’était malgré tout arrêté pour quelques instants, ayant compris que c’était visiblement la première fois que le jeune Français assistait à ce genre d’événement, qui devait en effet être plutôt spectaculaire pour la première fois, surtout si l’on en ignorait la cause.
« Tout va bien, restez ici, se contenta-t-il de lâcher très rapidement et d’un ton des plus sérieux. On a juste un problème. Une invasion de Noise. - Une invasion de bruit ? sourcilla Raphaël. Qu’est-ce que vous voulez dire par là, c’est quoi votre bruit, là ? - Pas le bruit, le Noise. »
Le jeune adolescent demanda tout naturellement ce que c’était. Pris de court, l’agent ne sut comment répondre aussi rapidement et clairement que possible, aussi lança-t-il la première chose qui lui vint à l’esprit :
« C’est… une des raisons pour lesquelles vous êtes là. »
Oui, vous l'aurez remarqué, le dresseur de pokémon Brice (qui est d'ailleurs juste une version plus âgée et un peu remaniée du héros masculin des jeux Rubis/Saphir/Emeraude et leurs remakes, je vous passerai quelques images de la bête une fois que je les aurai dessinées et que j'en aurai une version définitive) a gagné un nom de famille. Alors ça fait partie de la modification de dernière minute du script, et ma coscénariste et moi nous sommes mises d'accord pour que chaque fois qu'on se retrouve avec un personnage sans nom de famille, son nom de famille par défaut sera le nom de famille d'un de ses doubleurs, en lui donnant un nom qui sonne bien et qui soit de la même origine que celle du personnage. M'enfin, vu que Brice n'a fait dans l'animé Pokémon que des caméos muets et qu'il n'a donc pas de doubleur, on a pris l'option Générateur de noms random par défaut, et ça a plutôt bien marché. :D Ce qui signifie donc que les personnages de RT vont se voir attribuer un nom de famille eux aussi d'ici peu, d'ailleurs. Même s'il ne servira probablement à rien, c'est juste que ça fait un peu tâche sur les fiches. 8D
Et quant au remaniement exact du script, vous vous attendiez quand même pas à ce que je vous dise de quoi il s'agit, quand même ? Nan mé oh, faut pas me prendre pour n'importe qui, je dévoile jamais mon scénario avant qu'il soit sorti, non mais. e_e *fuit*
Clive Dove
Messages : 697 Date d'inscription : 03/01/2012 Localisation : Londres.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Sam 2 Aoû - 18:50
Cool chapitre ! :D Maintenant qu'on a posé le décor l'action à gogo !! :B Et puis... Whaaaat c'est nul le random roh ! xD
Andréa Heart
Messages : 996 Date d'inscription : 21/04/2012 Age : 26 Localisation : Quarante-deux.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O] Ven 29 Aoû - 15:33
[Annonce importante pour les lecteurs]
Bonjour à tous, vous qui lisez (ou pas) cette fiction. Alors déjà, voilà, je commence direct par une mauvaise nouvelle : pour cette année et les suivantes (en fait, jusqu'à-ce que j'aie terminé mes études), je ne pourrai plus écrire la moindre ligne de fiction, parents (et grands-parents) obligent. Ils ont toujours été plus ou moins contre et se sont inquiétés du temps que ça me prenait parce que ça pourrait interférer avec mes études, et cette année qui sera pour moi celle de ma terminale scientifique fut celle où ils ont finalement craqué, disons. Donc bah vraiment désolée, mais pour la fiction, c'est niet. Finito. Terminé jusqu'à au moins la fin de ma prépa (si j'en fais une, mais bon, il paraît qu'il suffit que je reste dans le top 10 de ma classe pour que je puisse accéder à celle de mon lycée actuel, donc bon, je ne m'inquiète pas trop pour le moment, j'y étais largement l'année dernière en ne faisant strictement rien).
Et puis en fait, je me suis rendu compte qu'au final, ça me prenait plus de temps d'écrire que de dessiner. Alors bon, voilà que dans un excès de follitude (et de frustration, peut-être...?), j'ai terminé en une après-midi la première page d'une version fan-manga de la fiction, et je l'ai postée sur mon DA illico. Alors autant être franche : je pense continuer cette version aussi longtemps que j'en serai capable, mais je ne promets rien pour sa qualité. Je trouve cette première page plutôt réussie (d'autant plus que les deux personnages présents n'avaient jusqu'alors jamais été dessinés par moi-même, et je m'en suis sortie sans aucun brouillon préalable, avec directement le line), mais elle m'a quand même pris pas mal de temps, et donc les suivantes seront forcément moins travaillées, à moins qu'elles ne représentent une scène suffisamment importante pour que je veuille vraiment m'appliquer dessus. Ce qui me prend le plus de temps, déjà, c'est la couleur (vu que bah, en fait, je colorie tout à la main, au pinceau digital, même s'il y a de meilleures méthodes y'a que celle-là qui marche avec moi) : donc bah désolée, mais plus de couleurs sauf dans les pages vraiment importantes. Et puis pour les fonds, idem, je suis juste nulle pour les faire. Donc même si je devrai forcément m'y coller un minimum, ça restera certainement rudimentaire. x')
Et puis bah, donc... Voilà le dernier point que je voulais aborder : pour les anciens lecteurs qui seraient frustrés de voir que le scénario reprendra ENCORE UNE FOIS du début, vous pouvez vous adresser à moi en privé et me demander des informations par MP. Oui oui, vous aurez le droit de vous spoiler, vous avez juste à me le demander (et à me promettre de ne pas transmettre l'information *CHBAF*) et on en discutera autant que vous le souhaitez.
Sur ce, donc, ben... Je pense ouvrir un nouveau topic pour ce fan-manga, dans les galeries cette fois, vu que mon autre galerie est un peu... pas adaptée, peut-être ? Enfin, faudrait que j'y fasse le ménage, et elle date un peu trop pour que je puisse vraiment faire ça, en fait, sans avoir à supprimer des choses. Ce qui serait dommage. Donc bon, je pense créer une galerie spéciale LMDMP, qui contiendra toutes les pages du fan-manga et tous types d'arts qui se rapportent à l'univers de LMDMP (parce que quand même, y'a de quoi faire là-dedans). Quant à l'ancienne galerie, je ne sais pas encore. Vous pourrez la locker si vous voulez car je ne pense pas dessiner beaucoup d'autres choses que du LMDMP, surtout en une telle période de crise, mais bon. On ne sait jamais.
Et donc... Eh bien, merci encore à tous les lecteurs qui m'ont suivie jusque-là. En tous les cas, vraiment désolée ; j'aurais vraiment préféré que les choses prennent une autre tournure, mais... on dirait que je viens d'écrire mon dernier pavé avant un moment.
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Sujet: Re: Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O]
Le meilleur des mondes possibles [Une fiction plus dingue que ça, tu meurs. /O]